SAINTE-JULIE— «Ça sert à quoi de réveiller les morts? Tout ça, c’est de la vieille histoire. À quoi bon revenir sur le sujet?», diront certains.
En route vers Montréal, je m’arrête pourtant dans un café pour tenter de mettre les choses au clair.
Il en a coulé de l’eau sous les ponts depuis le fameux match du 2 décembre 1995. Si on en parle encore aujourd’hui, 20 ans plus tard, c’est tout simplement parce que cette soirée a été un des épisodes les plus noirs dans toute l’histoire des Glorieux.
À mon humble avis, voici ce qu’il faut en retenir:
- MARIO TREMBLAY a bel et bien humilié son joueur étoile en le laissant aussi longtemps entre les poteaux pendant que les Red Wings s’amusaient à le poivrer. Il aurait dû le retirer du match après cinq ou six buts.
- PATRICK ROY a pété les plombs et s’est empressé d’aller dire à RONALD COREY qu’il venait de jouer son dernier match à Montréal. Il savait parfaitement ce qu’il faisait. Le matin même, il avait confié à MIKE VERNON, des Red Wings, qu’il songeait à la retraite parce qu’il était rongé par la pression. Le temps était venu de changer de décor.
- Le conflit ROY-TREMBLAY n’est pas sans nous rappeler celui entre GUY LAFLEUR et JACQUES LEMAIRE, quelques années auparavant. Flower refusait obstinément de se fondre dans le système défensif de son ancien joueur de centre et il était malheureux comme les pierres. Étant donné que le Canadien refusait de l’échanger, il a choisi de prendre sa retraite à 33 ans.
- PIERRE LACROIX, qui était alors président de l’Avalanche, a bien joué ses cartes et il a obtenu Roy pour une chanson (ou presque). Quelques semaines auparavant, SERGE SAVARD voulait lui refiler son gardien étoile en retour d’OWEN NOLAN et du gardien de but STÉPHANE FISET. Lorsque Lacroix a rappelé, le grand Serge venait d’être mis à la porte.
- MIKE KEANE, capitaine et soldat loyal, est passé lui aussi à l’Avalanche dans la transaction. Il était démoli quand il a appris la nouvelle.
- RONALD COREY reconnaît aujourd’hui que le dossier a été très mal géré. Il a une large part de responsabilité parce que c’est lui et personne d’autre qui a confié l’équipe à deux hommes sans expérience (Houle et Tremblay) après avoir limogé SERGE SAVARD.
- Le départ de PATRICK ROY, orchestré dans un climat de panique, a fait très mal au Canadien. La chute aux enfers a duré plusieurs années, si on fait exception d’une couple de soubresauts. L’équipe va beaucoup mieux depuis qu’on a confié les rennes à MARC BERGEVIN. Il y a de la lumière à l’autre bout du tunnel, mais il reste que le Canadien n’a pas participé à la finale depuis 22 ans, une ÉTERNITÉ pour une équipe aussi prestigieuse.
Mon cher André!
Je suis ENTIÈREMENT d’accord avec toi et tes commentaires concernant l’histoire Roy-Tremblay. Mais le grand RESPONSABLE c’est Corey. En tant que président du club….il a aucune raison d’être assis en arrière du banc des joueurs……un gros manque de jugement de sa part?????????? Sa conjointe aurait eu moins de yeux pour Chelios?
C’est toujours un plaisir de te lire chaque matin…..même de la Floride.
À toi et à ta famille d’heureuses Fêtes.
Tu as peut-être raison.