Si le Canadien de Montréal faisait appel à ses services pour redresser la barque, Guy Carbonneau dirait oui sans hésiter une seconde.
ll m’en avait glissé un mot lors de son récent passage à Magog et il est revenu à la charge devant les caméras de RDS, lundi soir.
«Malgré les récents déboires de l’équipe, le poste d’entraîneur du Canadien est encore très prestigieux, a-t-il déclaré. J’en connais plusieurs qui se mettraient en ligne pour avoir la job, moi le premier». Voilà qui est clair, net et précis.
Carbo a avalé sa pilule de travers lorsque Bob Gainey s’est présenté chez lui pour lui annoncer son congédiement en mars 2009, mais il a encore le CH tatoué sur le coeur et il reprendrait du service demain matin. Il est encore jeune (52 ans) et il se croit capable de relever un défi aussi lourd.
L’ancien capitaine a dirigé le Canadien pendant 230 matchs entre 2006 et 2009. Il a compilé un dossier de 124 victoires, 83 défaites et 23 revers en prolongation pour une excellente moyenne de ,589. Il a été particulièrement efficace durant la saison 2007-2008, menant son équipe au premier rang de sa division avec une récolte de 104 points. Le Canadien a ensuite battu les Bruins en première ronde avant de s’incliner devant les Flyers de Philadelphie .
Ancien joueur étoile des Saguenéens de Chicoutimi, Carbonneau a connu une carrière de 19 saisons dans la Ligue nationale. Il a accumulé 260 buts et 463 mentions d’assistance en 1318 parties. Ce sont des statistiques très intéressantes pour un joueur à caractère défensif.
Plus important encore, il a remporté trois coupes Stanley: deux avec le Canadien et une autre avec les Stars de Dallas. En 1993, il a demandé à Jacques Demers de lui confier la tâche de surveiller Wayne Gretzky en finale de la coupe Stanley. Il a si bien fait son boulot que le Canadien a éliminé les Kings en cinq parties.
Il est rare qu’un entraîneur obtienne une deuxième chance avec la même équipe. Chez le Canadien, on se souvient de Claude Ruel qui a remplacé Bernard Geoffrion à pied levé au début de la saison 1979-80. Il y a aussi Bob Gainey qui a fait deux courts séjours derrière le banc entre 2006 et 2009. Il a remplacé tour à tour Claude Julien et Guy Carbonneau avec des résultats mitigés.
Si on recule dans le temps, il faut ajouter le nom de Cecil Hart qui a fait deux stages derrière le banc du Canadien entre 1926 et 1939. Ron Fournier est probablement le seul à s’en souvenir!
ON VEUT LA TÊTE DE GAUTHIER
Durant la dernière semaine, je ne me suis pas gêné pour implorer Geoff Molson de faire le ménage derrière le banc et au deuxième étage. Je constate que je ne suis loin d’être le seul à partager cette opinion.
Quelques anciens joueurs ont déclaré ouvertement que le temps était venu de donner un grand coup de balai. D’autres ont préféré le faire sous le couvert de l’anonymat.
Aujourd’hui, c’est le collègue François Gagnon qui entre dans la danse en réclamant la tête de Pierre Gauthier. Assigné à la couverture de l’équipe depuis plusieurs années, il constate lui aussi que la saison qui s’achève est un véritable FIASCO et que Geoff Molson n’a d’autre choix que de passer aux actes avant que son organisation perde toute crédibilité aux yeux du public.
En plus d’avoir multiplié les gaffes (Markov, Gomez, Kaberle, Bourque et Campoli), Gauthier n’inspire pas la confiance dans son entourage et sa politique du silence tombe sur les nerfs de tout le monde.
Il n’est toutefois pas le seul coupable car Bob Gainey lui a laissé une équipe mal en point. Je le dis et je le répète: Gainey a été un excellent joueur de hockey et un grand capitaine, mais il n’a rien cassé comme directeur général. S’il a gagné à Dallas, c’est d’abord parce qu’il pouvait compter sur les millions de Tom Hicks.