Les Maple Leafs filaient vers une victoire facile sur la patinoire du TD Garden et leurs partisans étaient au bord du délire lorsque Nathan Horton a trompé la vigilance de James Reimer avec un peu plus de 10 minutes à jouer dans la partie.
C’était tout ce qu’il fallait pour réveiller les Bruins. Le vent dans les voiles, les joueurs de Claude Julien ont attaqué furieusement pour provoquer l’égalité sur des buts de Milan Lucic et de Patrice Bergeron, semant la frénésie dans la foule. Il n’y avait plus rien pour les arrêter. En prolongation, le numéro 37 a trouvé de nouveau le fond du filet pour mettre fin à une série super enlevante.
«Nous aurions dû jouer comme ça pendant trois périodes, mais nous avons trouvé une façon de l’emporter et c’est tout ce qui compte, a déclaré Bergeron sur les ondes de CBC. Je suis fier d’avoir contribué offensivement. Je devais bien ça à mes coéquipiers».
C’est évidemment une défaite crève-coeur pour les Torontois, mais ils peuvent marcher la tête haute. Tirant de l’arrière 1-3 dans la série, ils n’ont jamais baissé les bras et ils ont failli éliminer une équipe beaucoup plus expérimentée. Après des années de misère, les Leafs peuvent enfin envisager l’avenir avec optimisme.
En deuxième ronde, les Bruins se frotteront aux Rangers de New York dans une série qui promet du jeu très physique. Inspiré par Henrik Lundqvist, les «Blue Shirts» ont prolongé leur saison en allant battre les Capitals 5-0 à Washington. L’as gardien des Rangers a bloqué 35 rondelles en route vers son huitième jeu blanc dans les séries de la coupe Stanley.
C’est une autre fin de campagne en queue de poisson pour Alex Ovechkin, un joueur super talentueux qui, comme le faisait Eric Lindros, dépense trop d’énergie à vouloir frapper ses adversaires.
Dans les autres séries, Craig Anderson et les Sénateurs d’Ottawa tenteront de rivaliser avec les puissants Penguins de Pittsburgh, les Sharks de San Jose auront pour mission de détrôner les Kings de Los Angeles et les Red Wings de Détroit se mesureront aux Blackhawks de Chicago, bons premiers dans le calendrier de 48 matchs.
Fait à signaler, il y aura deux séries impliquant des équipes du «Original Six»: Boston-Rangers et Détroit-Chicago.
BERGEVIN ET SON GARDIEN
En faisant le bilan de la dernière saison du Canadien, Marc Bergevin a répété son intention de bâtir une équipe championne sans jamais sacrifier les meilleurs espoirs de l’organisation. «Les postes sont ouverts à tout le monde et il appartient aux jeunes de nous forcer la main», a-t-il dit en substance.
En d’autres mots, les jeunes joueurs de l’organisation sont invités à suivre les traces des Gallagher, Galchenyuk et Tinordi.
En nomination pour le titre de meilleur directeur général de la ligue, Bergevin a aussi réitéré sa confiance à Carey Price. Il veut l’aider à «aller plus loin» et à devenir le gardien de but qu’on voit en lui depuis quatre ou cinq ans. À la blague, il se dit même prêt à «faire son épicerie» s’il le faut!
Après lui avoir consenti un contrat de 39 millions (pour six ans), Bergevin n’a sûrement pas l’intention de larguer son jeune protégé au bout de quelques mois. Cela dit, si Price s’ennuie de l’anonymat, il ne joue pas dans la bonne ville.
L’athlète de la Colombie-Britannique aura 26 ans au mois d’août. Personne ne doute de ses attributs physiques, mais ses commentaires et son langage corporel sont parfois inquiétants. Est-il oui ou non capable de vivre avec la pression qui accompagne le poste de gardien numéro un à Montréal? A-t-il besoin d’un nouveau professeur? La prochaine saison devrait nous en dire davantage à ce sujet.
Nous avons tous trouvé Anderson supérieur à Price et, en ce qui concerne la dernière série, oui, il l’a été.
Mais savez-vous qu’Anderson et âgé de 32 ans et, qu’à l’âge de 25 ans, il n’arrivait nullement à la cheville de Cary Price ? Savez-vous seulement que Ken Dryden, à l’âge de Cary Price, n’avait même pas joué un match dans la LNH et qu’il ne jouera pas son premier match qu’avant l’âge de 29 ans ?
Un gardien de but dans la LNH n’atteint généralement pas la maturité avant l’âge de 27 ans, voire même plus tard dans certains cas, comme Hasek par exemple. S’il vous plaît, laissons à Cary Price le temps de remplir son coffre à outils. De toute façon, le Canadiens n’auraient pas gagné la coupe Stanley cette année.
Moi, je ne suis pas inquiet pour les années à venir. Et n’oublions pas que d’autres équipes ont abandonné sur Anderson et Hasek et sur d’autres gardiens de but qui sont devenus les meilleurs de leur profession.