SAINTE-JULIE— Il était environ 9h.50, vendredi matin, lorsque Jocelyne Bourassa a frappé la première balle du Championnat de Montréal.
Une magnifique coup de bois-1 à plus de 200 verges, en plein centre de l’allée, avec un léger crochet de droite à gauche. Comme à ses belles années au sein de la LPGA. Les mauvaises langues disent même qu’elle a frappé plus loin que Mike Veilleux l’an passé!
Gagnante du tournoi La Canadienne il y a 40 ans, notre Jojo nationale était accompagnée de son ancien caddie Mario Brisebois qui lui a remis un tee plus court pour éviter de passer dans le vide. L’important, c’était de souligner un exploit qui n’a pas été répété depuis 1973.
Le maître de cérémonies a commis un impair quand il a présenté «Mario Bourassa», mais tout le monde a compris qu’il voulait parler de Mario Brisebois, vétéran chroniqueur de golf, de ski et de tennis. Le même Mario avec qui j’ai joué des centaines de rondes et calé des milliers de bières!
Une couple d’heures plus tard, Mario, Jojo et son frère Gilles cassaient la croûte sur la terrasse du club de la Vallée du Richelieu avec Gilles Terroux et Marie-Thérèse Torti. C’était le plus beau moment de la journée.
Souvenirs, souvenirs
Mario a parlé de sa jeunesse à Shawinigan-Sud alors qu’il courait les balles dans le champ d’exercice et apprenait le métier avec les René Noël, Roger Bouchard et Gilles Yergeau. Son professeur Gilles Bourassa l’a interrompu en lui montrant une photo des années 1960 où on voit Mario s’élancer sur la balle à la Johnny Miller avant de participer à un tournoi à Philadelphie.
Il faut savoir que l’ami Mario a déjà eu une marge d’erreur de 1, ce qui en faisait un des meilleurs juniors de la province. Il a cependant trouvé chaussure à son pied le jour où Daniel Talbot, de Beloeil, l’a battu 9 et 8 dans un tournoi match play.
«Daniel était déjà champion à l’âge de 17 ans, dit Brisebois. Avec tout le respect que je dois à Adrien Bigras, je maintiens que Daniel Talbot avait beaucoup plus de coups dans son sac. Il pouvait frapper la balle de toutes les manières. Encore aujourd’hui, à 60 ans, il peut réussir des «shots» incroyables».
«Doggy» nous a aussi appris qu’il s’était retrouvé un soir sur le plancher de danse de la Sex Machine (à Montréal) en compagnie d’Althea Gibson, une des plus grandes athlètes de son époque. On ne savait même pas qu’il avait déjà eu des souliers de danse!
Père du golf en Mauricie, Gilles Bourassa joue encore trois ou quatre rondes par semaine sur le vieux parcours de Shawinigan-Sud. L’hiver, il est régistraire d’un tournoi de hockey junior et midget qui obtient beaucoup de succès dans son patelin. Il a subi sept pontages il y a trois ans, mais il se porte mieux que jamais.
Quant à Jojo, pionnière du sport féminin au Québec, elle profite d’une retraite bien méritée après avoir été longtemps directrice de la Classique du Maurier. Chaque fois qu’elle le peut, elle vient en aide à la relève à titre de bénévole.
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