Lorsque Claude Raymond a ramassé son sac d’équipement et fermé la lumière en quittant une dernière fois le vestiaire des Expos, je me suis empressé de lui téléphoner à sa résidence de Saint-Luc.
«Bien joué, Frenchie!», que je lui dis. À l’autre bout du fil, il a encore le coeur gros. Comme si la mort des Expos était survenue hier plutôt qu’en 2004. J’imagine que la réaction aurait été semblable si j’avais appelé Jacques Doucet ou Serge Touchette.
Dans le cadre du 25e anniversaire de RDS, Claude Raymond et Marc Griffin étaient invités à raconter les derniers jours de notre défunte équipe de baseball. Ils l’ont fait avec classe.
L’ami Claude a passé 50 ans de sa vie dans le baseball organisé. Il a été joueur, commentateur et finalement instructeur sous les ordres de Frank Robinson. Le jour où on lui a annoncé que c’était bel et bien fini, que les Expos quittaient définitivement Montréal pour aller s’établir à Washington, c’est comme si on l’avait assommé avec un coup de marteau en plein front.
Ce que je ne savais pas, c’est qu’il est rentré à la maison avec son uniforme sur le dos après le tout dernier match au Stade olympique. Il ne voulait pas s’en départir.
Marc Griffin, lui, a grandi en rêvant de suivre les traces de Gary Carter, Andre Dawson, Tim Raines ou Claude Raymond. Il a tenté sa chance comme voltigeur dans l’organisation des Dodgers, mais n’a pas réussi, malgré ses efforts, à atteindre les ligues majeures. Ce qui ne l’empêche pas d’être encore amoureux du sport qui l’a fait connaître.
Aujourd’hui, le Canadien occupe toutes les tribunes du matin au soir. C’est hockey 24 heures par jour, 365 jours par année. Une simple séance d’entraînement attire des dizaines de micros. L’Impact et les Alouettes doivent se contenter de jouer les deuxièmes violons.
Est-ce que les Expos pourraient revivre et avoir du succès dans un tel contexte? Il est permis d’en douter. Encore faudrait-il construire un vrai stade de baseball et accepter de payer une fortune pour mettre la main sur une équipe…
Minute de silence pour Carol Vadnais
Le Canadien n’a pas oublié la contribution de Carol Vadnais comme joueur et recruteur, de même que ses 17 campagnes dans la Ligue nationale de hockey.
Avant le premier match pré-saison contre les Bruins, Michel Lacroix a invité les spectateurs à se lever et à observer une minute de silence pour l’ex-défenseur, décédé du cancer au début du mois. Je suis sûr que la famille et ses amis ont apprécié le geste.