Après Carol Vadnais, Jean-Pierre Roy, Pat Quinn et Viktor Tikhonov, c’est au tour de Gilles Tremblay de nous quitter pour un monde meilleur. Comme dirait l’autre: «Ça tombe comme des mouches».
À cause de l’asthme, l’ami Gilles n’a pas eu une carrière aussi longue qu’il l’aurait souhaité, mais il a quand même marqué 168 buts dans l’uniforme du Canadien et il a aidé son équipe à gagner trois coupes Stanley en neuf ans. Grâce à Sam Pollock, son ancien patron à Hull-Ottawa, il est ensuite devenu le premier «joueurnaliste» à la radio et à la télévision et il est resté associé à son sport favori pendant plus de 25 ans.
Gilles Tremblay a grandi aux pieds des chutes Montmorency et il a suivi les traces de son frère Ludger, joueur étoile des As de Québec. C’est son coup de patin exceptionnel qui lui a permis d’atteindre la Ligue nationale après avoir fait ses classes en Outaouais avec les Ralph Backstrom, Murray Balfour, Jean-Claude Tremblay, Jacques Laperrière, Bobby Rousseau et Cliff Pennington.
Dès son arrivée à Montréal, Tremblay a eu le privilège de jouer sur le flanc gauche en compagnie de Jean Béliveau et de Bernard Geoffrion. On lui a aussi confié la mission de «couvrir» le légendaire Gordie Howe, ce qui lui a valu quelques coups de coude sur la margoulette.
Conteur exceptionnel
Durant les années 1970 et 1980, j’ai souvent eu la chance de m’asseoir avec Gilles pour discuter de hockey et de la vie en général. Il était un conteur extraordinaire, spécialement s’il avait un verre de vin derrière la cravate. Ce qu’il a pu m’en apprendre des choses sur Maurice Richard, Jean Béliveau, Doug Harvey, Jacques Plante et les autres grandes vedettes de son époque.
À cause de sa bonne humeur et de ses anecdotes captivantes, on l’avait baptisé «Capitaine». Il adorait son métier de «joueurnaliste» et il avait beaucoup de respect pour les athlètes. Sa critique était toujours constructive, jamais négative. Parmi ses favoris, il y avait Bobby Orr, Guy Lafleur, Mario Lemieux et Wayne Gretzky.
Il ne manquait jamais de nous rappeler qu’il n’aurait pas fait long feu au micro sans l’aide de René Lecavalier et de quelques autres vétérans, notamment Lionel Duval, Richard Garneau, Claude Quenneville et René Pothier.
Résident de Repentigny, Gilles était malade depuis plusieurs années et ne pouvait plus jouer au tennis, sa deuxième passion. On ne le voyait que très rarement au Centre Bell, sauf pour une cérémonie spéciale. À son épouse Nicole et à sa fille, mes plus sincères condoléances.
Au «deuxième étage», il aura tout son temps pour jaser de hockey avec le Rocket, Boom-Boom, Doug Harvey, Jacques Plante, Plante, Claude Provost, J.C., ainsi que les René Lecavalier, Richard Garneau, Jacques Beauchamp et Jean-Maurice Bailly.