AUGUSTA, Géorgie— Le nom de Jordan Spieth est sur toutes les lèvres depuis qu’il a retranché 14 coups à la normale en l’espace de 36 trous.
Non seulement a-t-il réussi 15 birdies et commis un seul bogey, mais il a épaté tout le monde par son talent, son sang-froid, son comportement en général et ses propos intelligents. Le jeune homme sait quoi faire avec un bâton de golf et il ne manque surtout pas d’ambition.
«Jordan est peut-être ce qui se fait de mieux au Texas comme professionnel de golf, a déclaré le vétéran chroniqueur Dan Jenkins. Il a le focus de Ben Hogan, il est aussi gentil que Byron Nelson et il manipule le putter à la Ben Crenshaw».
Jenkins sait de quoi il parle. Il était un ami intime de Ben Hogan et il couvre les championnats de la PGA depuis le début des années 1950.
Le grand Henrik Stenson, qui a joué les deux première rondes en compagnie de Spieth, en est un autre qui ne se fait pas prier pour vanter les mérites de son jeune adversaire.
«Une vieille tête sur de jeunes épaules, a-t-il dit. Jordan joue de façon stratégique et il est très mature pour un gars de 21 ans. Il fait très peu d’erreurs et il excelle avec son fer droit, une qualité première à Augusta. C’est son jeu sur les verts qui lui a permis de prendre une avance aussi confortable».
En deuxième ronde, Spieth n’a eu besoin que de 25 coups roulés. Il s’installe au-dessus de la balle avec une grande confiance. Quand un gars est «dans la slot», il peut réaliser de grandes choses.
Spieth a une autre qualité: celle de bien réfléchir. Au 15e trou, il avait envie d’atteindre le vert en deux avec son bâton hybride, mais c’était un coup risqué. Il a suivi le conseil de son cadet et il a joué à court du ruisseau. Il a ensuite frappé un excellent coup d’approche avant d’ajouter un autre birdie à sa fiche. À Augusta, il faut savoir quand attaquer et quand redoubler de prudence.
Le record du Masters pour quatre rondes est de 270. Il appartient à Tiger Woods depuis 1997. À ce moment-là, Woods était lui aussi un golfeur de 21 ans avec un très grand désir de vaincre. À mi-chemin du tournoi, il n’avait que trois coups d’avance, mais il avait fini par l’emporter une main dans le dos, 12 coups devant Tom Kite.
Sous les grands pins
- Environ 200 parents et amis ont fait le voyage depuis Austin, Texas, pour assister au chant du cygne de BEN CRENSHAW. Parmi eux, il y avait les fameux GATLIN BROTHERS.
- Champion en 1984 et 1995, Crenshaw a participé au tournoi durant 44 années consécutives. Il n’est devancé que par ARNOLD PALMER (50), Doug Ford (46) et Ray Floyd (45). Il ne jouera plus dans le tournoi, mais il sera de retour à Augusta tant et aussi longtemps qu’il sera en vie. C’est lui qui préside le dîner des Champions.
- Crenshaw n’a pu faire mieux que 91 et 85 sur un parcours devenu trop long pour lui, mais il a grandement apprécié l’appui de la FOULE. «Les gens ici ont une grande affection pour les anciens champions. Je n’oublierai jamais cette journée», a-t-il dit.
- DUSTIN JOHNSON a réussi trois eagles vendredi et il a joué 67. Il ne se souvient pas d’en avoir fait autant, même en jouant avec des amis. Johnson a maintenu une moyenne de 320 verges avec ses coups de départ depuis le début du tournoi. BUBBA WATSON est deuxième avec une moyenne de 299 verges.
- Parmi les plus longs cogneurs, il y a aussi PATRICK REED, Louis Oosthuizen, Paul Casey, Phil Mickelson, Ernie Els, Rory McIlroy, Bill Haas, Jason Day et Jimmy Walker.
- Il y a 40 ans, LEE ELDER est devenu le premier golfeur afro-américain à participer au tournoi des Maîtres. Cette semaine, il a eu droit au traitement royal avec sa famille et ses invités.
- RORY McILROY rêvait de devenir le meilleur golfeur de la planète depuis sa tendre enfance en Irlande du Nord.
- Il y a environ 500 000 habitants dans la grande région d’Augusta.
- Le réseau CBS présente les rondes finales du Masters pour une 60e année consécutive. Leur première grande vedette a été ARNOLD PALMER. Il aimait la caméra et vice-versa. Comme JEAN PAGÉ et DANIEL MELANÇON!
- Il n’est JAMAIS arrivé qu’un golfeur joue quatre rondes «dans les 60» à Augusta.
- BUBBA WATSON amorce la troisième ronde en compagnie de RORY McILROY. D’autre duos à suveiller: TIGER WOODS et SERGIO GARCIA; Adam Scott et Jason Day; Louis Oosthuizen et Mark O’Meara; Ernie Els et Kevin Na; Paul Casey et Phil Mickelson; Justin Rose et Dustin Johnson; JORDAN SPIETH et CHARLEY HOFFMAN.
- Après avoir joué 81, TOM WATSON a déclaré: «J’ai essayé de frapper trop loin avec mon bois-1 et j’ai tiré la balle à gauche. J’ai aussi été affreux sur les verts. Je tenterai de faire mieux l’an prochain».
Un gars chanceux
Favorisé par le tirage au sort, votre humble serviteur aura le privilège de fouler les allées mythiques du club Augusta National, lundi matin.
Cette fois, je n’aurai aucune excuse à offrir puisque j’aurai mes propres bâtons, ce qui n’avait pas été le cas en 2007. Souhaitez-moi bonne chance car j’en aurai besoin!
Réal Labbé, du journal Le Soleil, est lui aussi parmi les chanceux.