ROUYN-NORANDA– Dale Tallon, qui vient d’obtenir une prolongation de contrat de la part des Panthers de Miami, n’a pas hésité à répondre à l’invitation de son vieux pote Gilles Laperrière afin d’appuyer la Fondation hospitalière de Rouyn-Noranda.
L’ex-défenseur des Blackhawks s’est d’abord rendu à Montréal, puis il a sauté dans un petit avion à hélices en direction de sa ville natale. Même s’il vit aux Etats-Unis depuis de nombreuses années, il s’exprime encore très bien dans la langue de Molière et il n’a rien oublié de sa jeunesse en Abitibi. Sa mémoire est prodigieuse.
Dale était visiblement content de revoir le «Grand Lap», Yvon Martin (frère de Pit), Mel Casey, Norm Connelly, Pit Laflamme et plusieurs autres sportifs du Nord-Ouest. Il en a profité pour discuter de ses belles années avec les Copper Kings dans la Ligue juvénile du Nord-Ouest et de ses débuts comme golfeur au club Noranda.
Il faut savoir que Tallon était aussi bon avec un bâton de golf qu’il pouvait l’être sur une paire de patins. À 18 ans, il a remporté le championnat junior du Canada. Il a même battu Doug Roxburgh devant ses partisans à Kelowna. Roxburgh allait remporter quatre fois le championnat amateur du Canada.
Durant son séjour en Ontario, il a également appris beaucoup de trucs en jouant avec Al Balding, une autre légende du golf canadien. «Il me prêtait des vêtements contre la pluie et on jouait toute la journée», dit-il.
Tallon conserve précieusement une photo où le voit avec son père Stan (décédé il y a quelques années), Norm Connelly et son fils Gary, ex-policier du Canadien Junior. «Je portais le chandail du Canadien et Gary celui des Red Wings, précise-t-il. C’est une photo qui a pour moi une grande signification».
Stan Tallon et Norm Connelly ont été coéquipiers au hockey senior. Ils ont ensuite aidé des centaines de jeunes à pratiquer leur sport favori.
«J’avais seulement 13 ans lorsque j’ai joué mon premier match avec les Copper Kings, rappelle le patron des Panthers. Mon père dirigeait l’équipe et il lui manquait un joueur pour affronter l’équipe de Kirkland Lake. Il m’a fait promettre de ne pas en parler à maman. Je me suis fait casser le nez par un coup de bâton en fin de match et j’avais le visage pas mal enflé. J’ai dit à ma mère que je m’étais battu à l’école, mais elle ne me croyait pas. Elle a appris la vérité en écoutant la radio le lendemain matin. Ça jasait fort à table sur l’heure du souper!»
LE CANADIEN ÉTAIT INTÉRESSÉ
Tallon n’était pas content quand il a appris que le Canadien, à la recherche d’un nouveau directeur général, avait discuté à son insu avec la direction des Panthers. On voulait savoir s’il était disponible, mais il ne l’était pas.
Il ne cache pas que le poste de directeur général du Canadien l’aurait intéressé si on lui avait fait une offre alléchante. Un gars de Noranda ne refuse pas de diriger une organisation qui a souvent été comparée à celle des Yankees de New York.
Au lieu de cela, les Panthers ont choisi de le garder avec eux et de prolonger son entente de deux ans. Il est donc sous contrat pour les quatre prochaines années dans le sud de la Floride. Cela devrait le mener jusqu’à l’heure de la retraite, bien qu’on ne sache jamais ce qui peut se produire dans la jungle du hockey professionnel.
UNE CARRIÈRE BIEN REMPLIE
Après avoir porté les couleurs des Generals d’Oshawa et des Marlboros de Toronto où il a connu une saison de 39 buts, Dale Tallon a été le premier choix des Canucks de Vancouver à la séance de repêchage de 1970, tout juste derrière Gilbert Perreault.
Il a joué dans la Ligue nationale pendant 10 ans avec les Canucks, les Blackhawks de Chicago et les Penguins de Pittsburgh. Malgré les blessures, il a amassé 98 buts et 238 passes. Il a été choisi deux fois dans l’équipe d’étoiles et il a été invité au camp d’entraînenent d’Équipe Canada en vue de la Série du Siècle.
Une fois à la retraite, il a travaillé comme analyste à la radio et à la télévision pendant 16 ans avant de succéder à Bob Pulford comme directeur général des Blackhawks. Il a brillamment reconstruit l’équipe avec des joueurs comme Patrick Kane, Jonathan Toews, Patrick Sharp, Kris Versteeg, Brian Campbell et Marian Hossa.
À l’été 2009, il a été remplacé par Stan Bowman, fils de Scotty, une décision qui a soulevé l’ire de plusieurs joueurs des Blackhawks. Martin Havlat ne s’est pas gêné pour critiquer publiquement le président John McDonough, laissant entendre que Tallon avait été remercié de ses services parce qu’il portait ombrage à son patron.
Tallon n’était plus là quand les Blackhawks ont gagné la coupe au printemps 2010, mais on a reconnu ses efforts le jour de son 60e anniversaire de naissance en lui remettant sa bague de la coupe Stanley. Il ne l’avait pas volée.
Embauché par les Panthers, il n’a pas tardé à modifier la chimie de son club. Il a embauché une dizaine de joueurs relativement peu connus et les Panthers ont participé aux séries de la coupe Stanley pour la première fois en 12 ans.
Du haut du ciel, son père Stan est certainement très fier de lui.