WAYNESBORO, Virginie— Debout à 4h. du matin. Douche rapide et je saute dans l’auto pour rejoindre mes deux compagnons de voyage.
Il fait très froid et il y a encore pas mal de neige dans les montagnes du Massachusetts, du Connecticut et de la Pennsylvanie, mais nous roulons dans la bonne direction. Vers 14h. lundi, nous serons aux portes du paradis.
Vous aurez compris que nous sommes en route pour Augusta afin d’assister au tournoi des Maîtres. Depuis 14 ans (dans mon cas), c’est un tradition, un privilège et un pur bonheur que de retourner sur les terres de Bobby Jones pour voir à l’oeuvre les champions de la PGA dans un jardin botanique comme il n’en existe nulle part ailleurs.
Augusta, ce n’est pas juste un tournoi de golf qui est télédiffusé dans plus de 250 pays. C’est d’abord un parcours d’une incroyable beauté avec d’importantes dénivellations et des verts aussi luisants que le capot d’une Corvette.
C’est aussi une organisation où rien, mais absolument rien, n’est laissé au hasard. Ce qui fait dire à Dan Jenkins, éminent chroniqueur de golf du Texas, que les États-Unis se porteraient mieux si le pays était administré par Bill Payne et ses copains du club Augusta National.
Augusta, c’est Byron Nelson, Sam Snead, Ben Hogan et tous ceux qui les ont suivis. C’est Arnold Palmer, son armée, son charisme, sa façon de retrousser son pantalon ou de piquer un clin d’oeil à une jolie spectatrice.
C’est Jack Nicklaus qui vient de nulle part pour arracher la victoire à 46 ans. C’est Seve Ballesteros qui soulève la foule avec sa magie. C’est Greg Norman qui se tord de douleur après avoir laissé filer une avance de six coups en ronde finale.
Augusta, c’est Tiger Woods qui devient champion à 22 ans et le fait avec tellement de panache qu’il force les organisateurs à allonger le parcours de 500 verges.
C’est aussi les grands pins de la Georgie, les arbres en fleurs, les clients en pamoison.
C’est Rae’s Creek et Amen Corner, là où on a assisté à tellement de rebondissements.
C’est Phil Mickelson qui saute huit pieds dans les airs après avoir gagné son premier tournoi majeur.
C’est Dwight Eisenhower qui se fait dire de se mêler de ses affaires après avoir voulu faire couper le gros arbre situé près de l’allée du 17e trou.
Augusta, c’est le retour du printemps et d’espoirs nouveaux.
Je vous invite à lire mes reportages durant les sept prochains jours. Je vous promets de faire de mon mieux pour vous rapporter les faits et gestes le plus fidèlement possible.
À plus.
Deux grands absents: Fred et Tiger
- Après 21 heures de route, je viens de mettre les pieds dans la salle de presse du club Augusta National. On m’a assigné le même siège que d’habitude: G-13. C’est mon chiffre chanceux au paradis du golf.
- FRED COUPLES vient de se retirer du tournoi parce que son dos le fait trop souffrir. C’est la première fois depuis 1994 qu’il ne participe pas au Masters. Il a joué un seul tournoi de la PGA depuis le début de l’année.
- L’autre grand absent est TIGER WOODS. Il n’est pas encore remis de ses deux opérations au dos. Toutefois, il prend du mieux et son agent MARK STEINBURG dit qu’on le reverra dans le feu de l’action d’ici la fin de l’année. Ça serait bon pour la game.
- Selon le dernier décompte, 89 joueurs seront de la fête. C’est le plus petit peloton depuis 2002.
- La saison de BASEBALL est en marche et ce sont les CUBS DE CHICAGO qui partent favoris. Ils avaient déjà une bonne équipe et ils ont dépensé une fortune pour embaucher deux joueurs autonomes: le voltigeur JASON HEYWARD et le lanceur JOHN LACKEY. Les Cubs n’ont pas gagné la Série mondiale depuis 1908.
- Les RED WINGS sont menacés de rater les séries pour la première fois en 25 ans. Ils joueront leur plus gros match de la saison contre les BRUINS, jeudi soir.
- Le concours DRIVE CHIP & PUTT organisé par le club Augusta National a remporté un énorme succès. Des milliers de jeunes de 7 à 15 ans se sont inscrits. NICK FALDO, Gary Player et Tom Watson étaient là pour la remise des trophées. Il y avait aussi BUBBA WATSON, Mark O’Meara, Adam Scott, Ben Crenshaw et Trevor Immelman. Une belle initiative pour la relève.
- Il fait 78 degrés Farenheit à Augusta et le soleil brille de tous ses feux. On devrait avoir une semaine extraordinaire.
- Je vous reviens mardi matin.
Bon Masters André…