Une fois libéré par les Colts d’Indianapolis, Peyton Manning avait l’embarras du choix. Il a rendu visite à quelques équipes, dont les 49ers de San Francisco et les Texans du Tennessee, mais il a finalement décidé que Denver était la meilleure ville pour terminer sa carrière.
Manning aura 36 ans samedi et il se remet de quatre opérations au cou. Ce n’est pas rien. Il n’a pas lancé un ballon dans une vraie partie de football depuis janvier 2011. Pourtant, même s’il doit repartir à zéro ou presque, il se croit encore capable de mener son équipe au Super Bowl et il pense que ses chances d’y arriver seront meilleures dans l’uniforme des Broncos.
Après 14 ans dans la NFL, il doit savoir ce qu’il fait. Probablement qu’il aurait aimé jouer toute sa carrière dans la même ville, imitant ainsi Roger Staubach à Dallas, Terry Bradhaw à Pittsburgh ou Bart Starr à Green Bay, mais les choses ne se déroulent pas toujours comme le veut dans le merveilleux monde du sport, même pour les plus grandes stars. Parlez-en à Guy Lafleur!
Au football, il suffit de penser à Joe Montana ou à Brett Favre. Quatre fois vainqueur du Super Bowl avec les 49ers, Montana a été forcé de compléter sa carrière à Kansas City. Favre, lui, a traîné son baluchon au Minnesota et à New York après que les Packers lui eurent logiquement préféré Aaron Rodgers, plus jeune et plus fringant.
On pourrait aussi parler du grand Johnny Unitas qui a terminé sa carrière sans éclat à San Diego après avoir été longtemps le coeur et l’âme des Colts de Baltimore.
UN GRAND RISQUE
Quand ils ont vu que Manning était disponible, les Broncos n’ont pas hésité un seul instant à rejeter le jeune Tim Tebow sur les lignes de côté. Ils croient que leurs chances d’aller jusqu’au bout sont meilleures avec le grand Peyton et ils lui ont consenti immédiatement un contrat de 96 millions pour les cinq prochaines années. C’est beaucoup d’argent pour un joueur de son âge, mais ils ne devraient pas avoir trop de misère à rentabiliser leur investissement.
John Elway, aujourd’hui vice-président de l’équipe, a mené les Broncos à deux conquêtes du Super Bowl à l’âge de 37 et 38 ans. Il pense que Manning peut en faire autant, mais ça reste à voir. Ça dépendra beaucoup de son état de santé et du rendement de la ligne offensive des Broncos.
Manning a lancé 399 passes du touché durant sa carrière et il a gagné plus de 50 000 verges par la voie des airs. Ses exploits sur le terrain lui ont valu quatre fois le titre de joueur par excellence de la conférence américaine. Il a gagné le Super Bowl en 2007 et l’a perdu en 2010.
Il faut souligner que Manning a été victime de 32 interceptions à ses deux dernières campagnes. C’est beaucoup de ballons égarés et on a donc hâte de voir s’il pourra retrouver sa magie des beaux jours.
Le temps finit par rattraper tout le monde. Montana, Unitas et Favre sont de très bons exemples. Évidemment, toute l’Amérique serait devant la télé si Peyton devait affronter son frère Eli dans un prochain Super Bowl.
«Ce sera à moi et à mes coéquipiers de prouver que les Broncos ont fait le bon choix», dit-il.
WARD À LA RETRAITE
Pendant que Manning choisissait Denver comme nouveau domicile, Hines Ward tenait une conférence de presse à Pittsburgh pour annoncer sa retraite après 14 saisons dans l’uniforme des Steelers.
Il était très émotif quand il a remercié ses coéquipiers et les amateurs de football de la Pennsylvanie. Il n’était pas question pour lui de jouer pour une autre formation que les Steelers et il a décidé que le temps était venu de rentrer à la maison.
Ward a capté 85 passes de touché durant sa carrière et il a gagné plus de 12 000 verges par la voie des airs. Il a aussi été le joueur par excellence du 40e Super Bowl. Sa place semble assurée au panthéon du football dans le petit village de Canton, Ohio.