Yvon Lambert: «C’était tellement bric-à-brac»

«Est-ce que je suis surpris par les succès du Canadien depuis le début de la saison? Oui, pis non», répond Yvon Lambert.

«Une fois qu’ils ont réglé les problèmes au deuxième étage, la situation a changé radicalement. C’était tellement bric-à-brac, tellement tout croche, sous le régime de Pierre Gauthier et de Bob Gainey. C’était dur pour le coach et dur pour les joueurs.

Yvon Lambert ne se fait pas prier pour analyser la transformation rapide du Canadien.

Yvon Lambert ne se fait pas prier pour analyser la transformation rapide du Canadien.

«Ils ont commis une erreur grave quand ils ont confié l’équipe à Randy Cunneyworth. Non seulement il était unilingue anglophone, mais il n’avait aucune expérience. J’étais triste pour lui parce que je l’ai bien connu à Rochester. Randy est une bonne personne et j’espère qu’il aura l’occasion de se reprendre dans une autre ville».

En ce qui concerne Bob Gainey, avec qui il est allé très souvent à la guerre, Lambert ajoute: «Bob a été aux prises avec des problèmes personnels et il a pris de mauvaises décisions. Il était encore populaire à Montréal, mais l’équipe allait mal et il devait faire face à la mitraille des partisans. Le métier de directeur général n’est pas le même à Montréal qu’à Dallas ou au Minnesota».

Gallagher et le Bleuet

Comme tout le monde, l’ancien numéro 11 applaudit le travail de Marc Bergevin depuis qu’il a été embauché par Geoff Molson sur une recommandation de Serge Savard.

«Marc a fait ses classes à Chicago. À son arrivée ici, il a eu la sagesse de s’entourer de bons hommes de hockey. Des gars comme Rick Dudley, Larry Carrière et Scott Mellanby. Des gars qui oeuvrent dans la Ligue nationale depuis de nombreuses années, ajoute Lambert.

«Quand il a choisi de confier son équipe à Michel Therrien, il s’est assuré de lui trouver de bons lieutenants. Gérard Gallant a gagné la coupe Memorial il y a deux ans et il sait sûrement quoi dire aux jeunes joueurs de l’équipe. Il y a aussi Jean-Jacques Daigneault qui fait du bon travail avec les défenseurs et Clément Jodoin qui met sa vaste expérience à la disposition du Canadien.

«Bergevin a pris sa meilleure décision quand il s’est départi de Scott Gomez. Je n’ai rien contre Gomez, mais il ne produisait pas à la hauteur de son salaire et c’était la première chose à faire pour assainir l’ambiance dans le vestiaire.

«Le retour de Markov n’est pas étranger aux succès du CH. Carey Price est visiblement plus heureux et Peter Budaj ne cesse de s’améliorer. Bien sûr, l’acquisition de Brandon Prust s’est avérée très profitable. Il en impose à ses rivaux et fait grandir ses coéquipiers d’un pouce ou deux. Il y a aussi P.K. Subban qui semble avoir saisi le concept d’équipe et qui joue présentement du très bon hockey.

Brendan Gallagher: un sérieux aspirant au trophée Calder.

Brendan Gallagher: un sérieux aspirant au trophée Calder.

«Enfin, il y a Galchenyuk et Gallagher. Les deux jeunes poussent dans le dos des vétérans et c’est très bien comme ça. Gallagher me rappelle Mario Tremblay à ses débuts avec le Canadien. Il n’est pas du genre à jeter les gants comme Mario, mais il ne craint pas de foncer au filet et il a le sens du hockey. On n’a pas fini d’en entendre parler.

«Sérieusement, on a un bon club et de très bons patineurs. Les gars ont du «fun» et ils prennent confiance. Si on peut ajouter un «gros bonhomme» d’ici la date limite des transactions (3 avril), on va continuer de causer des surprises».

Yvon Lambert n’était pas un joueur étoile, mais il avait du coeur au ventre et ne se faisait pas prier pour s’installer devant le filet adverse afin d’arracher la victoire. Il en a mangé du Sherwood! À 62 ans, il a encore le CH tatoué sur le coeur et il est heureux de ce qu’il voit depuis deux mois.

Et s’il fallait que l’équipe se rende très loin, il serait assurément le premier à célébrer!