Bettman devrait écouter Sid The Kid

Sidney Crosby vient de sortir de son mutisme. Le joueur étoile des Penguins souhaite que ce conflit ridicule se termine au plus coupant et il déplore l’attitude intransigeante des propriétaires.

«Si ça continue, tout le monde sera perdant dans cette histoire, a-t-il déclaré mardi. Les propriétaires ne semblent nullement pressés de régler. Ce n’est pas leur gagne-pain. Ils ont d’autres entreprises et d’autres chats à fouetter. Les joueurs, eux, veulent négocier et joueur au hockey».

sidney

Sidney Crosby est sorti de son mutisme, mais il serait étonnant que Gary Bettman tienne compte de ses doléances.

Crosby ajoute que les joueurs ne céderont pas sur la question des contrats déjà signés. C’est une question d’argent, bien sûr, mais c’est aussi une affaire de principe et cela semble être la cause principale de dissension entre les deux groupes.

Il faut se rappeler que les joueurs ont encaissé une baisse de salaire de 24 pour cent la dernière fois et qu’ils ont été forcés d’accepter le plafond salarial. On leur demande maintenant de faire d’autres concessions parce que les propriétaires ne sont pas capables de s’autodiscipliner.

Gary Bettman devrait écouter les doléances du joueur le plus populaire de la ligue, mais on doute qu’il le fasse. Il s’est mis dans la tête de «casser le syndicat» et il continuera d’adopter la ligne dure, peu importe ce qu’en pense Crosby ou tout autre joueur. Le détestable petit dictateur de Manhattan est en croisade et il ne veut rien savoir.

Ce lock-out commence à donner des boutons à tout le monde. Si jamais on décidait d’annuler la saison complète, cela causerait un tort irréparable au hockey, spécialement dans les marchés les plus fragiles (Nashville, Miami, Phoenix, Long Island, Columbus, etc…).

On risque de s’aliéner des milliers, voire des millions d’amateurs. Qui réussira à faire comprendre à Bettman qu’il n’est pas «plus gros que la game»?

Il faudrait aussi qu’on explique à M. Bettman que le hockey est quatrième dans les sports majeurs aux Etats-Unis et qu’il vient derrière Nascar, les quilles et le poker dans certains Etats du sud.

On peut aussi comprendre la réaction de Ted Lindsay, fondateur de l’Association des joueurs avec Doug Harvey, Dollard Saint-Laurent et quelques autres à la fin des années 1950. Il fut un temps où la formule C liait un joueur à son équipe pour le reste de ses jours. Il devait aussi pratiquer son sport pour un salaire dérisoire pendant que les propriétaires s’en mettaient plein les poches.

En 2012, le salaire moyen des joueurs de hockey frise les 2,4 millions. On les a gâtés et on veut maintenant leur couper les vivres. Essayez donc d’enlever un bonbon à un enfant quand il a commencé à le manger…

Bonne journée quand même.