Billy Payne, président du club Augusta National, n’allait pas s’en laisser imposer par la critique. Toutefois, il vient de poser un geste inévitable en acceptant deux femmes au sein de son club très sélect.
On se souviendra que le club hôte du tournoi des Maîtres a été sévèrement critiqué le printemps dernier parce qu’il maintenait à sa politique «men only» alors que la nouvelle présidente de la compagnie IBM aurait normalement dû être acceptée au sein du club, comme le veut la tradition pour les commanditaires majeurs du club. Cette histoire avait été dévoilée par Christine Brennan, du USA Today, et avait fait couler beaucoup d’encre.
«Le membership est une question de régie interne, avait répliqué M. Payne avant le début du tournoi des Maîtres. Personne ne viendra nous dicter une ligne de conduite». Fin de la discussion.
Ancien président du comité organisateur des Jeux olympiques d’Atlanta, M. Payne est cependant un spécialiste du marketing et des relations publiques. Il savait très bien qu’il avait une «patate chaude» entre les mains et qu’il ne pourrait pas repousser cette affaire éternellement. Tôt ou tard, le club Augusta National devait cesser de «vivre dans le passé» et se mettre à la page.
En acceptant Condoleezza Rice et Darla Moore au sein du club, on vient d’ouvrir une porte et d’étouffer les critiques incessantes.
«Mmes Rice et Moore sont deux femmes accomplies qui partagent notre passion pour le golf, a dit M. Payne dans un communiqué. Elles sont passées par le même processus que tous les autres membres du club et nous sommes très heureux de les accueillir au sein de notre famille. Elles recevront leur veston vert lors de la réouverture du club au mois d’octobre. C’est un événement positif dans l’histoire de notre club».
Reste à voir si le geste posé par M. Payne sera suffisant pour calmer ceux et celles qui se battent énergiquement pour l’application des droits individuels et des droits de la femme en particulier.
Jusqu’à preuve du contraire, le club Augusta National demeurera un club privé et très conservateur. N’entre pas qui veut dans le cénacle du golf.