SAINTE-JULIE— Tout le monde attendait Bernhard Langer ou Kenny Perry au fil d’arrivée, mais c’est le Mexicain Esteban qui a gagné le Championnat de Montréal devant une foule enthousiaste, dimanche après-midi, au club de la Vallée du Richelieu.
Toledo, qui fêtera mardi ses 51 ans, a calé son coup d’approche au troisième trou de prolongation pour battre Perry et remporter sa deuxième victoire de la saison sur le circuit des Champions.
Gagnant de deux tournois majeurs en 2013, Perry s’est réveillé avec des spasmes au dos dimanche matin. Il a dû travailler très fort et avaler quelques Advil pour compléter la ronde finale. Comme si ça ne suffisait pas, il a été forcé de jouer trois trous additionnels avant de rentrer à la maison.
L’homme fort du Kentucky aurait sans doute gagné le tournoi s’il n’avait pas commis un bogey à l’avant-dernier trou. «Je me suis fait jouer un vilain tour au 17e, a-t-il avoué. Je ne pensais pas que la pente était aussi prononcée et j’ai dépassé la coupe de quatre ou cinq pieds, puis j’ai raté la normale.
«Je suis quand même content de mon jeu cette semaine. J’ai très bien frappé la balle, mais j’aurais pu faire mieux avec mon fer droit. Aujourd’hui, mon seul objectif était de terminer la partie. Tout à coup (au 12e trou), je me suis rendu compte que j’avais une avance de deux coups sur les autres joueurs.
«Je tiens à féliciter Esteban pour sa victoire. Il a réussi un coup parfait pour me battre. Il est un charmant garçon et il travaille fort pour améliorer son jeu. Moi, je rentre au Kentucky et j’ai rendez-vous avec le médecin dès lundi».
David Skitt, directeur du Championnat de Montréal, s’est adressé au champion en espagnol, puis Monique Leroux (Desjardins) et le ministre Denis Lebel lui ont présenté le trophée emblématique. Mme Leroux a aussi remis un chèque de 25 000$ à Jocelyne Bourassa pour le développement de nos jeunes golfeurs.
UN HOMME TRÈS HEUREUX
Le nouveau champion a été excellent en conférence de presse et il a répondu à toutes les questions avec une belle sincérité.
«Je joue le meilleur golf de ma vie et j’ai beaucoup de plaisir sur le circuit des Champions, a-t-il. C’est ma deuxième victoire de la saison et je suis maintenant dans la course pour le titre de recrue de l’année avec Rocco Mediate.
«J’ai commencé à croire que je pouvais gagner le tournoi lorsque j’ai réussi mon birdie au 16e trou. Je n’étais pas nerveux. Je voulais juste me concentrer sur mon jeu. Je crois sincèrement que Kenny (Perry) était content pour moi. Il sait que j’ai 28 bouches à nourrir à mon orphelinat».
Toledo a été boxeur durant sa jeunesse, mais n’a jamais été champion. Il gagne sa vie comme golfeur depuis environ 25 ans. «Je suis plus gentil au golf que dans une arène de boxe, a-t-il ajouté avec un sourire en coin. Vous pouvez comparer ma victoire d’aujourd’hui à un knockout! J’adore venir jouer au Canada. Les gens sont tellement gentils avec nous».
Au 19e trou
- BERNHARD LANGER n’a jamais réussi à se mettre en branle. Il a commis un double-bogey au 4e trou et un autre au 16e (balle à l’eau). Il s’est racheté un tant soit peu en calant son approche au dernier trou, puis il a levé les bras au ciel en voulant dire «Enfin!»
- C’est la troisième fois cette année que Langer subit la défaite après avoir été en tête avant la dernière ronde.
- Le Québécois MARC GIROUARD a joué 74, mais il a terminé le tournoi en avant-dernière place avec un total de «plus 17». Nos champions ne sont pas habitués de faire face à une si forte opposition.
- Les travaux de réfection du parcours ROUVILLE ont coûté plus de 2M$. L’architecte NEIL HAWORTH a refait tous les verts et toutes les fosses de sable. Il a aussi fait couper plusieurs arbres. Du travail très bien fait.
- DEAN O’DOHERTY est le surintendant du club de la Vallée du Richelieu. Il est le fils de GERRY O’DOHERTY, ancien responsable du terrain à Lachute, Carling Lake et Laval-sur-le-Lac.
- KEN GREEN n’a pu faire mieux que 80 en ronde finale, mais il demeure un exemple de courage.
- Le champion en titre MARK CALCAVECCHIA, blessé au dos, a complété le tournoi à «plus 3».
- Bravo aux BÉNÉVOLES, aux dirigeants de la Vallée du Richelieu et à l’équipe de DAVID SKITT. D’autres échos dans une prochaine chronique.
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