Jacques Villeneuve, fils de l’immortel Gilles Villeneuve, sera admis au au Panthéon des sports du Québec, lundi soir, lors d’un gala au Delta centre-ville.
Il aurait dû partager la tribune d’honneur avec Luc Robitaille, Ronald Corey, Éric Lucas, Jamie Salé, David Pelletier et les jumelles Würtele, mais il brillera par son absence. Paraît-il qu’il est retenu en Europe par des affaires pressantes. C’est sa mère Joanne qui acceptera le trophée en son nom.
Si vous ne le savez pas encore, je déteste le tapage et j’ai une aversion profonde pour le sport automobile, mais ça ne m’empêche pas d’avoir de l’admiration pour ces casse-cou qui filent à 300 km/heure. J’ai également remarqué qu’il y a toujours de très jolies femmes dans les gradins.
Disons que ça n’a rien à voir avec les «reines du bingo» qui hurlaient des bêtises à Wladek Kowalski ou à Mad Dog Vachon au Centre Paul-Sauvé!
Mon expérience en sport automobile se limite à fort peu de choses. J’ai assisté une fois aux 24 Heures du Mans avec Christian Tortora et Gilles Bourcier. J’ai vu courir le jeune Stéphane Proulx à Pau (France) et j’ai assisté à quelques épreuves à l’Autodrome Drummond.
Ça ne me rend pas éligible à analyser la feuille de route de Jacques Villeneuve ou de tout autre pilote automobile.
Au lieu d’écrire des bêtises, j’ai donc demandé à mes anciens collègues Pierre Durocher et Pierre Lecours de me faire parvenir quelques lignes sur l’ancien champion de Formule 1, ce qu’ils ont fait avec empressement. Voici ce qu’ils avaient à raconter. D’abord l’ami Duro:
«Nul doute que Jacques Villeneuve a été un excellent pilote. Il a gagné partout où il est passé: d’abord en formule Atlantique, puis en Champ Car avant d’être couronné vainqueur du Indy 500 et champion mondial de Formule 1.
«Sa carrière aurait été plus fructueuse s’il n’avait pas suivi les conseils de Craig Pollock lorsque ce dernier a fondé l’écurie British American Racing (à la fin des années 1990). Après, Jacques n’a plus gagné un seul Grand Prix et sa carrière s’est terminée en queue de poisson chez BMW-Sauber.
«Il aurait bien voulu obtenir un volant régulier en série Nascar, mais les portes se sont vite refermées sur lui, faute d’appuis financiers.
«Il faut ajouter que Jacques n’avait pas le caractère facile. J’ai apprécié son franc-parler, mais je ne peux pas dire qu’il était un individu très affable et facile d’approche. Disons qu’il n’avait rien d’un Patrick Carpentier, par exemple!
«Cela dit, il ne fait aucun doute qu’il a sa place au Panthéon des sports du Québec en raison de ses exploits au volant».
Le champion déchu
«On ne voit pas le jour où un pilote canadien obtiendra des performances aussi étincelantes, ajoute Pierre (Vroum-Vroum) Lecours. Au lieu d’être adulé et apprécié à sa juste valeur, il n’a jamais eu droit à une telle reconnaissance, sauf de la part de ses fidèles supporters.
«Comme son père Gilles, il possède une personnalité attachante en privé et il est doté d’une grande intelligence, sauf qu’on a l’impression qu’il ne l’utilise pas toujours à bon escient.
«Durant ses heures de gloire, sous les conseils et les recommandations d’un gérant véreux (Craig Pollock), il n’a jamais eu la chance d’être lui-même et d’afficher son charisme auprès des amateurs et du monde huppé de la Formule 1.
«Aujourd’hui, il gère très mal son après-carrière. On a l’impression qu’il accepterait de participer à des courses de tondeuses à gazon pour assouvir sa passion du pilotage. En ce sens, il nous rappelle son oncle et homonyme de Saint-Cuthbert qui participe encore à des courses de motoneige à 6o ans.
«Une fois libéré des tentacules de Craig Pollock et après avoir essuyé de sérieuses pertes financières, Jacques est devenu comme un animal qui sort de sa cage. À 41 ans, il n’a pas encore appris à se contenir dans ses commentaires et dans ses décisions professionnelles.
«Ses exploits en piste ont été ternis par sa triste fin de carrière, tant et si bien qu’on le considère aujourd’hui comme un champion déchu. Comme une vieux boxeur, il s’accroche à ses rêves et vit des cauchemars».
À tout cela, j’ajouterai que le talent de Jacques Villeneuve a été largement reconnu au Canada anglais car il a mérité deux fois le trophée Lou Marsh remis à l’athlète de l’année au pays (1995 et 1997). Il a aussi été fait officier de l’Ordre national du Québec (1998) et il a été invité à porter le drapeau canadien lors des Jeux olympiques de Vancouver (2010).
Pour ce qui est de sa carrière de chanteur, vaut mieux ne pas en parler. C’est un désastre sur toute la ligne!
Au dernières nouvelles, on avait vendu 390 billets pour le gala de lundi soir. Edgar Théorêt a de quoi se péter les bretelles.