Tout est en place pour le combat tant attendu entre Jean Pascal et Lucian Bute. Il reste moins de 2000 billets à vendre et les promoteurs sont très confiants d’attirer plus de 22 000 personnes au Centre Bell samedi soir. Pour ceux qui aiment la boxe, ça devrait être une soirée magique.
Nonobstant le marketing, je reconnais que ce combat n’en est pas un comme les autres. Il comporte à peu près tous les éléments pour soulever les passions.
Dans le coin droit, il y la brute, la grande gueule à Jean Pascal. Le mal-aimé de la majorité des amateurs de boxe. Un homme fort, capable de vous démolir d’un seul coup de poing. Un être arrogant et sensible à la fois.
Dans le coin gauche, il y a le gentleman, le boxeur classique qui nous est venu de la Roumanie, a appris notre langue et est devenu le favori de la foule.
Toutes proportions gardées, on pourrait comparer ce combat à ceux qui opposaient Smokin Joe Frazier, le col bleu de Philadelphie, à Muhammad Ali, le plus grand des grands. À la différence qu’Ali s’amusait à ridiculiser son rival avant de monter dans l’arène, une chose que Bute ne ferait jamais.
La majorité des gens que je rencontre souhaitent que Bute soit au sommet de son art et qu’il cloue le bec à son fanfaron rival. C’est certain que Lucian va se battre avec l’énergie du désespoir. S’il perd, c’est probablement la fin de sa carrière.
Il a trimé dur à l’entraînement. Il se dit en grande forme et super confiant. Il va suivre le plan de match établi avec Stéphane Larouche et tout faire pour triompher. Dans sa tête, il est clair qu’il quittera l’arène les deux bras dans les airs.
La question est de savoir si Bute a la mâchoire assez solide pour résister aux assauts de son rival. En principe, plus le combat s’étirera et meilleures seront ses chances. S’il y a un K.O. rapide, ça risque fort d’être l’affaire de Jean Pascal.
Honnêtement, je souhaite la victoire du gentleman, mais il devra être à 100 pour cent pour gagner ce combat. Et si j’étais dans les souliers des promoteurs, je saliverais déjà en pensant à un combat revanche.
Pour le reste, comme chantait Dalida: «Des paroles, des paroles… encore des paroles!»