La Série du siècle revisitée

Si vous êtes comme moi, vous avez du mal à croire que 43 années ont coulé sous les ponts depuis la fameuse Série du siècle.

Parlez-en à Serge Savard, Yvan Cournoyer, Guy Lapointe ou Ken Dryden. Ils vous diront tous que le temps a filé à la vitesse d’une Ferrari depuis leur belle aventure du mois de septembre 1972. C’est la même chose pour Brad Park, Jean Ratelle, Phil et Tony Esposito, Pete et Frank Mahovlich, Paul Henderson, Ron Ellis, Bobby Clarke et les autres membres de la toute première Équipe Canada.

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Phil Esposito a été une menace pour Vladislav Tretiak tout au long de la Série du siècle. Quarante ans plus tard, on parle encore de cet affrontement historique.

Ils étaient tous dans la vingtaine quand on les a invités à afftonter les champions de l’URSS. Aujourd’hui, ils sont presque tous assez vieux pour encaisser leur chèque de pension.

L’autre soir, j’ai pris une couple d’heures pour revoir les moments forts de la série par la magie du vidéo. Je vous ferai grâce des menus détails. Voici simplement ce que j’ai retenu:

  1. En 1972, CLARENCE CAMPBELL était encore président de la Ligue nationale, Pierre Trudeau dirigeait le Canada et Jean Drapeau était maire de Montréal. Trois ans auparavant, Neil Armstrong faisait un petit pas pour l’homme et un pas de géant pour l’humanité.
  2. Champions olympiques depuis le milieu des années 1950, les Soviétiques avaient PEUR de se frotter aux vedettes de la LNH, mais ils étaient super bien préparés tandis que nos champions étaient trop confiants et pas suffisamment entraînés. C’est ce qui explique la nette domination soviétique durant les quatre premiers matchs en sol canadien.
  3. Personne ne connaissait VLADISLAV TRETIAK avant le début de la série, mais on a vite réalisé qu’il était le meilleur de sa profession.
  4. Nos champions ont rapidement compris qu’ils étaient impliqués dans «bien plus qu’un tournoi de hockey». C’était plutôt une GUERRE À FINIR entre deux systèmes de vie: la démocratie d’un côté et le communisme de l’autre.
  5. Le Canada aurait eu une bien meilleure équipe si BOBBY ORR n’avait pas été blessé et si Bobby Hull n’avait pas été «renié» et laissé de côté après avoir fait le saut dans la nouvelle Association mondiale. Par contre, on ne saura jamais ce qui serait arrivé si Bobby Clarke n’avait pas fracturé la cheville de VALERI KHARLAMOV avec un violent «coup de hache» dans la sixième partie.
  6. PHIL ESPOSITO a été le leader du Canada tout au long de la série. En plus de marquer des buts importants, il a inspiré ses coéquipiers par sa fougue et son travail acharné. Il a aussi rallié l’équipe et les partisans avec son discours d’après-match à Vancouver. «À la fin, je détestais tellement mes adversaires que je les aurais tués pour gagner la série», a même dit le grand Phil.
  7. HARRY SINDEN était comme une boule de nerfs derrière le banc du Canada. Son adjoint était nul autre que JOHN FERGUSON, ancien policier du Tricolore. La série était organisée par ALAN EAGLESON qui était alors le tout-puissant directeur de l’Association des joueurs.
  8. La majorité des Canadiens se souviennent de l’endroit où ils se trouvaient lorsque PAUL HENDERSON a donné la victoire à son équipe, 34 secondes avant la fin des hostilités. Moi, j’étais quelque part en Amérique avec les EXPOS de Gene Mauch.
  9. VLADISLAV TRETIAK estime encore aujourd’hui que les Canadiens ont réussi un MIRACLE en gagnant les trois dernières parties sur la patinoire de Moscou.
  10. Le CANADA n’a jamais été aussi uni que le 28 septembre 1972. Comme il fallait s’y attendre, la série a changé à tout jamais la face du hockey. Notre sport a ensuite atteint de nouveaux sommets avec le MIXAGE des deux systèmes de jeu.

P.S. PAUL HENDERSON était relativement peu connu avant la Série du siècle, mais ses trois buts victorieux à Moscou en ont fait un HÉROS NATIONAL. Sa vie n’a jamais plus été la même par la suite.