Le début des séries de championnat du baseball majeur coïncide avec le festival des couleurs. La plus belle saison de l’année, mais malheureusement trop courte.
Ce matin, j’aimerais souligner le retour des Dodgers dans les séries en vous parlant de Vincent Scully, le meilleur et le plus durable commentateur de l’histoire du baseball.
Même s’il fêtera ses 86 ans le mois prochain, Scully a déjà annoncé qu’il serait de retour au micro des Dodgers pour une 65e et dernière saison en 2014. Sa carrière est tout simplement phénoménale et elle n’est surtout pas le fruit du hasard.
Même s’il a été l’objet de tous les honneurs imaginables et s’il a son étoile sur Sunset Boulevard, Scully est un homme d’une grande humilité. Il ne joue jamais à la vedette et il se prépare pour chaque partie comme si c’était sa dernière. Il ne laisse rien au hasard et il a le provilège de pouvoir piger dans un réservoir inépuisable d’histoires et d’anecdotes depuis ses débuts à Brooklyn avec Duke Snider, Roy Campanella et Jackie Robinson.
Scully n’est pas du genre à parler pour ne rien dire. Avant de raconter une histoire, il s’assure qu’elle est fondée, qu’il n’oublie personne ni aucun détail. Il croit que les amateurs de baseball, en général, sont des connaisseurs et il ne veut surtout pas les décevoir.
Scully est seul en ondes de la première à la dernière manche. Il ne boit pas durant la partie pour ne pas avoir envie d’aller aux toilettes, mais il croque des bonbons durs pour lubrifier ses cordes vocales. De plus, il ne fume jamais et il se garde de hausser le ton inutilement.
Parmi les grands moments de sa carrière, il y a les quatre parties sans point ni coup sûr de Sandy Koufax, le circuit dramatique de Kirk Gibson en Série mondiale et le 715e circuit d’Hank Aaron en avril 1974.
Parfois, quand il est seul dans sa chambre d’hôtel, il lui arrive de se demander ce qu’il fait dans cette galère à 85 ans, puis il se dit que c’est un métier qu’il adore et que l’argent servira à l’éducation de sa progéniture.
Dans une longue entrevue avec Chuck Culpepper, un journaliste de Los Angeles, il a déclaré récemment: «le Bon Dieu m’a fait plusieurs cadeaux. Il m’a donné un job que j’aime alors que j’étais encore jeune. Il m’a aussi donné la santé, une femme en or et un certain talent pour pratiquer mon métier. Je n’utiliserai jamais la modestie pour m’attirer d’autres compliments. C’est la dernière chose que je voudrais faire. Je dis simplement merci, puis la vie continue».
Quel commentateur ne rêverait pas d’avoir une carrière aussi étincelante?
Au Québec, les commentateurs sont souvent placés sur la voie d’évitement quand ils arrivent à 60 ans. Aux États-Unis, c’est tout le contraire et Scully en est le meilleur exemple.