Jeudi après-midi, au club de René et Céline, j’ai eu l’insigne honneur de présenter le prix Pierre-Nadon à Jocelyne Bourassa pour son soutien inlassable à la cause du golf. Voici mon petit discours de circonstances:
«Mario Brisebois et moi avons eu le chance et le bonheur d’être des amis proches de Pierre Nadon et d’avoir fait une vingtaine de voyages de golf en sa compagnie dans la magnifique région de Cape Cod.
On l’appelait «le Bear». Pas parce qu’il jouait aussi bien que Jack Nicklaus, mais parce qu’il était poilu comme un ours!
Pierre se débrouillait très bien avec son bois 1, mais c’était un véritable désastre chaque fois qu’il s’approchait du vert avec un wedge à la main. Parfois, c’était même drôle à s’en tordre les boyaux.
Pierre était aussi un historien du golf, une espèce d’encyclopédie, un excellent cuisinier (c’est toujours utile en voyage), un très bon observateur et un pince-sans-rire. Une fois où je m’étais présenté sur le parcours tout vêtu de noir, il m’a dit: «Tu me fais penser à Gary Player. D’ailleurs, t’es aussi «bullshiter» que lui!»
Il adorait la musique sous toutes ses formes et connaissait les titres de presque toutes les chansons. Un vrai juke box!
L’ami Pierre a travaillé à La Patrie, au Montréal-Matin et à La Presse comme journaliste et chef de pupitre. Il a aussi été éditeur de Golf Canada pour le Québec. En parlant du tournoi des Maîtres, il a écrit un jour: «La grand-messe en soutane verte». C’est une phrase que je n’ai jamais oubliée.
Je suis très heureux qu’on ait créé ce prix pour honorer sa mémoire et je suis encore plus content de le présenter à Jocelyne Bourassa, notre grande dame du golf.
Pas besoin de vous rappeler tous les exploits de notre Jojo nationale, championne du tournoi La Canadienne il y a déjà 40 ans et ex-directrice de la Classique du Maurier. C’est sans parler de sa générosité proverbiale et de son bénévolat pour la relève. On me dit qu’il lui arrive même de fouiller dans sa bourse pour aider nos jeunes.
Le prix Pierre-Nadon lui est remis pour souligner son soutien inlassable à la cause du golf. Du haut du ciel où il est devenu un «scratch golfeur», l’ami Pierre est fier de savoir que son trophée va à quelqu’un qui le mérite tellement.
En terminant, je trouve juste dommage que le temps passe trop vite. 1973, me semble que c’était hier. Merci de votre attention».