MYRTLE BEACH, Caroline du Nord— Tout le monde est déçu que Tiger Woods ne puisse participer au Masters à la suite d’une opération mineure au dos. Sans lui, le tournoi n’aura peut-être pas la même saveur, mais nous aurons quand même droit à un grand spectacle.
Le jeune Rory McIlroy et le champion en titre Adam Scott sont présentement les favoris des preneurs aux livres, mais il y a plusieurs autres golfeurs susceptibles de se sauver avec le veston vert. Il suffit de penser à Phil Mickelson, Jason Day, Henrik Stenson, Luke Donald, Justin Rose, Louis Oosthuizen, Ian Poulter ou même à des «énergumènes» comme Bubba Watson et Dustin Johnson.
Comme d’habitude, le vainqueur ne sera pas connu avant la toute fin de la compétition. Le Masters se gagne généralement sur les neuf derniers trous. Parfois même en prolongation.
Pour ce qui est de Tiger Woods, ne vous inquiétez pas inutilement. Le Tigre est blessé, mais il est loin d’être mort à 38 ans. Ce n’est pas la première fois qu’il éprouve des problèmes de santé et il a toujours rebondi de belle façon.
Woods n’a pas gagné un seul tournoi majeur depuis l’été 2008, mais il demeure le numéro un mondial. Il a remporté cinq épreuves de la PGA l’an passé, dont le prestigieux Championnat des joueurs à Jacksonville, et il a mérité le titre de golfeur de l’année pour la Xième fois.
Pour votre information, sachez que Jack Nicklaus a gagné deux tournois majeurs à 40 ans et un dernier à l’âge de 46 ans. Phil Mickelson avait 43 ans quand il a gagné le British Open. Sam Snead, Ben Hogan et Gary Player ont gagné plusieurs tournois alors qu’ils étaient dans la quarantaine. Et que dire de Tom Watson qui est venu à un cheveu de gagner l’Open de Grande-Bretagne à 59 ans?
Si Tiger peut cesser de visiter l’infirmerie, il a encore cinq ou six bonnes saisons devant lui.
Il n’est plus aussi dominant qu’en 2000 ou 2001 alors que les quatre gros trophées reposaient sur le foyer de son château. Il cogne encore la balle avec autorité et sa soif de victoires n’a pas diminué. Il a répété cette semaine qu’il avait hâte de retourner dans le feu de l’action pour faire tomber le record de Sam Snead (82 victoires) et celui de Jack Nicklaus (18 titres majeurs).
Cependant, la qualité de son jeu avec le fer droit a baissé d’un cran. À son apogée, il n’avait pas son égal à dix ou 15 pieds de la coupe. Il lui arrive maintenant d’avoir des ratés.
Il y a aussi l’usure du temps. Il ne faut pas oublier que Woods joue au golf depuis l’âge de 2 ans. Dès son arrivée dans les rangs juniors, il a été soumis à une tonne de pression. Ça fait 20 ans qu’il domine son sport, tant chez les amateurs que chez les professionnels.
À cause de son manque d’entregent et de son attitude en général, Tiger n’est pas le favori de tout le monde. J’en connais qui lui souhaitent de ne jamais gagner un autre tournoi, encore moins un tournoi majeur.
Il n’est pas impossible que sa carrière se termine en queue de poisson, mais ça serait une grande surprise. Comme disent les Anglais, «don’t sell him short». Les athlètes de sa trempe trouvent généralement une manière de vaincre l’adversité.