Mon ami Pierre Bouchard, ex-défenseur du Canadien, a déniché ce texte quelque part sur le web. J’ai pensé le corriger et vous le retransmettre. Voici:
«Quelques années avant ma naissance, mon père a connu une belle étrangère qui venait tout juste d’arriver au village. Dès le départ, il a été subjugué et il a fini par l’inviter à s’installer chez nous. L’étrangère a dit oui sans hésiter et depuis, elle fait partie de la famille.
En grandissant, je n’ai jamais osé demander d’où elle venait. Mes parents étaient professeurs. Maman m’apprenait la différence entre le bien et le mal tandis que papa m’enseignait le respect et l’obéissance.
Mais l’étrangère était une jolie raconteuse, une enjôleuse. Elle nous tenait en haleine pendant des heures et des heures avec ses histoires mystérieuses et très amusantes.
Elle avait réponse à tout en ce qui concerne l’histoire, la politique ou les sciences. Elle connaissait tout du passé et du présent, nous parlait même de l’avenir. Un soir, elle nous a réunis pour regarder ensemble notre première partie de hockey.
Tantôt elle me faisait rire, tantôt elle me faisait pleurer. Elle n’arrêtait jamais de parler, mais ça ne dérangeait pas trop maman. Sauf que parfois, elle se réfugiait dans la cuisine pour avoir un peu de tranquillité. Je me demande si, intérieurement, elle ne souhaitait pas que l’étrangère s’en aille.
Mon père avait des convictions morales, mais l’étrangère n’en faisait aucun cas.
Chez nous ou chez le voisin, personne n’aurait osé prononcer un blasphème. C’était strictement défendu. L’étrangère, elle, disait tout ce qui lui passait par la tête, ce qui offusquait mon père et faisait rougir ma mère.
L’alcool était défendu à la maison, mais l’étrangère nous incitait souvent à boire. Elle vantait aussi les mérites de la cigarette, des cigares et du tabac à pipe. Elle disait que ça faisait distingué. Elle lui arrivait aussi de parler de sexe. Ses commentaires étaient suggestifs et souvent déplacés.
Aujourd’hui, je sais que mes relations ont été grandement influencées par cette étrangère durant l’adolescence. On avait beau la critiquer, ça ne la dérangeait pas. Soixante ans ont passé et elle est toujours là.
Vous ne savez pas encore de qui je veux parler? Voyons, nous l’appelons la TÉLÉVISION.
Elle a pris de l’âge, mais elle est plus présente que jamais dans nos vies. Elle a maintenant un mari qui s’appelle Ordinateur, un fils qui porte le nom de Portable, une fille qui se nomme Tablette et un neveu très actif qui s’appelle Smart Phone.
Tous ensemble, ils arrivent souvent à nous éloigner les uns des autres!