Le Globe & Mail de Toronto, meilleur journal du Canada anglais, a consacré une page entière au lutteur Maurice (Mad Dog) Vachon, en fin de semaine dernière.
Ceux et celles qui ont fréquenté le Centre Paul-Sauvé et le Forum de Montréal durant les années 1960 et 1970 en savent déjà beaucoup sur l’homme fort de Ville-Émard. Mad Dog était un excellent lutteur, un «personnage» et un showman extraordinaire. Il connaissait tous les trucs du métier et savait comment s’y prendre pour soulever la foule. Il ne laissait personne indifférent.
Sous son air «méchant» se cachait un coeur d’or. S’il a été élu au Panthéon des sports du Québec, c’est parce qu’il a vraiment marqué l’histoire du sport-spectacle.
Voici ce que j’ai retenu du très long article paru dans le Globe:
- Durant sa jeunesse, Mad Dog était collectionneur de timbres et rêvait de VOYAGER partout à travers le monde. Son père lui a dit qu’il pourrait peut-être y arriver en devenant lutteur. Il avait seulement 12 ans quand il s’est inscrit à cette discipline dans un YMCA de la métropole.
- Dans la cour d’école, on l’appelait VACHON LE COCHON et ça le faisait enrager. Il a donc vite appris à se battre pour défendre son honneur et celui de sa famille.
- Au début de sa carrière, il a souvent travaillé comme «bouncer» dans les CABARETS de Montréal pour arrondir ses fins de mois. Même s’il ne mesurait que cinq pieds huit, il ne reculait devant aucun homme et il se montrait sans pitié pour les poltrons qui voulaient se frotter à lui.
- En 1964, il a été couronné champion de l’American Wrestling Association en l’emportant sur VERN GAGNE, un fermier du Minnesota. Les deux hommes se sont affrontés à plusieurs reprises par la suite et ces combats mémorables ont forgé la renommée de Mad Dog à travers les États-Unis.
- Maurice a ensuite formé un duo avec son frère PAUL pour faire face à The Crusher et à DICK THE BRUISER. Une de leurs batailles a attiré plus de 20 000 personnes au Comiskey Park de Chicago.
- Plus tard dans sa carrière, Mad Dog a eu un éclair de génie: faire équipe avec son grand rival VERN GAGNE. Cette décision a contribué à le rendre encore plus populaire au pays de l’Oncle Sam.
- Vachon a subi quatre opérations avant que les médecins décident de lui AMPUTER la jambe à la fin des années 1980. Ce fut le moment le plus dur de toute sa vie. Il se demandait comment il allait s’y prendre pour faire vivre sa famille. Cette épreuve a transformé sa façon de voir les choses et l’a rendu plus compatissant envers son prochain.
- Quand il était au bord du découragement, c’est TOUT LE CANADA qui l’a aidé à se relever.
- En tout et partout, il a livré plus de 13 000 combats dans une quarantaine de pays. Sa carrière a duré 44 ans.
- Vers la fin de sa vie, il a déclaré à la CBC: «J’ai travaillé pendant 44 ans pour me faire haïr par les gens et je constate que je n’ai pas réussi».
Une pensée pour Régis
Quand je vois tout le battage publicitaire qui entoure le combat entre Lucian Bute et Jean Pascal, je ne peux m’empêcher de penser à Régis Lévesque qui, avec les moyens du bord, arrivait souvent à faire salle comble au Forum et au Centre Paul-Sauvé.
L’ancien promoteur n’avait pas l’appui d’un réseau de télévision pour vendre sa salade, mais il avait Jacques Beauchamp de son bord et il rejoignait son public en tapissant les pages du Journal de Montréal avec des publi-reportages.
L’ineffable Régis était particulièrement drôle lorsqu’il tenait sa conférence de presse chez Corneli ou à la Brasserie Molson. Toutes ses notes étaient inscrites sur un petit carton d’allumettes. Il avait l’air un peu mêlé dans ses affaires, mais il savait exactement où il voulait en venir. Il avait le sens du spectacle. Quand il oubliait quelque chose, il retournait au micro pour faire valoir son point.
Autres temps, autres moeurs.