De retour au paradis pour le 82e tournoi des Maîtres
AUGUSTA, Géorgie– Après quelques détours et de bonnes informations, je suis entré au paradis du golf un peu avant midi.
Même siège que l’an passé (sur la rangée G). En face de moi, le plus beau «champ de pratique» de la planète et deux écrans géants où on présente de vieux films du Masters et des entrevues avec les magiciens de la PGA.
Au club Augusta National, tout est de première classe, vraiment de première classe. De toute ma vie, je n’ai jamais vu un centre de presse aussi extraordinaire et la salle à manger ferait honte à la majorité des restaurants. Un château, que je vous dis. On attire ici les journalistes du monde entier et on fait absolument tout pour leur faciliter la tâche.
Dans le Augusta Chronicle, plus vieux journal du sud des États-Unis, on a écrit des dizaines d’articles pour mettre les amateurs en appétit. Plusieurs pages sont consacrées au champion en titre Sergio Garcia et plusieurs autres à Tiger Woods qui participera au tournoi pour la première fois depuis 2015.
Sergio a sa légion d’admirateurs, mais ça n’a rien à voir avec la popularité de M. Woods, meilleur golfeur de sa génération et quadruple champion à Augusta.
Est-ce Dieu possible?
On a posé et on pose encore la même question à tout le monde: «Après une si longue absence, Tiger peut-il retrouver sa magie et gagner un autre tournoi majeur?»
Bien sûr, les autres joueurs n’ont que des éloges pour
l’ancien numéro un mondial. Ernie Els se dit excité par son retour au jeu, Rickie Fowler parle de son impact sur le golf et sur l’augmentation des bourses, Bryson DeChambeau explique que Tiger sert d’inspiration à tout le monde. Et ainsi de suite. Des hommages parfaitement mérités. Avec son palmarès, Woods a droit au même respect que les Hogan, Snead, Palmer, Nicklaus, Watson et Ballesteros.
«Il y a eu des joueurs comme Palmer, Nicklaus et Player, puis Norman et Faldo, a dit Fowler. Lorsque Tiger est arrivé, il a fait passer le golf à un autre niveau. Pensez seulement aux cotes d’écoute, aux commandites, aux contrats de télévision et à son influence sur notre sport en général. C’est probablement lui qui a eu le plus grand impact sur le golf».
Ils ne vont quand même pas nous raconter que Tiger est un «joueur fini» à 42 ans et qu’il ne gagnera jamais plus une épreuve du Grand Chelem!
On verra cette semaine si Tiger est encore capable de soulever la foule sous les grands pins de la Géorgie. Il a fait belle figure dans les cinq tournois auxquels il a pris part depuis son retour au jeu, son bois-1 lui cause encore des ennuis et son putter n’est pas aussi «hot» qu’à ses belles années.
Il adore Augusta
Cela dit, il faut tenir compte d’un autre facteur. Tiger est
comme un poisson dans l’eau sur les terres de Bobby Jones. «J’adore le club Augusta National et je sais comment y jouer, a-t-il déclaré récemment. J’aime me retrouver sur ces verts qui exigent une grande imagination. Augusta occupe une place très spéciale dans mon coeur. Je suis très content d’avoir retrouvé la santé et de pouvoir participer au tournoi».
Comme je l’ai souligné l’autre jour, il faut souhaiter que Tiger joue bien et qu’il soit «dans la parade» dimanche après-midi. Si c’est le cas, on aura droit à tout un spectacle.
Selon le commentateur Jim Nantz, associé au Masters depuis la victoire miracle de Nicklaus en 1986, tout est en place pour qu’on ait droit à un tournoi du tonnerre. Non seulement Tiger est-il de retour, mais plusieurs autres joueurs sont au sommet de leur art: McIlroy, Thomas, Day, Spieth, Johnson… sans oublier Bubba et le vieux Phil.
À plus.