David Ortiz connaît non seulement un excellent début de campagne (moyenne de ,322, neuf circuits et 29 pp), mais le colosse de Saint-Domingue vient de dépasser Carl Yastrzemski dans la colonne des coups de circuit (par un joueur des Red Sox).
Big Papi est un phénomène. À 40 ans, il cogne encore la balle aussi fort que n’importe qui, que ce soit Bryce Harper, Albert Pujols ou Giancarlo Stanton. Ses exploits des 13 ou 14 dernières années font saliver les amateurs de baseball, tant et si bien qu’ils sont nombreux à croire que Papi n’est rien de moins que le meilleur joueur de l’histoire des Red Sox.
Dan Shaughnessy, vétéran chroniqueur de baseball du Boston Globe, s’est penché sur la question. Dans son livre, Ortiz mérite toutes les fleurs qu’on lui lance, mais il est ridicule de le comparer au grand Ted Williams.
«En Nouvelle-Angleterre, les gens de mon âge ont grandi avec deux photos dans la maison: celle de John F. Kennedy et celle de Theodore Samuel Williams. Teddy Ballgame demeure indiscutablement le numéro un. C’est la même chose au hockey avec Bobby Orr, au basket avec Bill Russell et au football avec Tom Brady».
Shaughnessy a même lâché un coup de fil à Carl Yastrzemski pour avoir son opinion. «Il faut que Ted (Williams) soit numéro un, a répondu Yaz. Il a été le meilleur frappeur de toute l’histoire du baseball. Et n’oubliez pas qu’il a raté quelques saisons à cause de ses engagements militaires».
Le jeu des comparaisons
Les gens adorent établir des comparaisons même si les conditions varient d’une génération à une autre.
Il est important d’avoir du «recul» dans ce genre d’analyse. À New York, il y a des gens qui pensent que Bernie Williams était supérieur à Mickey Mantle et que Derek Jeter était dans la même classe que Babe Ruth. Voyons donc! C’est comme dire que Sidney Crosby est supérieur à Mario Lemieux.
Les statistiques de Ted Williams sont tout simplement extraordinaires. Il a terminé sa carrière avec une moyenne annuelle de ,344, 37 circuits et 130 points produits. Il a gagné deux fois la Triple Couronne, un exploit inégalé, et il aurait mérité plus souvent le titre de joueur par excellence (2 fois) s’il n’avait pas eu à batailler contre le légendaire Joe DiMaggio, son grand rival des Yankees.
Entre 1939 et 1960, c’est lui qu’on allait voir jouer à Fenway Park. Personne d’autre. Il demeure le dernier joueur à terminer la saison avec une moyenne au bâton de ,400. C’était en 1941, il y a 75 ans.
Les statistiques de David Ortiz depuis 2003 ne sont pas piquées des vers non plus: moyenne annuelle de ,285 avec 36 circuits et 118 points produits. Il n’a jamais mérité le titre de MVP, mais il a mené son équipe à trois conquêtes de la Série mondiale, ce que Williams n’a jamais réussi à faire malgré tous ses exploits au bâton. Si on ajoute les 58 circuits qu’il a frappés dans l’uniforme des Twins du Minnesota entre 1997 et 2002, ça lui fait un total de 512 longues balles, seulement neuf de moins que Williams.
Pas question ici de «vivre dans le passé». Ted Williams demeure numéro un et j’ajouterai que Carl Yastrzemski était un joueur beaucoup plus complet que Big Papi. Non seulement était-il très dangereux avec des coureurs en position de compter, mais personne ne lui arrivait à la cheville lorsque venait le temps de patrouiller le champ gauche devant le Monstre Vert. Il a été au coeur de deux Séries mondiales (1967 et 1975), mais n’a pu empêcher son équipe de subir deux cruelles défaites en sept parties (contre les Cards et les Reds).
Le classement se lit donc comme suit: 1. Ted Williams; 2. Carl Yastrzemski; 3. David Ortiz.
Cela dit, nous avons encore beaucoup de plaisir à voir Big Papi s’installer dans le rectangle du frappeur. Il le fait avec panache et une extrême confiance en ses moyens. Les rapides de 95 milles à l’heure ne l’énervent pas. Vraiment dommage que ce soit son dernier tour de piste.
VICTOIRE DÉCISIVE DES BLUES
Les Blues de Saint-Louis ont profité du fait que Kari Lehtonen n’était pas dans son assiette et ils ont pris une avance de 3-0 durant les vingt premières minutes de jeu en route vers une victoire facile de 6-1, mercredi soir, à Dallas.
C’est la première fois depuis 1968 que les Blues gagnent deux séries qui vont à la limite. Ils étaient alors dirigés par le jeune Scotty Bowman et avaient été balayés par le Canadien en finale de la coupe Stanley (8e et dernier championnat du légendaire Toe Blake).
En finale de conférence, les Blues affronteront les gagnants du match Nashville-San Jose, jeudi soir.
Le capitaine David Backes a marqué le but qui a tué les Stars en début de deuxième période. Fort d’une avance de 4-0, Brian Elliott n’a eu aucun mal à repousser les attaques de l’adversaire. Paul Stastny, fils de Peter, Patrik Berglund, Troy Brouwer et Robby Fabbri ont aussi contribué offensivement.
«Nous jouons notre meilleur hockey lorsque nous en avons besoin, a dit Backes, un vétéran de 32 ans qui deviendra un joueur autonome très convoité au mois de juillet. Nous avons atteint la moitié de notre objectif final, mais il y a encore beaucoup de travail à faire».
C’est une grande victoire pour Ken Hitchcock et l’organisation des Blues. Souvent, les Blues se sont effondrés en première ou en deuxième ronde. C’est aussi une défaite amère pour Lindy Ruff et son équipe. L’ancien coéquipier de Gilbert Perreault a maintenant un dossier de 0-4 dans les maths numéro 7.
Très beau geste du Canadien
La Fondation du Canadien pour l’Enfance fait un don de 100 000$ à la Croix-Rouge pour venir en aide aux sinistrés de FORT McMURRAY, Bravo à Geoff Molson et à ses acolytes.
L’organisation du CH est impeccable au niveau social et communautaire. C’est sur la patinoire qu’elle en arrache!
SCHERZER AU SOMMET DE SON ART
- À Washington, MAX SCHERZER a réussi 20 retraits au bâton pour battre les Tigers de Détroit 3-2. C’était la première fois qu’il affrontait son ancienne équipe. En passant 20 frappeurs dans la mitaine, il a égalé un record appartenant à ROGER CLEMENS, Randy Johnson et Kerry Wood.
- Commentant la performance de son coéquipier, BRYCE HARPER a déclaré: «Max est comme un animal au monticule. Il y met tout son coeur. C’est amusant de le voir faire. Il n’y a pas de doute qu’il appartient à l’élite du baseball».
- Scherzer a maintenant battu les 30 équipes du baseball majeur. JOHN LACKEY, des Cubs, est le seul autre lanceur actif à avoir réussi cet exploit.
- À Boston, JACKIE BRADLEY Jr. a poursuivi son travail de démolition contre les Athletics d’Oakland. Il a frappé deux autres circuits et produit six points dans une victoire de 13-3. Bradley termine la série de trois parties avec huit coups sûrs en 14 visites au marbre, trois circuits et 13 points produits.
- NOMAR GARCIAPARRA a fait encore mieux avec 14 pp dans une série contre Seattle en 1999.
- Les CUBS ont subi deux défaites contre les Padres. La loi de la moyenne.
Le mot d’humour
C’est maintenant officiel. Il est possible d’aller aux toilettes sans son I-Phone!