Sans doute frustré d’avoir subi la défaite une huitième fois en 10 participations au tournoi de la coupe Ryder, le vétéran Phil Mickelson a osé s’en prendre au capitaine Tom Watson avant de quitter l’Écosse.
Cette drôle de décision lui a valu d’être sévèrement critiqué par Colin Montgomerie, Nick Faldo et Brandel Chamblee, pour ne nommer que ceux-là.
Après avoir vu son équipe s’incliner devant les Européens à Gleneagles, Mickelson a déclaré: «Nous avions une formule gagnante à Valhalla (2008) et nous l’avons abandonnée dans les trois derniers tournois de la coupe Ryder. Paul Azinger (alors capitaine des Américains) avait impliqué tout le monde dans sa démarche. C’est ce que nous faisons en Coupe des Présidents et nous avons du succès. Je pense qu’il faut retourner à cette formule».
Il s’agissait d’une flèche empoisonnée en direction de Tom Watson qui,à 65 ans, a fait de son mieux pour guider son équipe à la victoire. S’il faut en croire Lefty, Watson n’était pas suffisamment proche de ses joueurs. Peut-être aussi lui en voulait-il pour l’avoir mis de côté lors des matchs en duos, samedi.
Monty s’insurge
En prenant connaissance des commentaires de Mickelson, l’Écossais Colin Montgomerie, grand champion de la coupe Ryder, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère: «Tu dois supporter ton capitaine en toute circonstance. Devant le public, tu lui dois respect et honneur. La PGA d’Amérique a choisi Tom (Watson) pour diriger son équipe en croyant qu’il était le meilleur homme disponible.
«Les Européens ont mieux joué à Gleneagles. C’est aussi simple que ça, a poursuivi Monty. Watson a fait de son mieux avec les joueurs à sa disposition. Le capitaine n’est pas la personne la plus importante. Ce sont les joueurs qui gagnent ou qui perdent des points».
Montgomerie blâme aussi Mickelson d’avoir fait le voyage en Écosse à bord de son avion personnel au lieu d’accompagner l’équipe. «Tu commences et tu finis à 12 joueurs», a-t-il dit.
Nick Faldo, capitaine de l’équipe perdante à Valhalla, a renchéri en disant: «Cela aurait dû rester privé. Phil ne respecte certainement pas son capitaine. Il vient de le lancer sous l’autobus!»
Une mutinerie
Brandel Chamblee, analyste au Golf Channel, ne s’est pas fait prier pour en remettre: «On vient d’assister à une mutinerie par un seul homme, Phil Mickelson. On cherche une raison pour expliquer les défaites répétées des Américains en coupe Ryder. Il suffit de regarder Mickelson. Il a corrompu l’expérience de la coupe Ryder. Au fil des ans, il aurait pu faire tellement mieux dans ce genre de compétition et il n’est pas le seul».
Tiens toé!
Mickelson se retrouve au banc des accusés, mais il n’est certes pas le seul responsable de la défaite des Américains. Le tournoi s’est joué durant les deux premières journée alors que les Européens ont amassé sept points sur huit dans les matchs à coups alternatifs (foursomes).
En déficit 6-10 le dimanche matin, les Américains ont tenté tant bien que mal de remonter la pente, mais elle était trop abrupte contre une équipe aussi aguerrie. Les Européens ont le vent dans les voiles depuis la fin des années 1990. Ils ont non seulement d’excellents joueurs, mais aussi de formidables leaders (Montogmerie, Olazabal, Clarke, McGinley, McDowell…).
Enfin, on pourrait ajouter qu’il est plus facile d’avoir un bon esprit d’équipe quand on remporte la victoire.