Un de mes meilleurs souvenirs de 2016, c’est l’heure magnifique que nous avons passée en compagnie de Tom Watson dans une vieille auberge d’Augusta, trois jours avant le tournoi des Maîtres.
Entre autres choses, Watson nous a parlé de sa tristesse de vieillir et de ne plus être capable de frapper la balle comme avant. Comme j’ai exactement le même âge que lui, je n’avais aucun mal à comprendre sa frustration, mais disons que la comparaison s’arrête là!
L’autre soir, j’ai revu Watson en entrevue avec le coloré David Feherty. La discussion avait lieu sur le ranch de Watson en banlieue de Kansas City et le quintuple champion du British Open a fait quelques déclarations intéressantes. Il a notamment parlé de sa quasi-victoire à Turnberry en 2009, de sa bataille avec l’alcool, de ses victoires contre Nicklaus et de son admiration pour le regretté Severiano Ballesteros.
«La première fois que j’ai joué en Écosse, je n’ai pas aimé ça du tout, avoue-t-il franchement. J’ai frappé ma première balle d’aplomb et en plein centre de l’allée. Pourtant, je n’arrivais pas à la trouver. Elle avait roulé 50 verges plus loin dans un «pot bunker». Il m’a fallu deux ou trois ans avant de comprendre que je ne pouvais pas me battre contre les parcours de type links. Il fallait que je les accepte tels qu’ils sont et que je joue en conséquence».
Il a si bien compris qu’il a gagné cinq fois ce que les gens du Royaume-Uni appellent The Open. Un tournoi pas comme les autres où il faut vaincre les éléments et éviter les nombreux pièges avant de mettre la main sur la fameuse Claret Jug.
Un magicien
À force de jouer en Écosse et en Angleterre, Watson a appris à connaître un des plus grands magiciens de l’histoire du golf et le favori de Mario Brisebois: l’Espagnol Severiano Ballesteros.
«Seve avait tellement de talent qu’il pouvait réussir un birdie depuis le terrain de stationnement. Il avait des trucs que les autres n’avaient pas. Il était aussi un beau grand jeune homme et le favori des dames. Il m’a servi d’inspiration par sa façon de «manoeuvrer» la balle».
32 ans plus tard
En 1977, Watson est devenu un des géants de son sport en battant Jack Nicklaus à deux reprises. D’abord à Augusta en avril, puis à Turnberry en juillet, dans ce qu’on a appelé «Le duel sous le soleil».
Au dernier trou, Nicklaus a calé un roulé d’une trentaine de pieds pour un birdie, puis il a levé les bras au ciel pour demander à la foule de garder silence pendant que Watson s’exécutait. Ce dernier a alors «enterré» le birdie de Nicklaus pour se sauver avec la victoire. Il n’y avait plus rien pour l’arrêter dans son ascension vers la gloire.
Trente-deux ans plus tard, Watson est retourné à Turnberry et il a bien failli gagner l’Open quelques semaines avant de fêter ses 60 ans, mais il a joué de malchance au 18e trou et il a finalement perdu contre Stewart Cink en prolongation.
«Tout le monde me parle encore de ce tournoi, de dire Watson. C’est à la fois la beauté et la tragédie du golf. Parfois, tu frappes bien la balle et elle aboutit au mauvais endroit. D’autres fois, tu rates ton coup et tu joues de chance. Tu ne peux rien contre les dieux du golf. Le pire, c’est que je me croyais parfaitement capable de gagner ce tournoi malgré mon âge avancé. Je jouais très bien et c’était mon sixième tournoi majeur à Turnberry. Je connaissais mieux le parcours que la majorité des autres joueurs».
L’élan parfait
Watson avait seulement 13 ans quand il a commencé à se frotter aux meilleurs joueurs du Kansas City Country Club où son père était membre. Au début des années, on lui a prêté 18 000$ pour qu’il tente sa chance sur le circuit de la PGA. Il était plutôt gêné, mais il possédait un tel talent qu’il n’a pas tardé à s’imposer.
«Quand je suis arrivé chez les pros, il n’y avait pas quatre ou cinq conseillers pour chaque golfeur, précise-t-il. Je me débrouillais seul avec mon caddie. J’ai beaucoup appris en surveillant Sam Snead. Il possédait un tel élan et un tel rythme. C’est de cette façon que je voulais jouer au golf. J’ai aussi profité des précieux conseils de Byron Nelson».
Watson a terminé sa carrière avec 39 victoires sur le circuit de la PGA, dont 8 dans les tournois majeurs. Il a aussi gagné 6 tournois majeurs chez les Seniors. On se rappelle surtout de son coup miracle au 17e trou, à Pebble Beach, en 1982. Un coup qui lui a permis de vaincre son ami Nicklaus et d’enlever les honneurs du U.S Open.
C’est sur ce même trou que Nicklaus a réussi ce que Watson considère comme le meilleur coup de golf de tous les temps. C’était en 1972. Avec un vent de face, le Golden Bear a frappé son fer 1 à la perfection et la balle a donné contre la tige avant de s’immobiliser à un ou deux pouces du trou.
Personne ne pouvait frapper un fer 1 aussi bien que Nicklaus et la majorité des golfeurs n’en ont jamais eu un dans leur sac. Pas moi, en tout cas.
(Sources: Golf Channel et notes personnelles).
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Le mot d’humour
Roger à son ami Jean-Claude: «J’ai passé Noël comme un cadeau».
-«Comment ça?»
-«Je me suis couché complètement saoul et je me suis réveillé sous le sapin!»
J’ai toujours apprécié Tom Watson pour son talent de golfeur mais aussi pour son attitude, un très grand…Joyeuses Fêtes André