Dans la canicule du Kentucky, après le violent orage qui a inondé le parcours de Valhalla, le jeune Rory McIlroy n’avait aucunement envie de lever les feutres et de rentrer doucement à l’hôtel.
Bien au contraire, il avait hâte de retourner sur le terrain pour aller chercher une deuxième victoire de suite dans un tournoi du grand chelem. Ce qu’il a d’ailleurs réussi avec panache.
À 25 ans, le Nord-Irlandais aux cheveux frisés comme un mouton a choisi de sacrifier temporairement sa vie amoureuse pour se consacrer entièrement à son métier. Au lieu de se rendre à la balustrade, il a pris la direction du «champ de pratique» avec la ferme intention de redevenir le numéro un mondial.
Jusqu’ici, les résultats sont excellents. Le surdoué a gagné l’Open de Grande-Bretagne à Liverpool et le championnat Bridgestone en Ohio avant de se sauver avec le trophée Wannamaker à Louisville.
On a longtemps cru qu’il serait impossible de remplacer un champion de la trempe de Tiger Woods. Durant sa chute aux enfers, les gagnants des tournois majeurs ont été aussi nombreux que les attaques dans la Bande de Gaza, comme si personne n’était capable de s’imposer sur une longue période.
La situation devrait changer à partir d’aujourd’hui. McIlroy possède le talent, la puissance, la confiance en soi et la détermination nécessaire pour s’imposer face aux golfeurs du monde entier.
Ce genre d’athlète ne court pas les rues. C’est un don du ciel. Si McIlroy accepte d’y mettre les efforts, il deviendra indiscutablement le nouveau roi de sa discipline. Le genre de super héros dont tout sport a besoin.
Et Tiger?
Pour ce qui est de Tiger Woods, le temps semble avoir fait son oeuvre. Après des opérations au dos et aux genoux, il n’arrive pas à retrouver la forme d’antan, son putter n’est plus aussi fiable qu’avant, il commet des erreurs stupides et il a perdu la belle assurance qui intimidait ses adversaires. Si bon soit-il, il a tout un défi à relever.
Peu importe ce qu’il a pu faire dans sa vie privée, j’ai toujours souhaité que Tiger reprenne sa place au sein de l’élite du golf. Ça serait formidable s’il pouvait encore rivaliser avec McIlroy, le vieux Phil et les jeunes loups de la PGA.
Le temps nous dira si c’est encore possible, mais son avenir n’a jamais semblé aussi sombre. On a beau dire qu’il n’a que 38 ans, le fait reste qu’il a «du millage dans le corps». C’est épuisant de dominer son sport pendant autant d’années.