L’enquête menée par un petit journal de Miami a fait tellement de tapage que le bureau du commissaire Bud Selig n’a eu d’autre choix que de prendre l’affaire en mains avant d’imposer des sanctions très sévères aux clients de la clinique Biogenesis.
C’est un jour noir pour le baseball majeur, un jour TRÈS NOIR. Après le rapport Mitchell et les accusations portées contre Barry Bonds, Mark McGwire, Roger Clemens, Éric Gagné, Rafael Palmeiro et quelques autres, on croyait que les choses iraient mieux, mais elles n’ont fait qu’empirer.
Pourquoi? Parce que la fin justifie souvent les moyens et que l’ambition finit par l’emporter sur le jugement. Tous les joueurs suspendus, en majorité des Latinos, ont choisi d’utiliser ces «substances défendues» dans le but de performer davantage et d’encaisser encore plus de pognon.
Bien sûr, c’est Alex Rodriguez qui essuie la pire gifle. Suspendu pour 211 matchs, il accuse les Yankees d’avoir comploté avec les autorités du baseball majeur dans l’espoir d’annuler son très riche contrat. Ça lui coûtera une fortune en avocats pour «défendre sa peau», mais peut-on le blâmer de vouloir récupérer la plus grande partie de son dû, quitte à encaisser les huées et les sarcasmes? Vous feriez quoi à sa place?
«Je trouve dégueulasse que les Yankees le laissent jouer pendant qu’il porte sa cause en appel, me dit Claude Raymond. Je sais qu’ils sont mal pris au troisième but, mais ça ne fait rien. Lorsque Melky Cabrera a été suspendu pour 50 matchs l’an passé, les Giants ont décidé qu’il n’était plus le bienvenu dans le vestiaire et ça ne les a pas empêchés de gagner la Série mondiale».
On estime que Rodriguez perdra environ 35M$ s’il doit purger ses 211 matchs de suspension.
D’autre part, on a hâte de voir comment les Rangers et les Tigers réagiront dans les dossiers de Nelson Cruz et de Johnny Peralta, deux joueurs de premier plan. Les deux hommes deviendront joueurs autonomes cet automne et ils auront le droit de participer aux séries de championnat après avoir purgé leur suspension de 50 matchs.
Ce qui est très mauvais dans cette affaire, c’est qu’elle éclabousse tout le monde. La majorité des joueurs sont «clean» et ne veulent pas utiliser de produits dopants. Reste à voir si les dernières sanctions seront suffisantes pour faire peur à tous ceux qui auraient envie de tricher.
Mark McGwire, instructeur chez les Cards de Saint-Louis, s’est fait repentant dans les dernières heures et il a lancé un bon message aux amateurs de baseball: «J’aimerais n’avoir jamais été impliqué dans ces histoires. Je souhaite et je prie pour que ce soit la fin (de la tricherie). S’il le faut, qu’on impose des sanctions encore plus sévères».
Est-ce que le baseball s’en remettra? Bien sûr que oui. La «game» est plus forte que ses acteurs!