Tampa se lève et élimine le Canadien

Des changements à prévoir au Centre Bell

LAVAL— Peu importe son allégeance, il n’est jamais agréable de se faire battre et le Canadien a été battu à plates coutures, mardi soir, sur la patinoire de Tampa Bay.

Privé de Ryan Callahan, le Lightning a disputé son meilleur match de la série pour l’emporter facilement et se sauver avec les honneurs de la guerre. Honnêtement, c’est l’équipe la plus talentueuse qui a fini par avoir le dernier mot. Ça me fait de la peine de vous le dire, mais c’est la vérité.

Steven Stamkos a coupé les jambes du Canadien en partant la marque 2-0, puis Ondrej Palat a porté le coup de grâce.

Steven Stamkos a coupé les jambes du Canadien en partant la marque 2-0, puis Ondrej Palat a porté le coup de grâce.

Prenez tout le temps que vous voulez pour analyser le résultat, une chose est certaine: le style «rope-a-dope» du Canadien a ses limites. Tu ne peux pas adopter un style de jeu ultra-conservateur et te fier toujours à ton gardien de but, si bon soit-il, si tu veux gagner la coupe Stanley. Ça prend plus que ça.

Durant les prochaines semaines, il appartiendra à Marc Bergevin et à ses lieutenants d’étudier froidement la situation et de prendre les décisions nécessaires. Si vous voulez mon avis, Andrei Markov a fait son temps et le Canadien ne s’imposera jamais avec Tomas Plekanec ou David Desharnais dans le rôle de joueur de centre numéro un. Il y a aussi le problème du «jeu d’impuissance» (2 en 36). Un problème majeur s’il en est un.

Il suffit de se rappeler la saison 1986. Le CH misait alors sur plusieurs bons jeunes joueurs, dont Patrick Roy, mais il n’aurait pas gagné la coupe si Serge Savard n’avait pas réussi à embaucher Bobby Smith comme premier joueur de centre.

Image et marketing

Mardi soir, le Canadien a été nettement déclassé par une équipe qui avait le couteau entre les dents. Le Lightning a rapidement pris le contrôle de la partie avec le but de Kucherov, puis Stamkos a fait très mal aux visiteurs en portant la marque 2-0.

Le grand Ben Bishop, accusé d’être chancelant, a été solide lorsqu’il le fallait, puis Ondrej Palat a porté le coup de grâce en trouvant le fond du filet pendant une punition à Smith-Pelly. Choix de septième ronde en 2011, Palat est tout un joueur de hockey. Il faudrait sans doute en parler aux partisans des Voltigeurs de Drummondville.

C’est une triste fin de saison pour le CH. Les 50 victoires en saison régulière ne veulent plus rien dire. Michel Therrien a sans doute fait de son mieux avec le matériel à sa disposition. Il a tenté de «jouer dans la tête» du Lightning après avoir vu son équipe revenir dans la série, mais ça n’a pas marché.

Jon Cooper, un entraîneur qui impressionne de plus en plus, a très bien préparé sa troupe pour le match décisif. Le Lightning ne voulait pas retourner à Montréal et il a pris les grands moyens pour que ça n’arrive pas. Donnons aux vainqueurs tout le mérite qui leur appartient.

Aucune équipe sportive ne soigne mieux son image et son marketing que le Canadien de Montréal. L’équipe profite aussi d’une couverture médiatique exceptionnelle, quasiment ridicule. On parle CH jour et nuit… 10 mois par année.

Cela dit, Michel Lacroix peut hurler les noms des joueurs ad vitam aeternam et Ginette peut chanter à pleins poumons, ça ne corrige pas les carences de l’équipe en attaque.

Au fait, le CH n’a pas gagné la coupe depuis 22 ans. La vie continue…

Ce qu’ils ont dit

CAREY PRICE: «Je prends une partie du blâme. J’aurais pu mieux jouer contre Tampa». Et compter quelques buts peut-être?

Carey Price a pris une partie du blâme, mais il n'a pas grand-chose à se reprocher. Il ne peut quand même pas jouer sur l'attaque à cinq!

Carey Price a pris une partie du blâme, mais il n’a pas grand-chose à se reprocher. Il ne peut quand même pas jouer sur l’attaque à cinq!

P.A. PARENTEAU: «On vient de jouer notre pire match à 5 contre 5. L’efficacité du jeu de puissance est encore plus importante dans les séries de championnat».

P.K. SUBBAN: «Les attentes étaient élevées et je m’attendais à nous voir en finale de conférence. Nous n’avons pas été assez bons contre Tampa pour aspirer aux grands honneurs».

JON COOPER: «Notre victoire dans le troisième match a été le point tournant et le repos de deux jours nous a fait grand bien. Il fallait que le Canadien joue quatre parties parfaites pour nous battre et ce n’est jamais facile à faire. Les récents succès de Stamkos ne me surprennent pas. Il a marqué 250 buts dans cette ligue et il sait quoi faire avec la rondelle».

STEVEN STAMKOS: «Nous avons inscrit le nom de Ryan Callahan sur le tableau comme source d’inspiration. Les gars ont bien répondu».

MICHEL THERRIEN: «Mes joueurs étaient vidés émotionnellement. On méritait un meilleur sort dans les matchs 1 et 3. Ça finit par te rattraper. Nos unités spéciales n’ont pas fait le travail».