Comme des millions d’autres personnes, je me suis réveillé en apprenant la mort de Muhammad Ali, l’athlète le plus connu de la planète. Personne n’est immortel, pas même Ali.
Celui qui se proclamait The Greatest a rendu l’âme dans un hôpital de Phoenix. Il avait 74 ans et se battait contre la maladie de Parkinson depuis plus de 30 ans.
La dernière fois que je l’ai vu, c’était dans sa ville natale de Louisville (Kentucky) à l’automne 2008. J’étais là pour couvrir le tournoi de la coupe Ryder. Un soir, je suis allé faire un tour au centre-ville pour une cérémonie en l’honneur de l’ancien roi des poids lourds.
Le pauvre Muhammad faisait pitié. Il était assis dans une chaise, le regard perdu. Il ne pouvait pas parler convenablement et c’est sa femme qui s’est présentée au micro pour remercier les gens. On reconnaissait difficilement l’homme qui, à son apogée, «flottait comme un papillon et piquait comme une abeille».
Je préfère me rappeler de la première fois que je l’ai croisé. C’était dans un Marriott, à Philadelphie, au début des années 1970. Quand il est entré dans le coffee shop, c’est comme si la terre avait cessé de tourner. Les gens étaient sidérés. Tous les regards étaient tournés vers lui et on aurait facilement entendu voler une mouche s’il y en avait eu une.
En plus d’être le meilleur boxeur de son époque, peut-être de tous les temps, Ali était un homme plus grand que nature. Super intelligent, il était aussi beau garçon. Il avait de la prestance et possédait énormément de charisme. Il avait le tour de «se vendre» et de vendre son sport. Ce n’est pas par hasard qu’il est devenu le visage le plus connu du monde entier. Il était le champion des champions.
Comme l’a si bien écrit mon collègue Serge Touchette, Ali a inventé le Moon Walk bien avant Michael Jackson. Il offrait un grand spectacle chaque fois qu’il grimpait entre les câbles, mais aussi avant et après le combat.
De sa carrière, il faut retenir ses dures batailles contre Smokin’ Joe Frazier, sa victoire imprévue contre George Foreman au Zaïre, son refus de participer à la guerre du Vietnam, sa conversion à l’islam, sa «grande gueule», son amour des enfants et quoi encore?
Sa mort survient presque 20 ans après son arrivée surprise aux Jeux olympiques d’Atlanta. On l’avait alors invité à allumer la flamme dans le grand stade.
Ses meilleures déclarations
- «L’amitié n’est pas quelque chose que tu apprends à l’école, mais si tu n’as pas appris ce qu’est l’amitié, tu n’as rien appris».
- Je détestais chaque minute au gymnase, mais je me disais: «N’abandonne pas. Souffre maintenant et tu vivras le reste de tes jours dans la peau d’un champion».
- «Je sais où je m’en vais et je connais la vérité. Je ne suis pas obligé d’être comme vous voudriez que je sois. Je suis livre d’être comme je suis».
- Le mot islam signifie paix. Le mot musulman veut dire «celui qui s’incline devant Dieu». Pourtant, la presse nous décrit comme des gens haineux».
- «Si tu n’es pas assez courageux pour prendre des risques, tu n’accompliras rien de bon dans la vie».
- «Si tu rêves que tu vas me battre, t’es mieux de te réveiller et de t’excuser!»
- «Je suis allé partout dans le monde. J’ai tout vu et j’ai eu tout ce qu’un homme peut avoir sur la terre».
- «Je flotte comme un papillon et je pique comme une abeille».
P.S. Repose en paix, champion!