Selon toute vraisemblance, à moins que Marc Bergevin ne soit un grand cachotier, Michel Therrien ou Marc Crawford deviendra le 16e entraîneur du Canadien depuis le départ de Scotty Bowman en 1979.
L’heureux élu sera aussi le neuvième entraîneur du Tricolore depuis la conquête de la coupe Stanley par l’équipe de Jacques Demers en 1993. Côté stabilité, on repassera!
On ne saura peut-être jamais jusqu’à quel point Bob Hartley figurait dans les plans de Marc Bergevin avant d’accepter l’offre de son ami Jay Feaster à Calgary. Pour ce qui est de Patrick Roy, mes sources indiquent qu’il n’a jamais été vraiment considéré malgré son excellent boulot à la barre des Remparts de Québec. Peut-être a-t-on peur qu’il ne veuille en mener trop large? Allez donc savoir.
Étant donné qu’on veut nommer un coach capable de s’adresser aux partisans du Canadien dans les deux langues officielles du pays, la liste des candidats est très courte.
Selon un sondage mené par le Réseau des Sports, 86 pour cent des amateurs se disent en faveur de Michel Therrien, ce qui ne laisse que 14 pour cent des votes à Marc Crawford. Ça vaut ce que ça vaut, mais il est évident que Therrien serait un choix beaucoup plus populaire.
Les deux hommes ne sont pas parfaits, mais ils sont passionnés de hockey. Therrien a fait du très bon travail à Pittsburgh avant d’être remplacé par Dan Bylsma. Il a connu deux saisons de 47 victoires et son club a atteint la finale de la coupe Stanley en 2008. Il connaît bien la ligue et il est beaucoup plus expérimenté qu’à l’époque où il dirigeait le Canadien (au début des années 2000). Il connaît aussi le marché de Montréal et ses exigences. On raconte également qu’il entretient de très bonnes relations avec le nouveau directeur général du Canadien.
Dans une province où le hockey est une véritable religion, l’entraîneur du Canadien est cité plus souvent que le premier ministre, ce qui n’est peut-être pas une vilaine chose en soi! Therrien le sait et il s’arrangerait sûrement pour composer avec la situation.
Crawford a eu beaucoup de succès au Colorado, mais sa feuille de route a été beaucoup moins reluisante à Los Angeles et à Dallas. Curieusement, on se souvient surtout de lui pour avoir ignoré Wayne Gretzky en fusillade aux Jeux olympiques de Nagano.
Il faut quand même donner à Crawford le mérite qui lui revient. Il présente une fiche gagnante dans la LNH: 549 victoires, 421 défaites et 103 parties nulles pour une moyenne d’efficacité de ,556. Dans les séries, son dossier est de 43 victoires et 40 défaites. Il a gagné le trophée Jack Adams en 1995 et la coupe Stanley l’année suivante. Ça fait quand même une mèche.
Peu importe la décision de Marc Bergevin, il ne faut pas oublier une chose: le prochain entraîneur devra s’armer de patience avec un club en reconstruction. Jusqu’à nouvel ordre, il entreprendra la prochaine campagne avec un trio numéro, une défense chancelante et un gardien de but qui doit trimer dur soir après soir pour garder son équipe dans la partie.
Bergevin dit qu’il n’est pas pressé pour prendre sa décision, mais il devra se brancher un jour. Le Canadien pourrait-il se présenter à la séance de repêchage sans entraîneur?