VICTOR DUBUISSON ET LES PREMIERS ÉCHOS DU MASTERS

AUGUSTA, Géorgie— Parmi la vingtaine de golfeurs qui participent au Masters pour la première fois, il y a le Canadien Graham DeLaet et le Français Victor Dubuisson.

Originaire de la Côte d’Azur, Dubuisson était un illustre inconnu jusqu’à ce qu’il effectue une couple de miracles entre les roches et les cactus lors du récent championnat Match Play, quelque part en Arizona. Il a finalement perdu contre Jason Day en prolongation, mais il a offert tout un spectacle et s’est fait connaître des amateurs de golf.

Le Français Victor Dubuisson participe au Masters pour la première fois. Il n'a que 23 ans.

Le Français Victor Dubuisson participe au Masters pour la première fois. Il n’a que 23 ans.

Dubuisson avait seulement six ans quand il a été ébloui par les exploits de Tiger Woods lors du tournoi des Maîtres de 1997. Il a voulu suivre les traces de sa nouvelle idole et s’est immédiatement mis à la pratique du golf. Il a si bien réussi qu’il a été couronné champion amateur d’Europe en 2009 avant de faire le saut chez les professionnels.

L’automne dernier, Dubuisson a gagné le tournoi Turkish Airlines et il a grimpé parmi l’élite mondiale, ce qui lui a valu une invitation à Augusta. Cette semaine, il profitera des conseils de son compatriote Thomas Levet, commentateur pour une chaîne de télévision de France.

Levet a participé trois fois au Masters et il a failli gagner le British Open en 2002, s’inclinant finalement devant Ernie Els en prolongation. C’est lui qui m’a expliqué une fois la différence entre l’Angleterre et la France: «Dix minutes de cuissson!»

Dubuisson a connu une adolescence difficile. Il a quitté l’école vers l’âge de 12 ans et s’est consacré entièrement à sa nouvelle passion. Il refuse d’en dire davantage à ce sujet, mais on croit comprendre, à écouter Levet, qu’il a grandement souffert de l’absence de ses parents.

Long cogneur, Victor pourra causer des surprises cette semaine malgré son manque d’expérience s’il parvient à maîtriser les verts capricieux du club Augusta National.

Levet est persuadé que son prétégé est de calibre pour gagner un tournoi majeur. En ce faisant, il pourrait populariser le golf en France de la même façon que Seve Ballesteros l’a fait en Espagne durant les années 1980. Attendons voir.

O’Meara et Woods: rupture

Durant les années 1990, le vétéran Mark O’Meara a servi de mentor au jeune Tiger Woods. Il lui a prodigué une foule de conseils et l’a accompagné durant les rondes préparatoires. Ils ont souvent voyagé ensemble dans le jet privé de Woods. Curieusement, les deux hommes ne se parlent presque plus.

Mark O'Meara: sa relation avec Tiger Woods n'est plus la même.

Mark O’Meara: sa relation avec Tiger Woods n’est plus la même.

«Pour être honnête, je communique très peu avec Tiger, a confié O’Meara à un représentant du Augusta Chronicle. J’aimerais le faire, mais ça ne marche pas. Si je lui envoie un texto, ou bien il ne répond pas ou bien il répond en me parlant de la température. Notre relation est très différente. C’est tout ce que je peux vous dire».

Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de relations tendues entre Tiger et les autres champions de la PGA. Dans le cas de Mark O’Meara, c’est franchement surprenant. Ce dernier était comme un deuxième père pour le numéro un mondial.

Day fidèle au poste

L’Australien Jason Day, un des favoris cette semaine, n’a presque pas joué depuis sa victoire dans le championnat Match Play, il y a environ un mois et demi. Il soignait une blessure à un pouce.

Il n’était cependant pas question qu’il rate le premier tournoi majeur de la saison. Le golfeur de 26 ans se dit remis de sa blessure et prêt à faire feu. «J’adore tout ce qu’il y a ici: l’histoire, la tradition, la foule, etc… C’est le paradis du golf et c’est très facile de se motiver. J’ai confiance de bien jouer même si j’ai été inactif durant quelques semaines. Je sais ce qu’il faut faire à Augusta».

Day a terminé deuxième en 2011 et troisième l’an passé. À bientôt pour d’autres échos.