Claude Raymond, qui retournerait volontiers au monticule à 75 ans si on lui faisait signe, était très heureux quand il a appris que les gérants Joe Torre, Tony LaRussa et Bobby Cox avaient été élus au Panthéon du baseball par le comité des sages.
«Frenchie» était particulièrement content pour Joe Torre, son ancien coéquipier et compagnon de chambre chez les Braves de Milwaukee. «Joe a connu une très belle carrière comme gérant et il a mené les Yankees à quatre conquêtes de la Série mondiale, mais il ne faut pas oublier qu’il a aussi été un fameux joueur de baseball. Sa moyenne au bâton (,297) et ses 1100 points produits sont là pour le prouver. Il a aussi mérité le titre de joueur par excellence de la Ligue nationale en 1971 avec une moyenne au bâton de ,363, 24 circuits et 137 points produits».
Selon l’ancien lanceur des Braves, des Expos et des Astros, Torre est devenu un meilleur joueur et un meilleur frappeur après avoir été échangé aux Cards de Saint-Louis au milieu des années 1960. «Joe n’aimait pas beaucoup le métier de receveur, dit-il. À Saint-Louis, on l’a muté au troisième coussin et il a été encore plus productif».
Comme gérant, Torre a le mérite d’avoir su composer avec un groupe de vedettes et un propriétaire très exigeant (George Steinbrenner) dans un marché aussi médiatisé que celui de New York. Il a gagné quatre Séries mondiales en cinq ans et il a failli en gagner une autre en 2001. Dans les moments critiques, il n’avait qu’à lever le bras pour faire appel au meilleur releveur de l’histoire du baseball: Mariano Rivera.
Cox et LaRussa
Bobby Cox en est un autre qui a fait ses débuts dans le baseball dans l’organisation des Braves de Milwaukee. Il a été un joueur ordinaire, mais il est devenu un des meilleurs gérants de son époque.
À la barre des Braves, il a remporté 14 championnats de suite entre 1991 et 2005, mais il n’a gagné qu’une seule Série mondiale (1995). Il lui manquait toujours ce petit «quelque chose» qui fait toute la différence. Il a terminé sa carrière comme gérant avec 2504 victoires. En apprenant son élection au panthéon, il a déclaré: «Je suis au septième ciel. J’espère que Greg Maddux et Tom Glavine seront élus au mois de janvier et que nous entrerons ensemble à Cooperstown. Ils ont joué un rôle très important dans mes succès comme gérant».
Tony LaRussa a accumulé 2728 victoires comme gérant des White Sox, des Athletics et des Cards. Il n’est devancé dans ce domaine que par Connie Mack (3731) et John McGraw (2763). Il a aussi gagné une Série mondiale à Oakland et deux à Saint-Louis.
LaRussa a commenté son élection en ces termes: «J’ai été gérant pendant 33 ans et j’ai passé des milliers d’heures au stade. J’étais là du matin au soir, sans compter les nombreux voyages. Je tiens à remercier ma femme et ma fille pour leur support indéfectible. Je ne serai jamais vraiment à l’aise parmi toutes ces légendes».
Torre, Cox et LaRussa ont maintenant leur place à Cooperstown, au même titre que Walter Alston, Leo Durocher, Casey Stengel, Sparky Anderson, Dick Williams et Tommy Lasorda. C’est tout à fait mérité.
Parmi les autres candidats en lice, il y avait Billy Martin, Marvin Miller, George Steinbrenner, Steve Garvey, Dave Concepcion, Tommy John, Dave Parker, Dan Quisenberry et Ted Simmons. Il fallait obtenir 75 pour cent des votes (12 sur 16) pour être élu. Meilleure chance la prochaine fois!