Le réseau Historia nous offrait récemment «Coup sûr», deux documentaires sur les plus belles années des Expos.
D’abord la poignante histoire d’amour au parc Jarry, puis les espoirs enfouis dans les couches de béton du Stade olympique.
J’ai surtout apprécié les commentaires de Bill Stoneman, de Jim Fanning, de Steve Rogers, de Serge Touchette, de Claude Charron et de Paul Houde, ce qui n’enlève absolument rien aux autres intervenants.
C’était à la fois «amusant et douloureux» de revivre quelques-uns des plus grands moments d’une équipe qui n’aurait jamais dû quitter Montréal, mais qui l’a fait pour des raisons purement économiques. Voici ce que je retiens de ces deux épisodes:
- Au tout début, les Expos étaient tellement sympathiques qu’on leur pardonnait facilement les pires gaffes. On se rendait d’abord au petit stade de la rue Jarry pour FAIRE LA FÊTE. Ensuite pour encourager son équipe et voir à l’oeuvre les étoiles du club visiteur (Aaron, Mays, Bench, McCovey, Stargell et cie).
- RUSTY STAUB était heureux comme un roi à Montréal. Il n’aurait jamais voulu partir, mais il a fallu le sacrifier pour obtenir trois jeunes joueurs talentueux (Singleton, Foli et Jorgensen). C’était le prix à payer. Ce jour-là, la relation a changé entre les Expos et leurs partisans. Il fallait maintenant gagner.
- BILL STONEMAN n’oubliera jamais ses années à Montréal. Le petit droitier, auteur de deux matchs sans point ni coup sûr, avait l’impression de visiter Paris et d’être payé pour le faire.
- L’organiste FERNAND LAPIERRE avait le don de mettre de l’ambiance dans le stade. Il avait déniché un p’tit air pour chaque joueur et chaque circonstance.
- On a accusé STEVE ROGERS de tous les péchés du monde pour avoir accordé un circuit fatidique à Rick Monday, mais les Expos ne se seraient pas rendu aussi loin en 1981 si le grand droitier n’avait pas battu STEVE CARLTON deux fois en première ronde des séries.
- JIM FANNING souligne que Gerry Snyder et le maire Drapeau étaient des vendeurs extraordinaires et qu’ils ont joué un rôle primordial dans la naissance des Expos. C’est cependant CHARLES BRONFMAN qui a allongé les billets verts.
- Le retour de CLAUDE RAYMOND et ses 23 sauvetages en 1970 ne s’effaceront jamais de nos mémoires. Le p’tit gars de Saint-Jean pouvait rivaliser avec les meilleurs. Si seulement GENE MAUCH avait été de son bord…
- GARY CARTER avait tout pour plaire à la foule: le talent, la combativité, l’entregent, quelques mots de français et le sourire d’un acteur d’Hollywood. Il a fait quelques jaloux dans le vestiaire, mais il a été le plus grand ambassadeur de l’équipe. Son échange aux Mets en a fait fuir plusieurs.
- Les reportages radiophoniques de JACQUES DOUCET et de RODGER BRULOTTE ont longtemps meublé nos étés. Les deux hommes se complétaient à merveille. Ils étaient les yeux de leurs auditeurs.
- SERGE TOUCHETTE a parfaitement raison de dire: «Les Expos ont été à Montréal pendant 34 ans, mais ils n’ont jamais joué dans un VRAI STADE de baseball».
- ROGER D. LANDRY a eu un éclair de génie quand il a inventé YOUPPI. C’était pas mal mieux que Souki!
- À la fin des années 1970 et au début des années 1980, les Expos étaient aussi populaires que le CANADIEN, sinon davantage. Ça en dit beaucoup.
P.S. Les Expos sont un sujet inépuisable. Ils sont morts en 2004, mais ils vivent encore dans nos coeurs.