Jean Béliveau aime la nouvelle équipe du CH

Jean Béliveau éprouve encore certains ennuis avec sa santé. Ça varie selon les journées. Heureusement, il se tient occupé en répondant à son volumineux courrier avec l’aide de sa fille et en suivant les activités de son équipe préférée.

Quand il se sent bien, il prend la route du Centre Bell pour voir à l’oeuvre l’équipe de Michel Therrien. Il passe une période ou deux dans son siège situé derrière le banc du Canadien et il discute avec les amis au salon des Anciens. Lorsque la fatigue le gagne, il rentre à la maison. Il souhaite être plus en forme lorsque débuteront les séries de la coupe Stanley, mais il prend ça au jour le jour.

En tout cas, il aime ce qu’il voit sur la patinoire depuis la reprise des activités. «Là, au moins, on a un bon spectacle, dit-il. Le Canadien ne forme pas la plus grosse équipe, mais les gars ont du coeur au ventre. J’aime beaucoup les jeunes Gallagher et Galchenyuk et l’enthousiame qu’ils apportent à l’équipe.

«Gallagher n’a pas froid aux yeux et son énergie et contagieuse. Je pense aussi que Galchenyuk deviendra un joueur étoile. Il possède un excellent coup de patin et il sait quoi faire avec la rondelle».

Jean Béliveau, à l'époque où il faisait vibrer le Colisée de Québec. Ça fait déjà 60 ans!

Jean Béliveau, à l’époque où il faisait vibrer le Colisée de Québec. Ça fait déjà 60 ans!

L’ancien capitaine des Glorieux, 10 fois champion de la coupe Stanley, n’a que de bons mots pour la nouvelle direction du Canadien, à commencer par le directeur général Marc Bergevin. Il ajoute que l’équipe mise sur un excellent gardien de but (Carey Price), un élément essentiel pour avoir du succès. Il pourrait ajouter que Peter Budaj remplit à merveille son rôle d’auxiliaire.

Il sympathise avec Crosby

Comme tout le monde, le Grand Jean a vu le jeune Sidney Crosby se faire fracturer la mâchoire par une rondelle déviée, en fin de semaine dernière. Sid The Kid n’a pas la vie facile depuis une couple d’années.

«Ces choses-là se produisent à la vitesse de l’éclair, dit Béliveau. Je me souviens d’avoir été atteint à un oeil par la palette courbée de Stan Mikita. Dans ce temps-là, on jouait sans visière et sans casque protecteur. J’espère que Crosby ne sera pas absent trop longtemps. Il est le joueur numéro un de la ligue et le leader des Penguins».

Le Colisée détruit

Le Grand Jean ne vivra pas assez vieux pour oublier ses années à Québec dans l’uniforme des Citadelles et des As. L’adulation du public, les soirées Chez Gérard, au Baril d’Huîtres et au Château Frontenac. Son mariage avec Élise et sa belle Nash flambant neuve.

Il était si heureux dans la Vieille capitale, si bien traité par l’équipe et par la Laiterie Laval, qu’il a attendu deux ans avant de déménager à Montréal pour réaliser son rêve de jouer dans la Ligue nationale. Il ne l’a jamais regretté.

Bien sûr, il se dit en faveur du retour des Nordiques même si la facture sera salée. «Je suis confiant que Québec obtienne de nouveau une concession, mais ils vont trouver que ça coûte cher, dit-il franchement. Dans le junior, les billets se vendent 15 piastres. Dans la Ligue nationale, c’est souvent 150$ le ticket».

Béliveau n’a rien contre le progrès, mais il ne cache pas que la démolition de l’ancien Colisée lui fait mal au coeur. «Cette bâtisse a bien servi les Citadelles, les As, les Remparts et les Nordiques. Elle a servi de lieu de rassemblement à des milliers d’amateurs de hockey. Je suppose que toute bonne chose a une fin», conclut-il.