Jean-Guy, Claude et le Doc

TROIS-RIVIÈRES— La petite balle ne pénétrait pas dans la coupe aussi souvent que nous l’aurions souhaité, mais il faisait un temps béni des dieux et j’avais la chance de jouer avec trois amis de longue date: Jean-Guy Talbot, ex-défenseur du Canadien, Claude Raymond, ancien lanceur des Expos, et le docteur André Trahan, un apôtre du sport amateur en Mauricie.

Jean-Guy aura 81 ans le mois prochain, Claude en a 76 et le Doc n’est pas tellement plus jeune. Cependant, ils n’ont rien perdu de leur amour de la vie, de leur passion pour le sport  et de leur sens de l’humour.

Jean-Guy Talbot aura bientôt 81 ans, mais il n'a rien perdu de sa joie de vivre.

Jean-Guy Talbot aura bientôt 81 ans, mais il n’a rien perdu de sa joie de vivre.

«Quand je vois que le salaire moyen dans le baseball majeur est rendu à 3,2M$ par année, j’aurais bien envie de retrouver mon gant et mes souliers à crampons, de dire Frenchie. Les joueurs d’aujourd’hui peuvent se compter chanceux de gagner autant d’argent pour pratiquer leur sport favori».

Jean-Guy Talbot a joué dans la Ligue nationale pendant 17 ans et son plus haut salaire a été de 82 000$, mais il ne se plaint pas de son sort. Il a gagné sept coupes Stanley avec le Canadien avant d’être entraîneur à Denver et à New York. Il a aussi été représentant O’Keefe en Mauricie. Le fonds de pension dans anciens joueurs de LNH a été bonifié durant les dernières années et il profite d’une retraite bien méritée près du fleuve Saint-Laurent avec sa chère Pierrette.

«Nous voyageons beaucoup moins souvent, mais les enfants nous rendent visite à la maison. Il faut savoir accepter les contraintes de la vie», de dire celui qui a remplacé Butch Bouchard à la ligne bleue en 1956.

Ce que Jean-Guy n’aime pas, c’est apprendre qu’un de ses anciens coéquipiers éprouve des problèmes de santé. C’est notamment le cas de Jean Béliveau, confiné à son condo de Longueuil à la suite d’un deuxième AVC, et de Gilles Tremblay, très mal en point à cause de l’arthrite. Il y a aussi Henri Richard qui lutte contre un début d’Alzheimer et Dickie Moore qui doit vivre avec deux genoux qui le font souffrir.

«Je touche du bois, dit-il. Nous allons tous finir par y passer».

Le Doc Trahan, ancien président de la Conférence de baseball rural de la Mauricie, est encore très impliqué dans la communauté. Il préside notamment le conseil d’administration de la Fondation Claude-Mongrain, laquelle a remis plus de 200 000$ aux athlètes amateurs de la grande région de Trois-Rivières.

Le Doc a fermé son bureau à l’hôpital Cloutier, mais il poursuivra bientôt ses études en médecine sportive. Il souhaite faire le tour de la province et partager ses connaissances.

Dans une prochaine chronique, je vous offrirai les échos de mon dernier voyage au pays de Maurice Duplessis.

P.S. Bon week-end de la Saint-Jean à tous les Québécois!