Le secret est dans la terre

Meilleur golfeur de son époque, Ben Hogan avait l’habitude de dire: «The secret is in the dirt». En français: le secret se trouve dans la terre.

Gary Player ajoutait: «C’est curieux. Plus je passe de temps au champ d’exercice et plus je deviens chanceux».

Personne, mais alors personne, ne devient champion par accident. C’est comme ça dans tous les sports.

Au golf, même si on possède un certain talent, il faut y mettre des heures et des heures et frapper des milliers de balles pour atteindre l’élite mondiale. C’est la clé de la réussite.

On peut juste rêver de frapper la balle comme Kenny Perry.

On peut juste rêver de frapper la balle comme Kenny Perry.

Durant le récent Championnat de Montréal à la Vallée du Richelieu, je me suis assis pendant une grosse demi-heure face à l’autoroute 20 pour suivre religieusement la séance d’entraînement de Kenny Perry, un de mes favoris. Le spectacle était fascinant.

Après quelques étirements, l’homme fort du Kentucky a frappé sept ou huit balles avec un wedge sur une très courte distance, puis il s’est mis à cogner la balle de plus en plus loin en changeant de bâton. Toujours le même élan et la même trajectoire (de droite à gauche). Les mains basses et la tête immobile. Il n’en a pas raté une seule!

Perry vient d’avoir 53 ans. Il n’a pas et n’aura jamais la réputation d’un Nicklaus, d’un Palmer ou d’un Trevino, mais il a quand même remporté 14 victoires sur le circuit de la PGA et il est venu à un cheveu de gagner le Masters au printemps 2009. Il a aussi brillé pour l’équipe américaine dans le tournoi de la coupe Ryder à Valhalla. Cette année, il est indiscutablement l’homme à battre sur le circuit des Champions.

Perry est une machine de golf bien huilée et il travaille avec la précision d’un chirurgien. Si Jean-Claude Tremblay était encore de ce monde, il dirait: «Ce gars-là est un fakir».

Ce qui me met en rogne, c’est de le voir frapper plus loin avec son fer 7 que moi avec un «driver». En quittant le champ d’exercice, j’avais juste envie de rentrer à la maison, vendre mon équipement et m’inscrire dans une ligue de croquet.

Vous savez bien que je ne suis pas sérieux. Quand on a la piqûre du golf, c’est pour la vie et les résultats sont bien secondaires.