Lock-out inévitable et dialogue de sourds

Bob McKenzie, qui suit les activités de la Ligue nationale presque 24 heures par jour pour le réseau TSN, est persuadé que les joueurs se retrouveront en lock-out d’ici samedi soir. Le monsieur connaît son affaire et vous pouvez prendre sa parole.

Remarquez qu’il n’est pas seul avec sa boule de cristal. Les deux parties n’ont réalisé aucun progrès réel depuis le 12 juillet et le dialogue de sourds entre Donald Fehr et Gary Bettman ne peut déboucher que sur une impasse.

Les deux hommes sont engagés dans une «guerre de chiffres» dont les amateurs ne veulent pas entendre parler. Ils se fichent complètement que les joueurs touchent 47, 48 ou 52 pour cent des revenus de la ligue. Tout ce qu’ils veulent, c’est connaître l’horaire des matchs et le prix des billets.

gary bettman

Gary Bettman se montre intraitable envers l’Association des joueurs. Son ego passe-t-il avant le bien-être de la Ligue nationale de hockey?

Comme il fallait s’y attendre, Napoléon Bettman se comporte comme un bulldozer dans ce dossier. Les propriétaires lui ont donné carte blanche et il ne se gêne pas pour «accumuler» les joueurs au pied du mur, comme aurait dit Bernard Geoffrion.

«Si vous refusez cette offre, la prochaine sera encore moins alléchante», précise-t-il du haut de ses cinq pieds deux pouces.

Bien sûr, Donald Fehr ne se laissera pas piler sur les pieds. Il a gagné presque toutes ses batailles dans le baseball majeur et il n’est pas question de plier devant le petit avocat aux allures de dictateur. Les joueurs ont déjà fait une concession de 24 pour cent en 2005 et ne veulent plus revivre ce cauchemar.

Toute cette histoire est rocambolesque. Des gens raisonnables parviendraient rapidement à se partager une cagnotte de 3,3 milliards, mais nous n’avons pas affaire ici à des gens raisonnables. Nous avons plutôt devant nous deux énergumènes avec des têtes de tôle!

Il y a une autre chose qu’il faut savoir. La LNH n’est pas une compagnie comme les autres. Elle est constituée de 30 entités différentes. Ainsi, la santé financière d’équipes comme Toronto, Montréal, New York (Rangers) ou Détroit n’a rien à voir avec celle qui prévaut à Nashville, Long Island, Miami, Columbus ou Tampa Bay.

Dans un monde idéal, on voudrait que les riches partagent davantage avec les pauvres, mais ça ne fonctionne pas comme ça dans la vraie vie.

En tout cas, on aura du mal à expliquer le bien-fondé de ce lock-out aux amateurs. Les propriétaires, qui disent avoir perdu presque 250 millions durant les deux dernières années, se tournent de bord pour offrir des contrats de 100 millions à des joueurs comme Zach Parise, Ryan Suter et Shea Weber.

Sancho, va chercher le fusil!

P.K. à Philadelphie?

Bertrand Raymond, mon vénérable confrère de RDS.ca, a eu vent de discussions entre le Canadien et les Flyers au sujet du défenseur P.K. Subban. C’est fort possible. De son côté, le Canadien aurait manifesté de l’intérêt pour le jeune Sean Couturier.

Si vous voulez mon avis, Subban est un «cheval sauvage» qui inquiète la nouvelle direction du Canadien. On se demande s’il pourra modifier son attitude et s’intégrer au groupe sans faire trop de vagues. Pour ce qui est de Couturier, on peut déjà l’utiliser à toutes les sauces et Peter Laviolette n’a pas envie de le voir partir. Fin de la discussion pour le moment.