En apprenant la mort de PETE ROSE, lundi soir, j’ai pensé tout de suite à ses très nombreux exploits sur le losange, mais aussi à son expulsion du baseball par le commissaire Giamatti en 1989 et à la tristesse qu’il y avait dans son regard lors du
récent documentaire à son sujet.
Sans l’ombre d’un doute, le Kid de Cincinnati a été un des plus grands joueurs de baseball de tous les temps. Il suffit de consulter le livre des statistiques pour s’en convaincre. Son record de 4256 coups sûrs ne sera jamais battu, au même titre que la série de 56 matchs de Joe DiMaggio avec au moins un hit ou les 2630 parties consécutives de Cal Ripken Jr.
Dans le cas de Rose, il y a bien plus que les chiffres. On ne l’a pas baptisé CHARLIE HUSTLE par accident. Il détestait la défaite et se défonçait chaque fois qu’il sautait sur le terrain. On l’a même vu foncer sur le receveur de toutes ses forces pour gagner le match des
Étoiles de 1970. Un gamer comme on en a rarement vu.
Rose était aussi la bougie d’allumage de la BIG RED MACHINE avec son grand ami JOE MORGAN. Une équipe qui a dominé largement la Ligue nationale durant les années 1970 en plus de gagner deux Séries mondiales (1975 et 1976). Une équipe qui a aussi été battue par les exploits de BROOKS ROBINSON (en 1970) et par la redoutable équipe des ATHLETICS, deux ans plus tard.
ON NE LUI A JAMAIS PARDONNÉ
Pistol Pete (son autre surnom) se dirigeait directement vers le TEMPLE DE LA
RENOMMÉE quand il a commis l’erreur de parier sur des matchs de baseball alors qu’il était gérant des Reds. Le commissaire Bart Giamatti a fait enquête et il a pris la décision de suspendre à vie un des joueurs les plus populaires de tous les temps. C’était son droit le plus strict pour protéger l’intégrité du baseball.
Rose a avalé sa pilule. Il a aussi passé quelques mois en prison pour évasion fiscale. La majorité de ses partisans ne l’ont jamais abandonné, mais il a aussi été accusé de paria et sali sur la place publique.
Incapable de gagner sa vie dans le sport qui l’a rendu célèbre, il a participé à des dizaines de promotions et séances d’autographes. Il a accordé des dizaines d’entrevues et il a plaidé sa cause auprès du commissaire à plusieurs reprises, mais on ne lui a jamais accordé le PARDON dont il avait tant besoin.
Bien sûr, Rose ne faisait pas l’unanimité. Il ne laissait personne indifférent. Le genre de joueur que tu adores ou que tu détestes à t’en confesser. Moi, j’ai eu la chance de le croiser plusieurs fois durant les années 1970 et je l’ai toujours aimé. Pour son talent, sa combativité et sa grande passion pour le baseball. Il ne jouait pas pour l’argent, il jouait pour GAGNER.
Le sort a voulu qu’il meure dans la capitale mondiale du gambling. Une triste fin pour un très grand athlète. Je suis de ceux qui croient qu’il a payé sa dette et qu’il mérite d’avoir sa place à Cooperstown. Seul le temps nous le dira.