Très léger avantage aux Red Sox

J’en connais plusieurs qui sont déçus parce que les Dodgers se sont fait sortir des séries par les Cards de Saint-Louis. Il faut savoir que les Dodgers ont des racines profondes au Québec depuis l’époque où les Royaux de Montréal étaient leur club-école dans la Ligue internationale.

Le fait est que l’équipe de Magic Johnson a connu une excellente campagne après l’entrée en scène du jeune Yasiel Puig. À un certain moment, les Dodgers ont gagné 42 parties sur 50 ou quelque chose du genre pour s’emparer du premier rang. On les voyait déjà en Série mondiale, mais les choses ne sont pas si simples.

En demi-finale, les Dodgers ont eu le malheur de perdre les deux premiers matchs à Saint-Louis contre une formation qui regorge de bons lanceurs. Ils ont bien tenté de renverser la vapeur, mais le mal était fait.

Le jeune Michael Wacha en a fait voir de toutes les couleurs aux frappeurs des Dodgers en série de championnat.

Le jeune Michael Wacha en a fait voir de toutes les couleurs aux frappeurs des Dodgers en série de championnat.

À part Carlos Beltran, les Cards n’ont pas de grande vedette, mais ils accordent généralement peu de points à leurs adversaires et ils sont très tenaces au bâton. Ils savent comment «fabriquer» des points. L’excellent Clayton Kershaw pourrait vous en parler longuement.

Au risque de me répéter, Saint-Louis est une grande ville de baseball. Les Cards sont leur fierté depuis les beaux jours de Stan Musial, Marty Marion et Red Schoendienst. Aucune autre équipe des ligues majeures ne possède une plus belle tradition, y compris les Yankees.

Si les Cards participent si souvent aux séries de championnat, c’est d’abord parce qu’ils ont cette faculté de «développer de bons lanceurs». C’était vrai dans le temps de Bob Gibson et de Steve Carlton et ça na pas changé. Aujourd’hui, les chefs de file s’appellent Wainright et Wacha.

Papi et Pedroia

L’histoire des Red Sox est tout aussi intéressante. Après le triste passage de Bobby Valentine, ils étaient dans la merde jusqu’au cou, mais le directeur général Ben Cherington a rapidement remédié à la situation en mettant le grappin sur des joueurs comme Napoli, Victorino, Gomes, Drew et Dempster.

Cherington a aussi joué de chance en embauchant le releveur Koji Uehara, joueur par excellence de la série de championnat contre Détroit. Ce dernier avait été engagé pour lancer en septième et huitième manche, mais il a si bien fait son boulot qu’il est devenu le «stopper» de l’équipe.

Dustin Pedroia: un leader exceptionnel. Le Derek Jeter des Red Sox.

Dustin Pedroia: un leader exceptionnel. Le Derek Jeter des Red Sox de Boston.

Les Red Sox peuvent généralement se fier sur Lester, Buchholz et Lackey pour six ou sept manches, puis la relève fait le reste du travail. C’est la vie des temps modernes. On ne demande plus au lanceur partant de tenir le coup pendant neuf manches. Le plus bel exemple est celui de Max Scherzer, des Tigers. Il sera le prochain gagnant du trophée Cy Young même s’il n’a pas lancé une seule partie complète en 173 départs.

Les Red Sox ont aussi deux formidables leaders en David Ortiz et Dustin Pedroia. Le premier est considéré à juste titre comme le meilleur frappeur de choix de l’histoire du baseball. Il peut mettre fin aux hostilités d’un seul élan, comme il l’a fait au début de la série contre Détroit.

Pedroia, malgré sa petite taille, est le coeur et l’âme des Red Sox. Comme Derek Jeter, il vous bat de toutes les façons. Il joue au baseball avec une détermination à toute épreuve. C’est pourquoi on n’a pas hésité à lui faire signer un contrat dans les 100 millions.

N’en déplaise aux partisans des Dodgers, la prochaine Série mondiale nous réserve un spectacle de grande qualité. Les Red Sox semblent posséder un léger avantage à cause de leur puissance au bâton, mais ils devront se débrouiller sans Big Papi pour les trois parties à Saint-Louis parce que le règlement du frappeur de choix ne sera pas en vigueur. Il sera toutefois disponible comme frappeur d’urgence.

Selon le système 2-3-2, les Red Sox profiteront aussi de l’avantage de jouer devant leurs partisans au début et à la fin de la série si elle se rend à six ou sept parties.

Depuis le temps, pas besoin de vous dire dans quel camp je me trouve. Je m’attends cependant à une longue série et les Cards me font très peur.