Trop difficile de se partager une tarte de 3,3 milliards?

Pour en savoir un peu plus sur le triste lock-out qui paralyse la Ligue nationale de hockey, je me suis tapé un très long article du Globe & Mail de Toronto dans lequel Gary Bettman et son vis-à-vis Donald Fehr étaient invités à répondre à plusieurs questions.

Après avoir terminé l’article, j’en suis venu à la conclusion suivante: ces gars-là sont super intelligents, mais ils sont aussi les champions du monde quand vient le temps de «parler pour rien dire». Du verbiage, du bla-bla et des entourloupettes d’avocats!

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Un lockout stupide paralyse la Ligue nationale de hockey depuis bientôt un mois et personne ne semble voir la lumière au bout du tunnel.

De toute évidence, le dialogue de sourds se poursuit de plus belle sur l’avenue des Amériques et il n’est pas près de prendre fin, d’autant que Bettman et Fehr ne veulent pas céder d’un pouce, de peur de perdre la face. Deux coqs dans la même basse-cour, ça rend les poules nerveuses!

On s’entend généralement pour dire que les propriétaires ont gagné le dernier conflit parce qu’ils ont réussi à imposer un plafond salarial et à forcer les joueurs à accepter une baisse de salaire de 24 pour cent. Deux choses essentielles, disaient-ils, pour assurer le bon fonctionnement de la ligue et l’équilibre entre les équipes. Sept ans plus tard, ça ne tient plus.

Aujourd’hui, l’arrogant petit Napoléon voudrait «saigner» davantage les joueurs parce que les équipes les plus riches (une douzaine) ne veulent pas partager leurs revenus avec les plus pauvres. En passant, vous avez déjà vu des riches qui voulaient partager leurs biens avec les pauvres?

En toute objectivité, Gary Bettman a eu le meilleur sur Bob Goodenow lors du conflit de 2004-2005. Ce dernier n’avait pas l’appui de tous ses membres et il a fini par perdre la guerre. Il a d’ailleurs remis sa démission quelques jours après la signature de la nouvelle convention collective.

Par contre, il y a aussi plein de gens qui croient que les joueurs ont finalement gagné la dernière bataille parce que le plafond salarial n’a jamais cessé de grimper depuis, de même que les salaires des hockeyeurs.

Le salaire moyen dans la LNH se situe aujourd’hui à 2,5 millions par année. C’est pas si mal payé pour pousser une rondelle en zone adverse.

Il faut également noter que les revenus de la ligue sont passés de 2,2 milliards à 3,3 milliards en l’espace de sept ans, soit une augmentation de 33 pour cent. C’est de la salade ça, les amis!

Si Bettman et Fehr sont trop «nonos» pour couper la poire en deux et se partager une telle fortune, pourquoi est-ce qu’on devrait écouter leur balivernes et les prendre en pitié?

Pourquoi est-ce que les amateurs devraient se ruer aux guichets lorsque le conflit sera réglé? Parce qu’ils sont idiots et qu’ils ne peuvent pas se passer de leur sport favori?

Aux Etats-Unis, ce conflit n’empêche pas les gens de dormir. Avec la NFL, la NBA et les séries de championnat du baseball majeur, ils ont tout ce qu’il faut pour se changer les idées. Au Canada, c’est une autre histoire. Au nord du 49e parallèle, le hockey est une religion.

«Call Me Gary» ne le dira jamais ouvertement, mais il se contenterait volontiers d’une demi-saison à condition de gagner sa bataille avec Fehr.

Cependant, il a devant lui le dauphin de Marvin Miller, un homme qui a vu neiger et qui a gagné quasiment tous ses combats avec les propriétaires du baseball majeur.

Et si la saison était annulée après les fêtes de Noël et du Jour de l’An? Ne riez pas, ce n’est pas impossible.