PRESQUE 25 ANS APRÈS SA MORT, LE NUMÉRO 9 OCCUPE ENCORE UNE PLACE DE CHOIX DANS NOS COEURS
«C’est Maurice Richard qui est si populaire, c’est Maurice Richard qui score tout l’temps!»
Cette chanson d’Oscar Thiffault tourne dans ma tête depuis que j’ai vu le

Le folkloriste Oscar Thiffault était fier d’accueillir Maurice Richard à sa résidence et de lui dédicacer un de ses microsillons.
documentaire de Serge Grenier sur le légendaire joueur étoile du Canadien.
Presque 25 ans après sa mort, le Rocket occupe encore une place de choix dans le coeur des gens de ma génération.
Durant mes quatre décennies dans l’ancienne ville du maire Drapeau, j’ai eu plusieurs fois le plaisir de côtoyer et d’interroger le héros de tout un peuple. Sous ses airs bourrus, Maurice était un homme de coeur, franc et honnête, fier de ses origines, de ses nombreux exploits sur la patinoire et surtout d’avoir fait de son club une grande dynastie du hockey.
Dans le documentaire, on le voit afficher une très belle patience lorsqu’il participe à différentes activités avec les jeunes ou quand il s’installe pour une séance d’autographes pour ses admirateurs, toujours soucieux de signer son nom de manière à ce qu’il soit facile à lire.
PAS POUR L’ARGENT
Il faut savoir que le Rocket a gagné plus d’argent une fois à la retraite que durant ses
18 saisons dans le chandail tricolore même si c’est lui qui attirait les foules aux quatre coins de la ligue par sa fougue et ses jeux spectaculaires en zone ennemie.
Maurice ne jouait pas pour l’argent. Il jouait pour gagner et pour que ses compatriotes soient fiers de lui. Même s’il était fédéraliste, c’est lui qui, par ses exploits sur la glace, a inspiré les Canadiens-Français à se débarrasser de leur complexe de colonisés. La fameuse émeute de 1955 n’est pas étrangère au réveil du Québec et à la Révolution tranquille. Loin de là.
EXPLOITÉ À 200%
Je me souviens très bien d’une entrevue, seul avec lui, lors du lancement de son
autobiographie. «J’ai été exploité à 200% par mes patrons», m’avait-il dit avec sa franchise habituelle. C’était à une époque où les propriétaires avaient le gros bout du bâton et en abusaient outrageusement. Les joueurs n’avaient aucun pouvoir de négociation. Le Rocket et Butch Bouchard ont dû se battre pour des augmentations de 500 piastres!
Une autre fois, lors d’une excursion sur l’île de Vancouver avec les Anciens Canadiens de Marc Verreault, il refusait obstinément de croire les salaires versés aux meilleurs joueurs des années 1980. Imaginez ce qu’il penserait des fortunes qui sont versées aujourd’hui aux étoiles de la LNH. Souvent même à des joueurs de soutien.
UN HOMME DE PEU DE MOTS
Maurice Richard est un sujet inépuisable. Comme Félix Leclerc ou René Lévesque. Il
était un homme de peu de mots. Il parlait avec son coeur et ses tripes en fonçant tête première en zone ennemie. Il avait une obsession: marquer des buts et remporter la victoire. Il détestait la défaite, même en saison régulière.
Premier marqueur de 50 buts, il avait le don de soulever la foule. Chaque fois qu’il touchait à la rondelle, il était susceptible de toucher la cible. Il a réussi 544 buts en matchs réguliers, mais on se souvient davantage de ses 82 filets dans les séries de championnat. Plus l’enjeu était important, plus il était à la hauteur des attentes. C’est un don qui est donné seulement aux plus grands.
Le Rocket était fier quand Oscar Thiffault, Pierre Létourneau ou Robert Charlebois
chantait sa légende, mais il gardait les deux pieds sur terre. Il est resté le p’tit gars du quartier Bordeaux qui a trimé dur pour faire sa place au soleil. S’il avait un défaut, c’était la rancune. Pour le reste, rien à redire contre lui.
PAS PEUR DE MOURIR
Père de sept enfants, Maurice a été sérieusement ébranlé par la mort de sa chère Lucille en 1994. Elle était son roc de Gibraltar, sa partisane numéro 1.
«Je n’ai pas peur de mourir, mais j’ai peur d’être malade», m’a-t-il dit un jour. Le fait est
qu’il ne l’a pas eu facile durant les dernières années de sa vie, mais le calvaire vécu par son frère Henri a été pire encore.
Jean Béliveau, héros de mon enfance, portait le numéro 9 quand il faisait courir les foules au Colisée de Québec. Il s’est inspiré du Rocket pour atteindre les plus hauts sommets. Il a saisi le flambeau et l’a porté bien haut.
Bernard Geoffrion, inventeur du lancer frappé, a grandi sur la rue Marquette en rêvant de suivre les traces de Maurice et il était fou de joie le jour où il
s’est retrouvé dans le vestiaire avec son idole.
J’aurais aimé voir jouer Maurice Richard quand il était à son apogée. Heureusement, mon père m’a raconté longuement ses exploits. Butch Bouchard, Toe Blake et plusieurs autres aussi. Tout le monde avait une anecdote au sujet du Rocket.
À une époque où le dieu argent occupe toute la place, il ne faut pas oublier les hommes qui, comme Maurice Richard, avaient une autre raison de vivre!
J’AI SOUVENIR ENCORE: En 1980, GUY LAFLEUR atteint le cap des 400 buts à
l’âge de 28 ans… En 2009, MARTIN BRODEUR rejoint PATRICK ROY avec sa 551e victoire… En 1984, MARC GARNEAU est choisi par la NASA pour voyager dans l’espace… En 1965, PETULA CLARK chante sur le plateau d’ED SULLIVAN… En 2005, selon un sondage de La Presse, ISABELLE BOULAY est la plus belle femme de la province et la plus élégante. Elle devance LUCIE LAURIER et PASCALE BUSSIÈRES au scrutin…
En 1995, PETER STASTNY, des Blues de St-Louis, marque le 450e et dernier but de sa carrière dans la LNH… En 1964, JACK RUBY, assassin de Lee Harvey Oswald, est condamné à la chaise électrique… En 1997, JOE MULLEN, des Penguins, atteint le cap des 500 buts… En 1984, MARIO LEMIEUX, des Voisins de Laval, marque 6 buts contre Longueuil et termine la saison avec 133 buts, une nouvelle marque de la LHJMQ… En 1992, le grand LARRY ROBINSON, des Kings, est honoré par le CH sur la patinoire du FORUM… Nous ont quittés un 14 mars: JEAN BESRÉ, alias Joseph-Arthur Lavoie dans Le temps d’une paix; KARL MARX, philosophe allemand; RAYMOND LAPLANTE, annonceur; IRVING KRAVITZ, propriétaire du resto Ben’s au centre-ville de Montréal; PETER GRAVES, acteur américain.
Merci à MM. Goulet et Champoux.
ANNIVERSAIRES du 14 mars
- BOB CHARLES, légende de la PGA, 89 ans.
- J.T. MILLER, des Rangers, 32 ans.
- HUGUETTE ROUSSEAU, sainte épouse de Bobby Rousseau.
- VACLAV NEDOMANSKY, ancien des Red Wings, 81 ans.
- RAOUL MÉNARD, as golfeur de L’Ange-Gardien, 33 ans.
- RON CARTER, ancien des Castors Juniors, 67 ans.
- DANIEL RIOUX, retraité du Journal de Montréal.
- BILLY CRYSTAL, comédien et partisan des Yankees, 77 ans.
- MICHEL BOLDUC, arbitre de golf et globetrotter, 78 ans.
- ALBERT DE MONACO, 67 ans.
- YVON GRENIER, pionnier du club Médaille d’Or, 80 ans.
- YVAN MAILHOT, de Laval, 76 ans.
- YVES VINCENT, consultant.
- MICHAEL CAINE, acteur britannique, 92 ans.
- DENIS BOUDREAULT, de St-Bruno.
- BUTCH WYNEGAR, ex-receveur des Twins, 69 ans.
- BOBBY JENKS, ancien des White Sox, 44 ans.
- ANDRÉ LANDRY, de Trois-Rivières, 83 ans.
- BERTRAND BLIER, cinéaste, 86 ans.