Le légendaire Yogi Berra a non seulement été un des meilleurs joueurs de baseball de son époque, mais il a marqué l’imaginaire des Américains par sa physionomie et ses commentaires rocambolesques.
Un de ses admirateurs, ancien voltigeur de centre, m’a fait parvenir le discours que Berra a prononcé devant les étudiants de l’Université de Saint-Louis, il y a environ cinq ans. Vous pourrez sans doute apprécier son humour très particulier. Voici donc le discours de l’ancien receveur des Yankees:
«Merci à vous tous d’être ici ce soir. Je sais que vous êtes tous très occupés. Si vous n’étiez pas ici, vous seriez probablement ailleurs. Je veux aussi remercier les dirigeants de l’université. C’est toujours un honneur que de recevoir un certificat honorifique.
«C’est merveilleux de revenir dans ma ville natale et de revoir les quartiers de mon enfance. Je n’étais pas venu ici depuis la dernière fois où j’y ai mis les pieds. Tout me semble à la fois pareil et différent. Bien sûr, les choses du passé ne sont plus ce qu’elles étaient.
«Avant de prendre la parole, j’aurais quelque chose à vous dire. Comme vous le savez sans doute, je ne suis jamais allé au collège, pas même à l’école secondaire. Pour être honnête, je ne suis pas un bon orateur, mais je vais essayer de couper court le plus longtemps possible.
«Le premier conseil que je pourrais vous donner est celui-ci: «Les choses les plus importantes de la vie sont souvent les moins importantes». J’aurais pu prendre toutes sortes de directions. J’aurais pu ouvrir un restaurant ou une boulangerie, mais ça ne m’aurait pas rendu heureux. Comme mon ami Joe Garagiola, je voulais devenir joueur de baseball et pour y arriver, je devais jouer au baseball. Nos carrières se ressemblent, mais les similarités sont très différentes.
«Vous vous demandez sans doute comment un petit gars de Saint-Louis devient joueur des Yankees et membre du Temple de la renommée. Laissez-moi vous dire une chose: si c’était facile, personne ne le ferait. Rien n’est impossible jusqu’à ce que tu le rendes possible».
«Je viens d’une autre époque même si je suis né à très bas âge. Aujourd’hui, on dirait qu’une pièce de 10 cents ne vaut plus rien. Vous savez, même Napoléon a rencontré son Watergate!
«Vous allez tous commettre des erreurs dans la vie, mais sachez que seuls les fautifs réussissent à survivre. Ne remettez jamais à demain ce que vous ne pouvez pas faire aujourd’hui. «Denial» n’est pas juste une rivière en Égypte.
«Visez le succès et dites-vous bien que vous n’obtiendrez pas ce que vous voulez à moins de le vouloir vraiment. Certains choisissent des routes différentes. S’ils ne veulent pas vous suivre, vous ne pourrez pas les arrêter.
«Gardez la foi et suivez les commandements. Ne convoitez pas la femme du voisin à moins qu’elle n’ait rien d’autre à se mettre sur le dos. Accrochez vous à votre intégrité et travaillez fort pour atteindre vos objectifs. Si vous n’arrivez pas à les atteindre, prenez une échelle!
«Il peut vous arriver de vous blesser et de devoir prendre congé. Soyez sans crainte, ça ne fait pas mal d’être au repos forcé. Avec le temps, j’ai réalisé que le baseball est la ménopause de la vie et que nous avons tous nos limites.
«La moitié des mensonges que vous entendez ne sont pas vrais. Comme parents, vous voudrez donner à vos enfants toutes les choses que vous n’avez pas eues, mais ne leur achetez pas une encyclopédie. Laissez-les marcher jusqu’à l’école, comme vous le faisiez vous-mêmes. Enseignez-leur le respect des autres, en particulier celui des policiers. Ils ne sont pas là pour créer le désordre, mais pour le préserver.
«Durant ma carrière, j’ai découvert que les bonnes choses arrivent en paires de trois. Il y a des fois où vous serez largement négligé. Donnez toujours votre 100 pour cent. Si ça ne suffit pas, donnez tout ce qui reste dans le réservoir.
«Comme disait Guy Lombardo: «La victoire n’est pas tout, mais c’est encore mieux que les rhumatismes».
«Enfin, chers étudiants, savourez ce moment très spécial dans vos vies. C’est un souvenir que vous n’oublierez jamais. Tout l’avenir se dresse devant vous».
Sacré Yogi!