Réflexions sous la pluie

SHERBROOKE— Il est 16 heures. Je suis assis dans un petit café de la rue King et j’ai quasiment le moral dans les talons. Quel printemps atroce! Assez pour apprendre à blasphémer. Dites donc, ça doit prendre des nerfs solides pour vivre à Londres ou à Édimbourg à longueur d’année.

Les terrains de golf sont inondés, mon bois 3 est usé à la corde et je n’arrive jamais à atteindre le vert à mon deuxième coup. Au lieu d’avancer, ma balle recule. Pourtant, je n’ai aucune raison de me plaindre.

Je mange trois fois par jour, je ne suis pas couché sur un lit d’hôpital, je n’ai pas encore été invité à témoigner devant la Commission Charbonneau et je ne vis pas à Istanbul ou en Syrie. Un de ces quatre, l’été sera parmi nous et pour de bon, n’est-ce pas?

Trêve de plaisanteries, je vous propose ces quelques réflexions sous la pluie:

1- Si P.K. SUBBAN gagne le trophée Norris cette semaine, est-ce que ça en fait un meilleur défenseur que Zdeno Chara, Duncan Keith, Shea Weber, Ryan Suter et Erik Karlsson? Pas pour moi. Tant mieux s’il gagne le trophée, mais P.K. demeure un diamant à polir.

P.K. Subban: tant mieux s'il gagne le trophée Norris, mais il demeure un diamant à polir.

P.K. Subban: tant mieux s’il gagne le trophée Norris, mais il demeure un diamant à polir.

2- ÉRIC GAGNÉ, ex-lanceur étoile des Dodgers, croit que les Coyotes sont à Phoenix pour y rester et que Québec obtiendra éventuellement un club d’expansion. C’est ce qu’il a dit lors de son récent passage à Trois-Rivières. Ça serait le pire scénario pour les partisans des Nordiques. Qui désire une équipe qui végète dans les bas-fonds de la LNH pendant six ou sept ans?

3- BOB HARTLEY a parfaitement raison: montrez-moi un bon gardien de but et je vous montrerai un bon entraîneur. Dans les hockey d’aujourd’hui, le succès d’un entraîneur est intimement lié au rendement de son «goaler».

4- À les voir aller, je me demande souvent si les champions de la PGA s’amusent vraiment. Moi, j’aurais un «fun noir» si je pouvais frapper la balle avec une telle autorité. Il y en a aussi quelques-uns qui se prennent trop au sérieux. Ce sport s’ennuie de LEE TREVINO et d’Arnold Palmer. S’il y avait moins d’argent en jeu, ça serait peut-être différent.

5- DAVID VEILLEUX, de Cap-Rouge, est une source de fierté et une inspiration pour tous les Québécois, peu importe ce qu’il fera durant le prochain Tour de France. Il faut saluer sa persévérance. Il est parti de loin pour arriver à la Grande Boucle.

6- ÉQUIPE CANADA 1976 est la meilleure équipe de hockey de tous les temps, selon Don Cherry. Cette fois, il est difficile de le contredire. Serge Savard et Bobby Hull sont parmi ceux qui partagent son avis.

David Veilleux: une source de fierté et d'inspiration pour tous les Québécois.

David Veilleux, de Cap-Rouge: une source de fierté et une inspiration pour tous les Québécois.

7- Si j’ai bien compris, il est plus dangereux d’interdire le TURBAN que de le porter en jouant au soccer.

8- JACQUES VILLENEUVE au Grand Prix de Trois-Rivières avec Tagliani et Ranger. Pourquoi pas? C’est derrière le volant que l’ancien champion s’exprime le mieux.

9- Parole de GUY LAPOINTE, l’amélioration de l’équipement et la qualité des gardiens de but sont les deux plus gros changements dans le hockey durant les 30 dernières années.

10- RAY FLOYD a froissé Fred Couples et Colin Montgomerie en disant qu’un joueur devait gagner au moins deux tournois majeurs avant d’être élu au Panthéon mondial du golf. Son opinion mérite réflexion.

11- TOM WATSON n’a qu’un seul petit conseil pour Rory McIlroy: «Travaille fort pour battre le meilleur de ta profession». Le jeune Irlandais devrait donc s’attaquer à Tiger Woods avec autant de détermination que Watson s’est attaqué à Jack Nicklaus.

Tom Watson n'a qu'un conseil pour Rory McIlroy: «Travaille fort pour essayer de battre le meilleur de ta profession».

Tom Watson n’a qu’un conseil pour Rory McIlroy: «Travaille fort pour essayer de battre le meilleur de ta profession».

12- On multiplie les études sur les COUPS À LA TÊTE et les commotions cérébrales. Ce sera sans doute utile, mais il faudrait d’abord enseigner aux joueurs à se respecter davantage.

13- Au sujet de la saga des Coyotes, ALAIN CRÊTE a déclaré à la blague: «Faudrait peut-être inviter Gary Bettman devant la Commission Charbonneau». Elle est bonne.

14- À 70 ans, Sir PAUL McCARTNEY semble plus fringant que jamais. Voudrait-il chanter plus longtemps que Charles Trenet, Charles Aznavour et Henri Salvador?

15- JAMIE KOMPON, adjoint de Joel Quenneville, tente de réussir un exploit hors du commun. Il pourrait en effet gagner la coupe Stanley deux fois de suite avec deux équipes différentes. Ancien coéquipier de Mike Babcock chez les Redmen de McGill, Kompon était l’adjoint de Darryl Sutter à Los Angels l’an passé. Il a déjà travaillé avec Quenneville à Saint-Louis et il oeuvre dans la LNH depuis environ 16 ans. Merci à SERGE VLEMINCKX pour les infos.

Les anniversaires du mercredi 12 juin

En passant

  • MARC TARDIF, ancien joueur étoile des Nordiques, 64 ans.
  • MARK CALCAVECCHIA, vétéran de la PGA, 53 ans.
  • MICHEL BERGERON, doyen de l’Antichambre, 67 ans.
  • MATHIEU SCHNEIDER, ex-défenseur du Canadien, 44 ans.
  • WADE REDDEN, défenseur des Bruins, 36 ans.
  • GEORGE ATHANS, ex-champion de ski aquatique, 61 ans.
  • HIDEKI MATSUI, ancien voltigeur des Yankees, 39 ans.
  • CLAUDE ALLAIN, ancien président de Hockey-Québec.
  • GHYSLAIN LAFRENIÈRE, golfeur, 43 ans.
  • FRÉDÉRI CASSIVI, ancien joueur du Laser de Saint-Hyacinthe, 38 ans.
  • MARCUS MICHAUD, coiffeur de Montréal, 53 ans.
  • ROGER ROBILLARD, de Lanaudière.
  • JEAN-MARIE JULIEN, soccer.
  • RICKY DUBÉ, de Lachine, 73 ans.
  • RÉNALD KÉROACK, ancien chef de pupitre.
  • Le docteur JEAN BEAUCHEMIN, sport amateur.
  • MICHEL LEVAC, champion de motoneige, 69 ans.
  • JOSÉE BOUCHARD, des JSH, 44 ans.

Chicago-Boston: Pile ou face?

J’ai beau analyser les deux équipes sous toutes les coutures, étudier les arguments des experts, je n’arrive pas à me décider. Honnêtement, je trouve les Bruins aussi bons que les Blackhawks et vice-versa. Et c’est bien mieux comme ça.

Les deux formations possèdent tous les éléments pour nous offrir une FINALE DE RÊVE avec du jeu viril, de belles pièces de jeu et des arrêts fantastiques. En bout de ligne, c’est sans doute le rendement des unités spéciales et des gardiens de but qui fera la différence.

Qui est le meilleur des deux? Rask ou Crawford? Tuukka semble avoir une longueur d’avance, mais Corey n’est pas piqué des vers lui non plus. Il faudra aussi surveiller de près le duel entre Patrice Bergeron et Jonathan Toews.

Quelques heures avant la première mise en jeu au United Center, Joel Quenneville a décidé de séparer Jonathan Toews et Patrick Kane. C’est Marian Hossa qui remplacera Kane sur le flanc droit tandis que ce dernier jouera avec Handzus et Bickell. Quenneville espère ainsi compliquer la vie au grand Zdeno Chara.

Du côté des Bruins, il faut prévoir qu’ils feront de leur mieux pour bousculer les défenseurs de Chicago et provoquer des revirements. C’est ce qu’ils ont fait avec beaucoup de succès contre Pittsburgh.

Claude Julien appartient à la crème des entraîneurs, mais Cam Neely semble avoir du mal à le comprendre.

Claude Julien appartient à la crème des entraîneurs, mais Cam Neely semble avoir beaucoup de mal à le comprendre.

J’ai un faible pour Chicago, une équipe magnifiquement construite, mais je ne pleurerai pas si Boston l’emporte. Je n’appartiens pas à cette catégorie d’amateurs qui détestent les Bruins à s’en confesser. De plus, je me réjouis chaque fois que Claude Julien démontre clairement à Cam Neely qu’il est un des meilleurs entraîneurs de la Ligue nationale.

«L’équipe qui affichera le plus grand désir de vaincre gagnera la série», affime Capitaine Toews. Il a probablement raison.

Après avoir tour à tour frôlé l’élimination, les deux équipes ont le vent dans les voiles et nous serons tous gagnants si la série atteint à la limite, ce qui signifie qu’il y aurait du hockey jusqu’au 26 juin, deux jours après la Saint-Jean-Baptiste. Avec le temps qu’il fait dehors, aussi bien s’installer devant le téléviseur!

Encore indécis, je lance ma pièce de monnaie dans les airs. Pile, c’est Boston; face, c’est Chicago. Le hasard dit «Boston». Et que la fête commence!

L’EXPRESS DE MINUIT

  • DALLAS EAKINS, nouvel entraîneur des Oilers d’Edmonton, est un élève de PAUL MAURICE et du regretté ROGER NEILSON. Ce dernier lui a fait comprendre qu’il n’avait pas suffisamment de talent pour jouer dans la LNH, mais qu’il pourrait y faire sa marque comme entraîneur. Eakins insiste beaucoup sur le conditionnement physique et il se promet de bâtir une équipe rapide qui ne lâche jamais.

    Alex Kovalev pourra «glisser» à son goût sur les patinoires de Suisse.

    Alex Kovalev pourra «glisser» à son goût sur les patinoires de Suisse.

  • ALEX KOVALEV a choisi Viège, une équipe de la Ligue nationale B, pour prolonger sa carrière. À 40 ans, il pourra «glisser» à son goût sur les patinoires suisses entre deux tours d’avion.
  • GUY LAFLEUR s’est rendu au club Venise pour le tournoi de la Fondation de l’hôpital La Providence de MAGOG. Il n’a pas joué au golf, mais s’est fait photographier avec tout le monde. Le boxeur ÉRIC LUCAS était lui aussi de la fête.
  • Le dernier match entre RAFAEL NADAL et Novak Djokovic est le plus beau jamais présenté à Roland-Garros. C’est du moins l’opinion de JOHN McENROE.
  • La pluie des derniers jours fera en sorte que les verts du club MERION seront plus réceptifs au début du U.S. Open. Ainsi, un plus grand nombre se joueurs seront susceptibles d’éviter la coupure.
  • RUSSELL MARTIN a frappé son 100e circuit dans les majeures, mais il est encore loin du record pour un joueur canadien. Cette marque (383) appartient à LARRY WALKER, ancien joueur étoile des Expos. Matt Stairs en a 265, Jason Bay 219 et Justin Morneau 206.
  • PAUL LEHMMAN (Sherbrooke) et JASON LACHAPELLE (Longueuil) sont les héros de la semaine dans la Ligue de crosse Senior du Québec.
  • LUC CAYER portait fièrement le papillon à la Bill Torrey lors de l’Oktoberfest du maire de STOKE.

Le mot d’humour

Joe Namath: «J’ai dépensé la moitié de mon argent pour le gambling, la boisson et les femmes. Le reste, je l’ai gaspillé».

Derek Sanderson chez son ami Clément

Les amateurs de hockey d’un certain âge se souviendront que Derek Sanderson, des Big Bad Bruins, était un des joueurs les plus populaires de la Ligue nationale au début des années 1970. Il avait du talent, du charisme et il était le favori de ces dames.

Gagnant du trophée Calder en 1968, il a aidé les Bruins à gagner deux coupes Stanley et c’est lui qui a préparé le fameux but gagnant de Bobby Orr lors du dernier match de la finale contre Saint-Louis en 1970. Il a ensuite signé un contrat de 2,6 millions de dollars avec les Blazers de Philadelphie (une fortune à l’époque), mais son séjour dans l’AMH a été de très courte durée.

Derek Sanderson a profité de son passage au Nouveau-Brunswick pour renouer avec son ancien coéquipier Clément Tremblay, maire de Dalhousie.

Derek Sanderson a profité de son passage au Nouveau-Brunswick pour renouer avec son ancien coéquipier Clément Tremblay, maire de Dalhousie.

Avant de sombrer dans l’enferd de la drogue et de l’alcool, le talentueux joueur de centre a aussi fondé une boîte de nuit (Bachelor III) avec Joe Namath et Jim Colclough, ancien joueur des Patriotes de la Nouvelle-Angleterre. Ce qui aurait pu être une belle aventure a vite tourné au cauchemar.

Toujours est-il que le beau Derek était de passage au Nouveau-Brunswick, la semaine dernière. Il a visité une école de Dalhousie et une réserve indienne, profitant de l’occasion pour prévenir les jeunes des dangers de l’alcool et de la drogue. «Ne faites pas comme moi».

«J’ai peut-être parlé à 800 000 jeunes durant les dernières années, a-t-il confié à Jean-François Boisvert, d’Acadie Nouvelle. Je ne prétends pas qu’ils ont tous été touchés par mon message ou qu’ils ont tous écouté ce que j’avais à raconter. Si j’ai pu en aider quelques-uns, ça me suffit».

SON AMI CLÉMENT TREMBLAY

À Dalhousie, Sanderson a pu renouer avec le maire Clément Tremblay, son ancien coéquipier chez les Flyers de Niagara Falls au milieu des années 1960. Il avait d’ailleurs une excellente anecdote à raconter au sujet de son ami Clément.

«Nous étions à la fin du calendrier et Mickey Redmond venait de connaître un match de huit points pour me devancer en tête des marqueurs. Ma cause semblait perdue, mais j’ai fait plein de passes à Clément dans le dernier match de la saison et il a marqué cinq buts. C’est ainsi que j’ai pu remporter le championnat des compteurs», a raconté Sanderson qui fêtera dimanche ses 67 ans.

L’ancien joueur des Bruins est demeuré un grand ami de Bobby Orr et les deux hommes jouent souvent au golf ensemble à Cape Cod. Il s’intéresse encore au sport qui l’a rendu célèbre, mais il déplore le fait que Gary Bettman a «américanisé le hockey», un sport inventé par les Canadiens. Il trouve aussi qu’on change trop souvent les règlements.

Enfin, Sanderson se dit à la fois surpris et ravi par les récents succès des Bruins et il leur souhaite évidemment de gagner la coupe. Contre les Blackhawks, ce ne sera pas une mince tâche.