Meilleur ailier gauche de l’histoire du hockey, Bobby Hull était de passage à Montréal pour participer à l’International des collectionneurs au Centre Pierre-Charbonneau.
L’ancien joueur étoile des Blackhawks a décidé de vendre la majorité de ses objets de collection et de profiter pleinement des dernières années de sa vie. Il faut savoir que la Comète Blonde a maintenant 75 ans, ce qui est loin de nous rajeunir!
En le voyant sur le plateau de L’Antichambre jeudi dernier, je me suis souvenu de ces belles années où j’allais voir jouer les Blackhawks dans le vieux Chicago Stadium après avoir couvert le match des Expos au Wrigley Field, quelques heures auparavant. C’était vachement impressionnant pour un ti-cul de 21 ou 22 ans de pénétrer dans le vestiaire des Hawks pour recueillir les commentaires de Bobby Hull ou de Stan Mikita.
C’était aussi apeurant de quitter les lieux tard le soir car le quartier était peu recommandable. Mais ça, c’est une autre histoire.
Plus de 1000 buts
Entre 1959 et 1972, Bobby Hull a été un des joueurs les plus électrisants de toute l’histoire du hockey. Tellement que Toe Blake le plaçait dans la même catégorie que Howie Morenz et Maurice (Rocket) Richard, deux autres patineurs qui avaient le don de soulever la foule.
Au printemps 1962, il est devenu le troisième joueur à marquer 50 buts au cours d’une même saison (après Geoffrion et le Rocket) et il a répété l’exploit quatre fois. Quand il s’élançait sur le flanc gauche à pleine vitesse et qu’il laissait partir un boulet de canon avec sa palette courbée, le gardien adverse n’était pas gros dans ses culottes. Tellement que Gump Worsley ne voulait pas l’affronter à Chicago le dimanche soir. Il cédait volontiers sa place au jeune Rogatien Vachon.
En 1972, le Golden Jet a quitté Chicago à cause d’une dispute salariale et il a accepté l’offre très alléchante des Jets de Winnipeg (2,7M$ pour 10 ans, une fortune à l’époque). Sa mise sous contrat a donné beaucoup de crédibilité à la nouvelle Association mondiale et elle a permis aux autres joueurs d’améliorer sensiblement leurs conditions de travail. «Quand Bobby est parti, ça me faisait de la peine, mais je savais aussi que mon salaire allait doubler», a déjà dit Mikita.
À Winnipeg, Hull a connu quatre autres saisons de 5o buts et plus avec les Suédois Anders Hedberg et Ulf Nilsson, dont une de 77 filets en 1974-75. Il a terminé sa carrière chez les professionnels avec plus de 1000 buts, dont 610 à Chicago. C’est sans compter la centaine de buts qu’il a marqués dans les séries de championnat.
Son plus grand regret
Les dirigeants de la Ligue nationale, Clarence Campbell en tête, étaient tellement furieux lorsque Bobby Hull a décidé de faire le saut dans l’AMH qu’ils ont rayé son nom de la liste des joueurs disponibles pour la Série du siècle.
C’est le plus grand regret de sa carrière. Il n’avait que 33 ans et il aurait tellement voulu participer à cette série. Heureusement pour lui, il a eu la chance de se reprendre quatre ans plus tard et de gagner le premier tournoi de la Coupe Canada. Il formait un trio avec Gilbert Perreault et Marcel Dionne. Pas si mal!
Comme Serge Savard, Hull est d’avis que l’équipe de 1976 est la meilleure de tous les temps. Difficile de le contredire quand on pense que Larry Robinson était le cinquième défenseur de l’équipe, derrière Bobby Orr, Denis Potvin, Savard et Guy Lapointe.
Hull regrette aussi d’avoir gagné une seule coupe Stanley (en 1961). Son équipe a été battue trois fois en finale, dont deux fois par le Canadien (1965 et 1971). On se demande encore ce qui serait arrivé si les Blackhawks avaient été dirigés par un autre homme que Billy Reay.
Orr et le Canadien
Comme tous les jeunes de son époque, Hull rêvait de faire carrière dans la Ligue nationale. Une fois rendu à Chicago, il a toujours eu le souci de gagner et d’offrir un bon spectacle. Il était aussi un formidable ambassadeur pour son sport et pouvait signer des autographes aussi longtemps que Guy Lafleur. En dehors de la patinoire, il n’était pas un ange. Il est le premier à dire qu’il aimait beaucoup la bière et les jolies femmes. Je pense même qu’il n’est pas encore guéri!
Originaire de Pointe Anne, en Ontario, Hull adorait jouer à Montréal à cause de l’ambiance dans le vieux Forum et des «plus belles filles au monde». Dans un vieil hôtel du centre-ville, on faisait la file pour lui mettre la main au collet!
Personne ne respecte la dynastie du Canadien autant que lui. Il se considère privilégié d’avoir joué contre les frères Richard, Jean Béliveau, Doug Harvey, Boom-Boom, Dickie Moore, Jacques Plante et tous les autres.
Et si on lui demande qui a été le meilleur joueur de tous les temps, il n’hésite pas une seconde: «Pendant 10 courtes années, Bobby Orr en a fait plus que tous les autres. Il aurait fallu jouer avec deux rondelles: une pour lui et une pour les autres!», a-t-il répété à L’Antichambre.
Dans la LNH
- JAMES NEAL, ancien joueur des Stars et des Penguins, a réussi un tour du chapeau dans la victoire de 3-2 de NASHVILLE contre les Blackhawks.
- JONATHAN QUICK a réussi son 33e jeu blanc (contre Buffal0) pour devancer ROGATIEN VACHON chez les gardiens des Kings.
- HENRIK ZETTERBERG, des Red Wings, a amassé neuf points à ses quatre dernières parties.
- Les ISLANDERS semblent enfin sur la bonne voie avec JOHN TAVARES et KYLE OKPOSO comme chefs de file.
- RYAN MILLER, des Canucks, a savouré la victoire lors de son retour à Saint-Louis.
Le mot d’humour
Brendan Gallagher s’est déguisé en Robin, David Desharnais en Joker, P.K. en Michael Jackson et Ren Bourque en… courant d’air!