Je n’écris quasiment jamais sur mes proches ou sur les membres de ma famille. Ce matin, je fais une exception pour vous parler de ma très chère mère qui fête aujourd’hui ses 85 ans.

Elle n’est pas de la génération Wi-Fi, mais je suis sûr qu’on se chargera de lui faire parvenir mon propos.

Fille de cultivateur, Thérèse Chênevert est née durant la crise de 1929. Elle est la plus vieille d’une famille de 17 enfants. Durant sa jeunesse dans la campagne de Saint-Zacharie, elle se levait tôt le matin pour traire les vaches, déplacer les roches dans les champs ou aider sa mère à élever les plus jeunes. Elle n’est pas allée à l’école aussi longtemps qu’elle l’aurait souhaité, mais elle a vite été propulsée dans l’école de la vie.

Thérèse Chênevert, ma chère maman, fête aujourd’hui ses 85 ans. Disons que ça ne me rajeunit pas!

Thérèse Chênevert a aussi compris que le travail n’a jamais fait mourir personne. Une fois mariée à son petit papetier de la 2e avenue, elle a investi son coeur et son âme dans son rôle de mère. Il faut dire que la tâche était plus facile avec trois bons enfants!

Pour arrondir les fins de mois, elle n’hésitait pas à travailler dans un atelier de couture, dans un magasin de souliers ou chez le dentiste du village. Elle a aussi hébergé quelques pensionnaires. Jamais je ne l’a entendue se plaindre qu’elle était fatiguée.

Il y a plusieurs années, sans raison particulière, on l’a baptisée Délima (comme dans les Pierrafeu) et le nom a collé. Pour moi en tout cas, Thérèse est devenue Délima.

Elle n’est pas parfaite, Délima. Comme sa défunte mère, elle a la tête dure. Cependant, elle est d’une générosité infinie et elle est encore là, à 85 ans, pour applaudir nos bons coups ou nous remonter le moral dans les moments difficiles.

Elle a surtout le privilège d’avoir une santé de fer. Elle tient encore maison et redoute le jour où elle devra se résigner à aller vivre dans une résidence pour personnes âgées.

Elle parle de plus en plus souvent de la mort et ne cache pas que l’inconnu lui fait peur. Elle aimerait donc savoir ce qui nous attend «l’autre bord»! Tout le monde veut aller au ciel, mais…

Nous autres, on croise les doigts pour qu’elle demeure en santé et continue encore longtemps de fabriquer ses délicieux biscuits de Noël. Les enfants, vous savez, sont tous un peu égoïstes.

Bon, je pense que ça suffit. Ceux et celles qui ont la chance d’avoir une «maman en or» ont très bien saisi le message. C’est samedi qu’on la fête et je sais déjà que la grosseur du gâteau ne sera pas proportionnelle à tout ce qu’elle nous a donné au fil des ans.

Bonne fête, Délima, et longue vie parmi nous!