Souvenirs de Chicago

Chaque fois que je vois les Blackhawks dans leur uniforme rouge écarlate avec la tête d’Indien et ses plumes multicolores, plein de souvenirs me reviennent en mémoire.

Si ce chandail n’est pas le plus beau de la Ligue nationale de hockey, je me demande à qui on devrait accorder le prix.

Les Blackhawks: un superbe logo et de merveilleux souvenirs.

Les Blackhawks: un superbe logo et de merveilleux souvenirs.

Mes souvenirs de Chicago remontent au début des années 1960, à l’époque où le Canadien de Toe Blake livrait une furieuse bataille à l’équipe de Rudy Pilous. Un soir, j’ai vu le grand Doug Harvey commettre une bourde dans son territoire avant d’aller marquer le but gagnant en prolongation. Son erreur, «Capitaine Doug» avait décidé de la corriger lui-même.

Quelques jours plus tard, Murray Balfour me brisait le coeur en éliminant son ancienne équipe et en mettant fin à la dynastie du Bleu Blanc Rouge (cinq coupes de suite).

Pendant une bonne douzaine d’années, les Blackhawks ont fait courir les foules aux quatre coins de la ligue avec deux grandes stars: le flamboyant Bobby Hull et le très astucieux Stan Mikita. À eux seuls, ils valaient le prix d’admission, mais il y avait en prime Pierre Pilote, trois fois gagnant du trophée Norris, le gros Moose Vasko, l’acrobatique Glenn Hall, Eric Nesterenko, Pat Stapleton, Dennis Hull, Pit Martin, Reggie Fleming et j’en passe.

J’ai eu le privilège de les voir jouer très souvent à l’époque où je couvrais les Expos. Après avoir passé l’après-midi au Wrigley Field, je me précipitais au vieux Chicago Stadium pour surveiller l’équipe de Billy Reay. Disons que ça faisait des journées plutôt bien remplies et le bonheur de mon patron.

L’ambiance qui régnait dans cet amphithéâtre était unique au monde. «Pendant que l’organiste jouait l’hymne national, j’avais la chair de poule», m’a souvent dit Gilles Marotte, ex-défenseur des Blackhawks.

Plusieurs années plus tard, Jean-Guy Talbot m’a raconté une anecdote savoureuse au sujet de Gump Worsley: «Le dimanche soir, quand il devait se rendre à Chicago pour affronter les boulets de Bobby Hull, le Gumper tombait souvent malade et il ne se faisait surtout pas prier pour céder sa place au jeune Rogatien Vachon».

Qui voulait affronter les tirs de Bobby Hull sans masque? C’était un peu comme courir au suicide.

Phil et Tony O.

Au début des années 1970, Tony Esposito a réussi 15 jeux blancs devant la cage des Blackhawks, méritant le sobriquet de Tony O. Il a aussi livré des luttes épiques à son frère Phil dans les séries de la coupe Stanley.

Tony Esposito a réussi 15 jeux blancs à sa première saison devant le filet des Blackhawks.

Tony Esposito a réussi 15 jeux blancs à sa première saison devant le filet des Blackhawks.

Au printemps 1971, c’est le même Tony Esposito qui a flanché sur un tir de 90 pieds de Jacques Lemaire, ouvrant ainsi la porte au Canadien. Henri Richard, qui ne s’était pas gêné pour faire le procès de l’entraîneur Al MacNeil dans les journaux, a enchaîné avec les deux plus gros buts de sa carrière pour donner la coupe à son équipe.

Les Blackhawks ont souvent eu de très bonnes équipes, mais ils ont trouvé le moyen de perdre quatre fois en finale entre 1962 et 1973. Ils auraient sans doute gagné une fois ou deux, n’eût été la bévue de Tony O., un tir sur le poteau de Bobby Hull ou l’arrêt miraculeux de Ken Dryden aux dépens de Jim Pappin.

Les années 1980 appartiennent évidemment à Denis Savard. À cause des puissants Oilers, l’athlète de Verdun n’a jamais gagné la coupe Stanley, mais il a offert un spectacle ébouissant aux amateurs de hockey de la Ville des vents.

Chris Chelios, obtenu du Canadien en retour de Savard, en est un autre qui a marqué l’histoire des Éperviers Noirs. Il avait du «chien» et il aurait passé les 60 minutes sur la patinoire si on l’avait laissé faire.

Aujourd’hui, les partisans des Blackhawks sont choyés avec une grande équipe et un grand capitaine (Jonathan Toews). Une équipe en mission avec un seul objectif: gagner une deuxième coupe en quatre ans.

Tiger Woods: «Je m’améliore»

Si talentueux soit-il, Sergio Garcia n’aura jamais le meilleur sur Tiger Woods. On en a eu une autre preuve en ce jour de la fête des mères.

Après avoir expédié une balle à l’eau au 14e trou, Tiger Woods a commis un double-bogey et il a dû partager le premier rang avec trois autres golfeurs, dont Sergio et le «vieux» Jeff Maggert. Bien malgré lui, on avait droit à une fin de tournoi enlevante.

Tiger Woods était très heureux après avoir remporté la 78e victoire de sa carrière.

Tiger Woods était très heureux après avoir remporté la 78e victoire de sa carrière. Il ne lui en manque que quatre pour rejoindre Sam Snead.

«Mon coup de départ au 14e était affreux, mais ce n’était pas la fin du monde, a dit Tiger après sa deuxième victoire au Championnat des joueurs de la PGA à Sawgrass. Je pouvais encore l’emporter en restant patient. C’est ce que j’ai fait et la chance m’a souri».

Au dangereux 17e (le trou en forme d’îlot), Woods a sauvé la normale, puis il a attaqué le 18e comme un grand champion. Après un coup de départ absolument parfait, il a visé le fanion même s’il était situé tout près de l’eau. Il a ensuite réussi une normale facile pour se sauver avec la victoire, la 78e de sa carrière sur le circuit de la PGA. C’est seulement quatre de moins que le record appartenant au légendaire Sam Snead.

Autant Tiger était joyeux après sa victoire, autant Sergio Garcia aurait voulu se jeter devant le prochain train. Au plus fort de la lutte, El Nino a expédié deux balles à l’eau au 17e pour commettre un quadruple-bogey. Comme si ça ne suffisait pas, il a frappé une autre balle à l’eau au 18e en route vers un double-bogey. C’était tout simplement pathétique de le voir aller. «C’est dur de regarder ça», a dit Johnny Miller, l’excellent analyste du réseau NBC.

Sergio Garcia: deux balles à l'eau au 17e en route vers un quadruple bogey!

Sergio Garcia: deux balles à l’eau au 17e en route vers un quadruple bogey!

Avant la ronde finale, Sergio a déclaré: «Je suis content de ne pas jouer avec Tiger. Il n’est pas le gars le plus sympathique du circuit, vous savez. Nous ne nous aimons pas, c’est facile à deviner».

C’est sans doute vrai, mais il a raté une belle occasion de se la fermer.

David Lingmerth, jusqu’ici inconnu, a profité du tournoi TPC pour se faire un nom. Après avoir raté l’oiselet de peu au 17e, il avait besoin d’un birdie au 18e pour rejoindre Tiger, mais il a cogné son deuxième coup à une soixantaine de pieds de la coupe et il a eu besoin de trois coups roulés.

Il faut aussi souligner la performance de Jeff Maggert qui, à 49 ans, est resté dans la course jusqu’au 17e où il a commis un double-bogey. Il tentait de devenir le plus vieux golfeur à gagner ce tournoi. Le titre appartient encore à Fred Funk qui avait 48 ans et neuf mois quand il a gagné le TPC en 2005.

La victoire de Woods était sa quatrième en 2013. Il a aussi gagné les tournois de San Diego (Torrey Pines), Miami (Doral) et Orlando (Bay Hill). C’est la première fois qu’il revendique quatre victoires aussi tôt dans la saison. Interrogé à ce sujet, il a simplement répondu: «Je m’améliore!»

S’il dit vrai, les autres magiciens de la PGA font mieux d’attacher leur tuque avec de la broche!

On devrait le revoir dans le tournoi de Jack Nicklaus (le Memorial) dans trois semaines, ce qui lui servira de préparation pour l’Omnium des Etats-Unis, du 13 au 16 juin, au club Merion, dans la région de Philadelphie.

 

Pas d’excuses svp

À court de soldats, le Canadien s’est battu courageusement contre les Sénateurs jeudi soir, mais il a de nouveau manqué d’opportunisme et il s’est buté à un Craig Anderson au sommet de son art.

Tant et si bien que l’équipe de Michel Therrien a été éliminée en cinq petites parties dans ce qui était le premier affrontement Montréal-Ottawa depuis 1927. Cette année-là, les Sénateurs ont battu les Bruins en finale pour gagner la dernière coupe Stanley de leur histoire.

Le gardien de but Craig Anderson et le vétéran Daniel Alfredsson ont mené les Sénateurs à la victoire. Anderson a maintenu une moyenne

Le gardien de but Craig Anderson et le vétéran Daniel Alfredsson ont mené les Sénateurs à la victoire. Anderson a maintenu une moyenne d’efficacité de ,950 et «Alfie» a joué avec l’enthousiasme d’une recrue.

C’est une triste fin de campagne pour le CH et ses fidèles partisans, mais le fait demeure que cette équipe a réalisé d’immenses progrès sous la gouverne de Marc Bergevin et de Michel Therrien pendant les trois ou quatre derniers mois.

Durant les prochaines semaines, Bergevin et les membres de son état-major auront tout leur temps pour analyser les forces et les faiblesses de l’équipe et tenter de trouver du renfort pour la saison 2013-2014.

On peut définitivement espérer des jours meilleurs avec les Subban, Galchenyuk, Pacioretty, Eller, Emelin, Gallagher, Tinordi, Dumont et cie. Il faudra cependant mettre de la viande autour de l’os!

Cela dit, il faut donner aux Sénateurs tout le mérite qui leur appartient. Inspirés par le gardien Anderson et par le «vieux» Daniel Alfredsson, ils ont joué avec brio pour éclabousser les champions de la section Est. Ils deviendront le dernier espoir du Canada dès que les Maple Leafs de Toronto seront éliminés par les Bruins, ce qui ne devrait pas tarder.

En deuxième ronde, l’équipe de Paul MacLean se frottera aux Penguins de Pittsburgh s’ils parviennent à disposer des Islanders. Autrement, ils joueront contre Boston.

«Je félicite le Canadien pour son excellente saison, a dit MacLean, bon prince, en conférence de presse. Il y a une nouvelle rivalité entre les deux villes et je pense qu’elle sera excitante durant les années à venir. Quant à moi, je désire féliciter le personnel de recrutement des Sénateurs pour avoir déniché de si bons jeunes joueurs».

EN DIRECT DU CENTRE BELL

  • MAX PACIORETTY a terminé la série avec une épaule disloquée. Cela explique son rendement très décevant.
  • DAVID DESHARNAIS n’avait plus rien dans le réservoir. ANDREI MARKOV non plus.
  • P.K. SUBBAN a éclipsé son vis-à-vis ERIK KARLSSON dans l’ensemble. S’il continue dans la même veine, il deviendra un grand leader à Montréal.
  • CRAIG ANDERSON, joueur par excellence de la série, a conservé une moyenne d’efficacité de ,950.
  • Avec tous les absents, le Canadien ressemblait à un club de la LIGUE AMÉRICAINE, jeudi soir.
  • GASTON THERRIEN y va d’un commentaire qui porte à réflexion: «Le Canadien forme une BONNE PETITE ÉQUIPE RAPIDE, mais ce n’est pas suffisant pour aspirer aux grands honneurs».
  • Malgré ses 40 ans, DANIEL ALFREDSSON joue avec l’enthousiasme d’une recrue. C’est lui qui a «fermé les livres» en portant la marque 4-1 en début de troisième période.
  • D’autre échos du Centre Bell dans une prochaine chronique.

Hommage à Mario Brisebois

Jocelyne Bourassa et son ancien caddie Mario Brisebois sont les invités d’honneur du tournoi bénéfice de la Fédération québécoise de golf, jeudi, au club Le Blainvillier.

Tout le monde connaît la carrière de notre Jojo nationale et son implication dans le golf, tant à la LPGA, sur le circuit canadien et un peu partout à travers le pays. Voici maintenant l’hommage à Mario Brisebois concocté par Réal Labbé, Denis Messier et votre humble serviteur, les trois amigos d’Augusta:

Jocelyne Bourassa et son ancien caddie Mario Brisebois sont amis et complices depuis plus de 40 ans.

Jocelyne Bourassa et son ancien caddie Mario Brisebois sont amis et complices depuis plus de 40 ans. Deux élèves de Gilles Bourassa, Monsieur Golf à Shawinigan-Sud.

«Tout le monde connaît le «p’tit gars» de Shawinigan, Jean Chrétien. Il y en a moins cependant qui connaissent le «p’tit gars» de Shawinigan-Sud.
Modeste, notre ami Mario Brisebois est beaucoup plus porté à aider les autres qu’à recevoir des honneurs ou des hommages qui sont pourtant bien mérités.
On peut tracer un parallèle entre les deux «p’tits gars». Ils ont tous les deux mal tourné: le premier est devenu politicien et le second journaliste! Pas les métiers les mieux vus par le bon peuple.
Qu’à cela ne tienne, Mario a toujours fait honneur à son rôle de journaliste sportif et de nombreux athlètes lui doivent une couverture exceptionnelle. Si le golf a toujours été un sport très important pour lui (on y reviendra plus loin), le ski et le tennis ont également été ses terrains de jeu favoris.
Combien d’athlètes lui doivent une renommée pan-canadienne parce que Mario était à l’affût de tous leurs exploits? Pendant la trentaine d’années qu’il a passées au Journal de Montréal, il s’est régulièrement mis à l’heure européenne pour suivre les performances des athlètes qui performaient un peu partout en Europe. Levé tôt, couché tard, notre ami est vrai bourreau de travail, une dynamo comme disait Jacques Beauchamp, l’homme qui lui a donné la chance de faire du journalisme quotidien.
Mario n’a jamais compté ses heures et ses énergies pour bien couvrir ses secteurs d’activités. Toujours à la recherche de la nouvelle, il est ce que l’on appelle dans le jargon du métier un «newsgetter», une espèce malheureusement en voie d’extinction. Même après son départ du Journal de Montréal, dans des circonstances malheureuses à la suite d’un lock-out qui a duré deux ans, Mario n’a jamais cessé de travailler, qui pour le golf, qui pour le tennis et qui pour le ski. Même qu’il a en hypothéqué sa santé et il lui a fallu beaucoup de persévérance, et le soutien de «ses trois femmes», pour passer à travers une pneumonie malicieuse. Sitôt remis sur pieds, Mario a repris le collier avec autant d’enthousiasme qu’avant.
Notre présence ici est justifiée par la célébration du 40e anniversaire de la victoire de Jocelyne Bourassa au tournoi La Canadienne. Mais qui était le jeune homme, aux cheveux à la mode de l’époque, qui était à ses côtés? Mario, bien entendu.
À Shawinigan-Sud, en ce temps-là, Gilles Bourassa était autant Monsieur Golf que Monsieur Hockey. Si Gilles a été le grand artisan de la carrière de sa soeur Jocelyne, il a également eu une grande influence auprès du jeune Brisebois, autant au niveau du sport que de la discipline.
Ce dernier travaillait au club de golf et quand il avait la chance, il se retrouvait vite au champ d’exercice pour frapper des balles. Et frapper des balles, et encore frapper des balles. Au grand plaisir de Gilles qui aimait beaucoup voir quelqu’un travailler aussi fort.
Le résultat de ces efforts a fait que Mario est devenu un golfeur très respectable avec une marge d’erreur de 2. D’ailleurs dans ses années juniors, il faisait régulièrement la lutte à Daniel Talbot qui sortait toujours vainqueur. Et, comme dirait son ami Rousseau, le golf de Mario ne fait que dépérir depuis cette époque, mais il est devenu un maître au 19e trou!
Si Mario a connu certains moments de gloire comme cadet de Jocelyne Bourassa, il a su rester au sommet de son art comme journaliste. Outre sa grande capacité de travail, Mario a toujours pu conserver le respect des athlètes qu’il a rencontrés. Jamais il n’a trahi une confidence et c’est pourquoi ces mêmes athlètes n’hésitaient pas à se confier à lui.
C’est avec un grand plaisir que nous nous joignons à cette fête et nous en profitons pour lui réitérer notre amitié».