Il gagne un duel de titans contre Justin Rose en finale du Masters
AUGUSTA, Géorgie— Le jour où son idole Seve Ballesteros aurait célébré son 60e anniversaire de naissance, Sergio Garcia a finalement réalisé son rêve en enlevant les honneurs du 81e tournoi des Maîtres.
Le golfeur de 37 ans a calé un roulé d’une quinzaine de pieds au premier trou de prolongation pour vaincre son ami Justin Rose (victime d’un bogey). Il devient ainsi le troisième Espagnol à gagner le Masters après Ballesteros et Jose Maria Olazabal. Fou de joie, il a sauté dans les bras de sa belle Angela avant de se rendre dans la Butler Cabin pour recevoir le veston vert.
Garcia et Rose, qui ont souvent été coéquipiers en coupe Ryder, ont offert tout un spectacle par une journée bénie des dieux. Rose semblait se diriger allègrement vers la victoire au début du deuxième neuf, mais Garcia s’est battu courageusement pour rester dans le match et il a finalement eu le dernier mot.
Le point tournant est survenu au 13e trou. Sergio a raté son coup de départ à gauche de Rae’s Creek et il a dû accepter une pénalité d’un coup, mais il a réussi à sauver la normale. Il a ensuite réussi un oiselet au 14e trou et un aigle au 15e.
Rose a repris les devants avec un birdie au 16e, mais il a ouvert la porte à son rival avec un bogey au 17e. Les deux joueurs ont raté de belles chances de birdie au 18e et il a fallu rejouer le trou pour déterminer un vainqueur.
«J’ai dû attendre si longtemps pour vivre ce moment, a dit Garcia. Je n’ai pas lâché prise après mes bogeys au 10e et au 11e trou. Je suis resté positif et la chance a fini par me sourire. C’est vraiment spécial de devenir le 3e Espagnol à gagner le Masters. Seve et Jose Maria sont mes idoles de jeunesse».
À plus.
SOUVENIRS D’AUGUSTA
D’aussi loin que je me souvienne, mon amour du Masters est né dans un hôtel de Chicago au printemps 1978.
Nous étions réunis dans la suite de Jim Fanning, ancien directeur général des Expos, pour regarder la fin du tournoi. Ce jour-là, Gary Player, tout vêtu de noir, a réussi sept birdies dans les 10 derniers trous pour se sauver avec son troisième veston vert.
Par la suite, mon amour du tournoi des Maîtres n’a jamais cessé de grandir en surveillant les exploits des Seve Ballesteros, Jack Nicklaus, Nick Faldo, Jose Maria Olazabal, Tiger Woods et Phil Mickelson.
Cet après-midi, j’assisterai en personne à ma 15e finale. C’est un bonheur et un privilège que j’apprécie au plus haut point. Plusieurs de mes amis seraient parfaitement heureux s’ils mettaient les pieds ici une seule fois.
En fouillant dans mes souvenirs, je retiens ceci:
- La dernière ronde d’Arnold Palmer en 2004. Un moment magique. Jamais vu un golfeur autant adulé par son public.
- Le coup miracle de Tiger Woods en 2005. Au 16e trou, sa balle a disparu très lentement dans la coupe sous un tonnerre d’applaudissements. La plus belle pub pour Nike qui, aujourd’hui, ne fabrique plus de balles.
- La joie sur le visage de Phil Mickelson après son premier triomphe (2004) et son fameux coup de fer 6 dans les aiguilles de pin, six ans plus tard.
- Le «comeback de Jack» en 1986. Un des plus grands moments dans toute l’histoire du golf.
- Les conférences de presse du trio Palmer-Nicklaus-Player. Du bonbon.
- La déconfiture de Greg Norman en 1996. Il aurait probablement gagné s’il n’avait pas eu dans les jambes un adversaire aussi redoutable que Nick Faldo.
- La victoire inattendue de Mike Weir en 2003. Rarement un golfeur a-t-il été aussi bien servi par son fer droit.
- La tristesse sur les visages de Len Mattiace (2003), Chris DiMarco (2005) et Kenny Perry (2009). On oublie trop facilement ceux qui se font battre en prolongation. So close and yet so far!
- Le coup de wedge victorieux de Bubba Watson en prolongation, en 2012. Il fallait beaucoup de culot et de la chance.
- L’entrée en scène de Jordan Spieth, meilleur joueur ici depuis 2014.
- Mes deux rondes du lundi matin (2007 et 2015). Jamais été humilié de la sorte par un terrain de golf!
- La nouveau Centre de presse. Un château pour les journalistes du monde entier.
- La résidence de Frank Valentine dans la campagne de la Géorgie. C’est là que j’habite durant le tournoi avec mes copains Labbé et Messier. C’est devenu notre chez-nous.
- Nos détours par Latrobe et Myrtle Beach. On a pu visiter le musée du roi du golf et les plus beaux parcours du Grand Strand.
- Je pourrais continuer encore longtemps. Bonne fin de tournoi à tous. Ça promet!
TROU D’UN COUP DE KUCHAR
Un peu après 17h., le vétéran Matt Kuchar a soulevé la foule avec un as au 16e trou. Il a frappé sa balle à droite du fanion, puis elle a glissé lentement dans le trou.
Visiblement très heureux, le golfeur de 38 ans a tapé dans les mains de plusieurs spectateurs, puis il s’est dirigé vers le vert pour récupérer sa balle. Il l’a ensuite autographiée et l’a remise à un jeune garçon qui avait du mal à croire ce qui lui arrivait. Toute une pièce de collection!
Il s’agit du 19e as au 16e trou dans l’histoire du Masters. Il y en avait eu trois l’an passé et ils avaient été réussis par Shane Lowry, Davis Love et Louis Oosthuizen.
SOUS LES GRANDS PINS
- Le Canadien Adam Hadwin a joué une dernière ronde de 70. Il termine le tournoi en 37e position avec un total de 294.
- Stewart Hagestad, de Newport Beach, a été le meilleur golfeur amateur, ce qui lui vaut la la médaille d’argent. Comme Hadwin, il a fini à «plus 6».
- Le gagnant du Masters touche un bourse de 1,98
million. La deuxième place vaut 1,18MS et la troisième 748 000$.
- La quarantaine de joueurs qui ont raté la coupure recevront quand même un chèque de 27 060$.
- Dan Jenkins, qui couvre le tournoi depuis le début des années 1950, aurait bien aimé que son ami Ben Hogan voit le nouveau Centre de presse. Le Hawk en aurait eu plein la vue!
- Rickie Fowler, le favori des jeunes: «J’adore jouer ici même si les embûches sont nombreuses».
- Golf Channel présentera trois émissions sur Jack Nicklaus à partir de dimanche soir. Parmi les intervenants, il y a Wayne Gretzky, Jerry Rice et Richard Petty.
- Champions du Masters après 40 ans: Jack, Crenshaw, Player, O’Meara et Hogan.
- Nicklaus: «Les très longs parcours ne favorisent que les longs cogneurs. Ce n’est pas juste pour tout le monde. Je pense toujours à cela lorsque je dessine un terrain».
- J’apprends que le club de golf Victoriaville ouvrira ses portes mercredi matin. Aux armes, citoyens!
- François-Étienne Corbin, de RDS, a gagné à la loterie des journalistes et il foulera les allées du club Augusta National, lundi matin. Même chose pour Dave Feschuk, du Toronto Star, mon voisin dans la salle de presse.
- Phil Mickelson a réussi son 2e eagle de la semaine en début de ronde, mais il a enchaîné avec un double-bogey, son deuxième en autant de jours sur la normale 4 la plus courte du parcours. Malheur de malheur!
- Ernie Els a joué une dernière ronde de 78 et il a terminé bon dernier. C’était peut-être son dernier tournoi ici.
- Diane Barabé, de Granby, a adoré sa première expérience comme arbitre à Augusta. Elle sera de retour lors des trois prochains tournois.
- À plus.