Prions pour Carol et le Grand Jean

LAVAL— Dieu sait pourquoi, mais les mauvaises nouvelles fusent de partout depuis quelques semaines. Ça doit être parce que je vieillis et mes amis encore davantage.

Je rentre tout juste du tournoi en mémoire de Toe Blake à Mirabel et je suis passablement bouleversé.

Tout d’abord, il faut que je vous dise que Jean Béliveau, le super héros de mon enfance, est très malade. Quelques-uns de ses anciens coéquipiers lui ont rendu visite à son condo de Longueuil et ils s’inquiètent beaucoup pour ce grand homme qui a été le meilleur capitaine de l’histoire des Glorieux. Le Grand Jean est à bout de forces.

Jean Béliveau: ses amis s'inquiètent pour son état de santé.

Jean Béliveau: ses amis s’inquiètent beaucoup pour son état de santé.

Carol Vadnais, qui a amorcé sa carrière dans l’uniforme bleu blanc rouge avant de jouer à Oakland, Boston et New York, en est un autre dont la santé est très fragile. Il demeure sous observation à l’hopital de Le Gardeur après avoir perdu beaucoup de poids durant les derniers mois.

Pas question ici de dramatiser quoi que ce soit. Je vous invite simplement à prier pour deux gentlemen qui nous ont fait vivre de si bons moments par leurs exploits sur la patinoire.

Surprise à Milby

Hélène Chartrand, de Pincourt, a effacé un déficit de sept coups en ronde finale avant de battre Mary Ann Hayward en prolongation au championnat canadien de golf senior à Milby. «C’est une victoire miraculeuse contre une très grande joueuse», a dit Mme Chartrand en acceptant le trophée.

Son triomphe inattendu lui vaut une invitation au championnat amateur des États-Unis au New Jersey, le mois prochain.

Jocelyn Smith, de Milby, a terminé quatrième, deux coups devant Marie-Thérèse Torti, de la Vallée du Richelieu.

Vendredi en vrac

  • RÉGINALD GODIN et ses acolytes ont fait un succès du 21e tournoi TOE BLAKE au club Le Diamant de Mirabel. JACQUES DEMERS partageait la présidence d’honneur avec son ancien capitaine GUY CARBONNEAU. Tous les échos dans une prochaine chronique.
  • Les SHARKS de San Jose ont retiré le titre de capitaine à JOE THORNTON. Ils avaient fait la même chose à PATRICK MARLEAU il y n’y a pas si longtemps. Cette organisation est difficile à suivre.

    Jacques Demers partageait la présidence d'honneur du tournoi Toe Blake avec Guy Carbonneau. Tous les profits seront remis à la Société Alzheimer de Montréal.

    Jacques Demers partageait la présidence d’honneur du tournoi Toe Blake avec Guy Carbonneau. Tous les profits seront remis à la Société Alzheimer de Montréal.

  • ANDRÉ BOUDRIAS, ancien joueur du Canadien et des Canucks, ne jalouse pas le contrat de P.K. SUBBAN. Il considère que P.K. est un athlète exceptionnel et il ajoute: «Tu fais parfois des erreurs quand tu as souvent la rondelle».
  • Il y a trois ans aujourd’hui, je roulais dans les rues de Gatineau lorsque j’ai appris la mort de JACK LAYTON à la radio.
  • DAVID SKITT, organisateur du Championnat de Québec, est allé jouer une ronde de golf au club La Tempête avec YVAN BEAUCHEMIN et MARC HURTUBISE. Ces deux joueurs représenteront le Québec lors du prochain tournoi.
  • Selon STÉPHANE WAITE, personne ne peut aimer le hockey plus que CLÉMENT JODOIN.
  • L’expérience ICE BUCKET au profit de la maladie de LOU GEHRIG a gagné toute la province.
  • Les Guerriers de GRANBY, bon derniers en saison régulière, ont éliminé le Construction FGP de Montréal en deux parties.
  • CLAUDE BRODEUR, ex-défenseur des Saguenéens de Chicoutimi, a dû se faire amputer les deux jambes à cause du DIABÈTE. On lui souhaite bon courage.
  • KURTIS COURNOYER, fils d’Yvan Cournoyer, épousera sa belle AMANDA le 20 septembre. Kurt est un des meilleurs vendeurs d’autos de luxe chez LAUZON LAVAL.
  • JUSTINE CLOUTIER, jeune cavalière de Waterville, a fière allure aux guides de son cheval ELF. Elle participera au championnat canadien de BLAINVILLE au début d’octobre.
  • LOUIS-PHILIPPE DORAIS, relationniste de Tennis Canada, passe la semaine sur la plage de VIRGINIA BEACH avec darling et les enfants.
  • JEAN-MARC TOURANGEAU, l’ancien pro de Beloeil, est représentant pour le Groupe ALPHI (vêtements).
  • MAXIME TALBOT (Colorado) et STÉPHANE ROBIDAS (Toronto) ont participé à une école de hockey à LAC-MÉGANTIC.
  • La revue SPORTS ILLUSTRATED fête ses 60 ans.
  • On célébrera les 150 ans de DOMTAR (et de la Canada Paper), samedi, sur les terrains du Centre Lemay à WINDSOR.
  • Les REDS DE PROVIDENCE ont honoré trois anciennes gloires locales: JIM BARTLETT, Terry Reardon et Paul Larivée (ce dernier à titre posthume).

Le mot d’humour

Un Pakistanais cogne à la porte du ciel et Saint-Pierre lui demande: «Monsieur, que voulez-vous?»

– «Je suis ici pour Jésus», dit-il.

Saint-Pierre se retourne et crie: «Jésus, ton taxi est arrivé!»

 

Combien vaudrait Bobby Orr ou le Big Three en 2014?

Avec un agent négociateur de la trempe de Don Meehan, le défenseur P.K. Subban, chouchou numéro un des fans du Canadien, a fini par obtenir tous les dollars qu’il désirait et même plus.

Êtes-vous surpris? Pas moi. C’était écrit dans le ciel qu’il finirait par toucher le gros lot. De là à lui verser 72M$, c’est fortement discutable.

Qu’on l’aime à mort ou qu’on le trouve «grande gueule», l’athlète de Toronto est devenu la meilleure carte de marketing du Bleu Blanc Rouge avec Carey Price. Il joue avec intensité chaque fois qu’il saute sur la patinoire et il provoque des choses avec son puissant tir et son excellent coup de patin. Il est flamboyant, fougueux, dérange l’adversaire et semble avoir le CH tatoué sur le coeur. Il commet aussi des erreurs stupides dans son territoire.

En général, les partisans du Canadien l’adorent et voient en lui le leader qui pourrait les mener à la conquête tant attendue d’une 25e coupe

P.K. Subban est mort de rire avec le contrat que le Canadien vient de lui consentir. C'est maintenant à lui de livrer la marchandise.

P.K. Subban est mort de rire avec le contrat que le Canadien vient de lui consentir. C’est maintenant à lui de livrer la marchandise.

Stanley. Ça, c’est une autre paire de manches.

Maintenant que sa situation financière est assurée, P.K. doit continuer de progresser comme joueur de défense et prouver que Geoff Molson et Marc Bergevin ont raison de lui verser autant d’argent. Son nouveau pacte comporte sa part de responsabilités et il le sait sans doute mieux que quiconque.

En apprenant la signature de son nouveau contrat, samedi après-midi, j’ai tout de suite pensé à Bobby Orr et au Big Three formé de Serge Savard, Larry Robinson et Guy Lapointe. Il faudrait combien d’argent pour satisfaire Bobby Orr dans le marché d’aujourd’hui? 200 millions? Et vous ne croyez pas que les membres du Big Three mériteraient autant sinon plus d’argent que P.K.? Et que dire de Denis Potvin, Brad Park ou Raymond Bourque?

Je ne suis pas de ceux qui jalousent les athlètes professionnels. Tant mieux pour eux si les propriétaires sont assez fous pour leur lancer des millions par la tête. Ça ne change absolument rien à mon propre compte de banque. Il faut toutefois se souvenir que cet argent ne pousse pas dans les arbres. Ces salaires faramineux sont payés à même le prix exorbitant des billets, les droits de télévision, les contrats de publicité, les concessions, la bière à 10 piastres et la vente de produits identifiés à la LNH. En bout de ligne, c’est toujours le pauvre amateur qui paie la note. Ne l’oublions pas.

L’ours de Joliette et les gants du Rocket

Le tournoi annuel d’Alain Chalut à Saint-Jean-de-Matha m’a permis de renouer avec un de mes favoris: Marcel Bonin, ancien ailier droit du Canadien de Montréal.

Comme tous les joueurs de sa génération, l’ami Marcel prend de l’âge (il aura bientôt 83 ans) et il doit maintenant se déplacer à l’aide d’une canne, mais il n’a rien perdu de son enthousiasme et de sa bonhommie.

«J’ai gagné partout où j’ai joué au hockey, sauf à Boston, dit-il. J’aurais bien aimé que ma carrière dure plus longtemps, mais une sérieuse blessure au dos m’a poussé à la retraite plus tôt que prévu. Je suis quand même fier de ce que j’ai accompli».

Marcel Bonin a participé à quatre conquêtes de la coupe Stanley durant les années 1950.

Marcel Bonin a participé à quatre conquêtes de la coupe Stanley durant les années 1950.

Après avoir aidé les Red Wings à gagner la coupe Stanley en 1955, Bonin a joué brièvement à Boston, puis il a connu la gloire dans l’uniforme du Bleu Blanc Rouge, participant à trois autres conquêtes de la coupe avec les Maurice Richard, Jean Béliveau, Jacques Plante, Doug Harvey et cie.

«On fêtait chaque fois qu’on remportait la victoire et on gagnait tout le temps!», dit-il en blaguant. À l’époque, les joueurs étaient honteusement exploités par les propriétaires de la Ligue nationale. C’était donc très avantageux de gagner la coupe Stanley pour aller chercher une prime additionnelle.

Une force de la nature

Originaire de Joliette, Bonin mesurait à peine cinq pieds sept pouces et faisait osciller la balance à 175 livres. Il n’était donc pas imposant, mais il était bâti en «corde de broche» et fort comme un cheval.

À l’âge de 17 ans, un cirque est passé dans son village et il a osé grimper dans l’arène pour affronter un ours, ce qui lui a valu le sobriquet d’ours de Joliette. L’arbitre du combat était nul autre que le légendaire Joe Louis, ex-champion mondial des poids lourds.

Dites-moi, en connaissez-vous beaucoup des hommes qui se sont battus contre un ours avec Joe Louis comme arbitre?

Sur la patinoire, Bonin ne craignait pas de bousculer l’adversaire, de foncer dans les coins et de jeter les gants lorsque cela était nécessaire. C’est sa fougue et sa détermination qui lui ont permis de se faire un nom à Trois-Rivières, à Québec et à Edmonton avant de faire carrière dans la LNH.

Au printemps 1959, Bonin a connu son heure de gloire dans l’uniforme du Canadien. Après avoir emprunté les gants de Maurice Richard (alors blessé), il a marqué 10 buts en 15 parties pour devenir le héros des séries. Il aurait sans doute mérité le Conn Smythe, mais ce trophée n’existait pas encore.

«Si j’avais emprunté le jockstrap du Rocket, peut-être que j’aurais eu une plus grosse famille!», dit Bonin, père de quatre enfants, en riant de bon coeur.

Une fois à la retraite, il a été policier à Joliette, puis responsable de la sécurité dans une école. Il n’a jamais été riche, mais il a vu à ce que ses enfants soient bien instruits et fassent leur chemin dans la vie. Ils ont tous réussi.

Par deux fois, il est venu à un cheveu de la mort, mais son heure n’avait pas encore sonné. Depuis le décès de sa chère Simone, il vit dans une maison pour personnes âgées à Joliette et il continue de s’intéresser à tout ce qui touche l’histoire avec un grand H.

Je n’oublierai jamais une entrevue que j’avais réalisée avec lui au Rustik de Châteauguay, quelque part dans les années 1980. Pendant que je lui posais mes questions, il s’amusait à mâchouiller son verre de vitre et à l’avaler!

Comme disent les Anglais, Marcel Bonin «is one of a kind».

Guy Lapointe sera fêté le samedi 8 novembre

Guy Lapointe vit encore sur un nuage… ou presque.

Une couple de semaines après la conférence de presse annonçant le retrait officiel de son chandail numéro 5, l’ancien membre du Big Three vient d’apprendre que la fête en son honneur aura lieu le samedi 8 novembre au Centre Bell.

Ce soir-là, le Canadien recevra la visite du Wild du Minnesota, l’équipe pour laquelle Pointu travaille depuis plusieurs années dans le rôle de recruteur.

Le retrait officiel du chandail de Guy Lapointe aura lieu le samedi 8 novembre au Centre Bell.

Le retrait officiel du chandail de Guy Lapointe aura lieu le samedi 8 novembre au Centre Bell.

Revenant sur les événements des dernières semaines, il déclare: «La semaine précédant la conférence de presse, j’ai été surpris et ému lorsque j’ai vu Réjean Houle se pointer à ma résidence de Saint-Lazare en compagnie de Geoff Molson. J’ai eu plein de flashbacks (retours en arrière) et une pensée particulière pour mon père Gérard, ancien pompier de Montréal.

«J’étudiais pour devenir policier lorsque j’ai reçu une lettre d’invitation pour le camp d’entraînement du Canadien à la fin des années 1960. C’est mon père qui m’a convaincu d’y aller. Il m’a expliqué que je ne pouvais pas rater cette chance unique d’aller m’entraîner avec les Jean Béliveau, Henri Richard, Jean-Claude Tremblay, Jacques Laperrière, John Ferguson et cie. Que j’aurais toujours le temps de devenir policier si ça ne fonctionnait pas».

La cerise sur le sundae

Après avoir fait ses classes avec les Apollos de Houston et les Voyageurs de Montréal, Guy Lapointe est vite devenu un pilier du Canadien à la ligne bleue.

Parce que Bobby Orr et Jacques Laperrière étaient blessés, il a été invité à participer à la fameuse Série du siècle. Il a aussi fait sa marque lors du premier tournoi de la Coupe Canada (1976) en plus d’aider les Glorieux à gagner six coupes Stanley. Il pouvait tout faire sur la patinoire, tant offensivement que défensivement. Il pouvait aussi jeter les gants si le besoin s’en faisait sentir. En fin de match, on l’utilisait parfois comme joueur d’avant pour aller chercher le but égalisateur.

«Je n’avais jamais rêvé de connaître une telle carrière et d’être élu au Temple de la renommée (1993), ajoute-t-il. Voici maintenant qu’on retire mon chandail pour l’installer au plafond du Centre Bell. C’est la cerise sur le sundae.

«Je désire partager cet honneur avec tous ceux et celles qui m’ont aidé à atteindre un tel statut. Je pense par exemple à Philippe Myre, mon compagnon de chambre à Houston. Je ne disais pas un mot d’anglais quand je suis arrivé là-bas. Heureusement, Phil était parfait bilingue et il m’a beaucoup aidé à me débrouiller».

Pour ce qui est de son talent particulier pour jouer des tours pendables à ses coéquipiers, Pointu déclare: «J’ai grandi avec ça. Une fois membre du Canadien, John Ferguson m’a encouragé à aller plus loin, à perfectionner mes trucs!»

Au risque de me répéter, la direction du Canadien, M. Molson en particulier, a pris une excellente décision en ce qui concerne le troisième membre du Big Three. Justice sera finalement rendue.