Michel et son pur-sang

Parce qu’il a beaucoup de talent, qu’il est fougueux et flamboyant, P.K. Subban ne laisse personne indifférent dans l’entourage du Canadien.

Les partisans l’adorent et voudraient qu’il soit sur la patinoire le plus souvent possible. C’est aussi ce que souhaite Michel Therrien, mais à certaines conditions.

En tant qu’entraîneur, Therrien a le devoir de soutirer le meilleur de chaque joueur, du premier au dernier. Et il ne peut pas laisser P.K. agir à sa guise sous prétexte qu’il a gagné le trophée Norris le printemps dernier. Ça ne marche pas comme ça dans la Ligue nationale.

P.K. Subban doit être plus responsable défensivement.

P.K. Subban doit être plus responsable défensivement.

Aussi bon soit-il, P.K. doit apprendre à jouer en fonction de l’équipe, à bien gérer ses sorties de zone, à manoeuvrer selon le pointage et le temps qui reste au tableau. Si c’était vrai pour Doug Harvey et Bobby Orr, ça doit l’être pour lui aussi.

En d’autres termes, P.K. doit jouer à l’intérieur de ses moyens et être plus responsable défensivement. S’il y parvient, il sera plus utile à son équipe et il augmentera ses chances de représenter le Canada aux prochains Jeux olympiques.

D’accord?

Douche d’eau froide en levée de rideau

C’était la soirée des matamores au Centre Bell. Le Canadien aurait bien aimé offrir une victoire à ses partisans en levée de rideau, mais les «Bay Street Bullies» ont eu le dernier mot (4-3) devant une foule fort déçue.

Comme si ça ne suffisait pas, la troupe de Michel Therrien a perdu les services du poids lourd George Parros pour une période indéterminée. Ce dernier a quitté l’édifice sur une civière après chuté face première contre la patinoire durant son deuxième combat de la soirée avec son «ami» Colton Orr.

On aurait pu entendre voler une mouche lorsque Parros s’est écroulé sur la glace.

Un match ne fait pas une saison, mais le Canadien a manqué nettement d’opportunisme en zone adverse. C’est une lacune qu’il faudra corriger si on veut permettre à Carey Price de souffler un peu. Voici maintenant les échos de ce match inaugural:

L’EXPRESS DU CENTRE BELL

  • Le grand LARS ELLER a été de loin le meilleur joueur du CH. Son deuxième filet a ramené son équipe dans la partie, mais c’était trop peu trop tard.

    Lars Eller a été de loin le meilleur joueur du Canadien dans la défaite de 4-3 contre Toronto.

    Lars Eller a été de loin le meilleur joueur du Canadien dans la défaite de 4-3 contre Toronto.

  • Le défenseur DION PHANEUF a marqué un but très important pour les visiteurs avec un tir précis dans le haut du filet. TYLER BOZAK et le nouveau venu MASON RAYMOND ont ensuite porté la marque 4-2 en faveur des Maple Leafs. Ce dernier a profité d’une rondelle déviée par un patin avant de déjouer Carey Price.
  • TRAVIS MOEN a gagné des points en se portant au secours de BRANDON PRUST.
  • DANIEL BRIÈRE serait-il plus utile s’il était utilisé au centre?
  • JEAN BÉLIVEAU a assisté à la rencontre avec Élise et sa fille Hélène.
  • GUY LAFLEUR, Yvan Cournoyer, Réjean Houle et Jacques Demers ont signé des centaines d’autographes sur le boulevard des Canadiens avant le début de la rencontre.
  • Parmi les anciens joueurs de la Flanelle, il y avait aussi ÉRIC DESJARDINS, Henri Richard, Dickie Moore, Mario Tremblay, André Pronovost, Lucien Deblois, Sergio Momesso, Bob Fillion (93 ans bien sonnés) et GILBERT DIONNE.
  • L’ex-gardien de but GILLES MELOCHE est maintenant recruteur à temps partiel pour les Penguins de Pittsburgh. Il passera une bonne partie de l’hiver en FLORIDE avec sa belle Sylvie.
  • PAT LAFONTAINE, ancien joueur étoile des Islanders, a discuté de hockey avec BOB McKENZIE et l’équipe de TSN.
  • RON FOURNIER a suivi le match sur la passerelle en compagnie de MICHEL TREMBLAY, son patron à 98,5 FM.
  • PIERRE BOIVIN était de la fête avec son épouse Lucie, très impliquée dans la Fondation du CH pour l’Enfance.
  • Le CHANDAIL du Canadien n’a jamais été aussi populaire. Il y en avait des milliers dans les gradins.
  • D’autres échos dans une prochaine chronique.

BRAVO RUSSELL

  • Le receveur Russell Martin, un des joueurs les plus utiles aux Pirates depuis le début du calendrier, a frappé DEUX CIRCUITS dans la victoire de 6-2 contre les Reds, mardi soir. Les Pirates méritent ainsi le droit de participer à la première ronde des séries contre les CARDS de Saint-Louis. Ils n’ont pas joué dans les séries de championnat depuis 1992 et leurs partisans sont au septième ciel.

    Russell Martin a frappé deux circuits dans le match suicide contre les Reds, mardi soir. Les Pirates s'en vont dans les séries pour la première fois en 21 ans.

    Russell Martin a frappé deux circuits dans le match suicide contre les Reds, mardi soir. Les Pirates s’en vont dans les séries pour la première fois en 21 ans.

  • PATRICK ROY fait ses débuts derrière le banc de l’Avalanche, ce soir. Son objectif est de bâtir une équipe qui travaille fort, qui joue avec discipline et qui ne craint pas de se salir les mains pour remporter la victoire. Il vise aussi la COUPE STANLEY, mais quel entraîneur ne dit pas ça!
  • JACQUES DEMERS: «Je suis le dernier entraîneur du Canadien à avoir gagné la coupe et j’en suis fier, mais ça fait déjà 20 ans et le temps est venu que je cède mon titre à quelqu’un d’autre. Je doute que ce soit cette année, mais je pense que l’équipe est sur la bonne voie».

CH mur à mur

LONGUEUIL— Petit arrêt dans un resto de Longueuil avant de prendre la route du Centre Bell pour le match d’ouverture du Bleu Blanc Rouge.

Avant même la présentation des joueurs, les cérémonies d’ouverture et la première mise au jeu, le Canadien envahit les ondes de tous les postes de radio et de télévision. C’est la folie furieuse, comme si on était sur le point d’assister au septième match de la série finale.

Le CH est plus populaire que jamais malgré ses insuccès des 20 dernières années.

Le CH est plus populaire que jamais malgré ses insuccès des 20 dernières années.

Le Canadien a gagné seulement deux petites coupes Stanley depuis 1979 (sous le régime de Serge Savard), mais il est plus populaire que jamais si on se fie à ce qu’on entend un peu partout. Comme si cette province avait besoin d’un exutoir pour les scandales politiques, la commission Charbonneau, les embouteillages et quoi encore.

En tout cas, ce ne sont pas les gérants d’estrades qui font défaut! Tout le monde a son mot à dire sur une équipe qui devra travailler extrêmement fort pour se tailler une place dans les séries.

Bon match et bonne saison de hockey!

Une heure chez le Grand Jean

Depuis leur magnifique condo du 20e étage, à deux pas du métro Longueuil, Jean Béliveau et Élise Couture, sa fidèle compagne des soixante dernières années, ont une vue imprenable sur le Stade olympique, le pont Jacques-Cartier, le vieux port et le centre ville de Montréal. À couper le souffle!
Durant le mois de juillet, Élise et le Grand Jean n’ont qu’à s’installer dans le salon pour regarder les plus beaux feux d’artifices du monde entier. S’ils ont longtemps hésité avant de quitter leur maison de la rue Victoria, ils sont maintenant très heureux dans leur nouvel habitat.
«La nuit, lorsque j’ai du mal à dormir, je m’écrase dans le fauteuil et je lis un bon livre devant les lumières de la ville», dit l’ancien capitaine des Glorieux.
Jean Béliveau a fêté récemment ses 82 ans. Il n’a pas autant d’énergie qu’il le voudrait, mais il se considère chanceux de ne pas avoir succombé à son deuxième accident vasculaire cérébral ou encore d’être d’être resté paralysé. «Ça va moins vite qu’avant, mais ça va», dit-il en souriant.

Jean Béliveau a mené le Candien à 10 conquêtes

Jean Béliveau a mené le Candien à 10 conquêtes de la coupe Stanley en 18 ans. Qui dit mieux?

Récemment, il a dû renoncer à son permis de conduire. Ça n’a pas été facile, mais il n’est pas du genre à se plaindre de son sort. Il comprend qu’il serait trop risqué de s’aventurer sur la route dans sa condition actuelle. La vieillesse, c’est une foule de petites choses.

DES SOUVENIRS PLEIN LA TÊTE

L’ancien joueur étoile du Canadien, 10 fois champion de la coupe Stanley, est encore sollicité de toutes parts, mais il est maintenant obligé de refuser la majorité des demandes qu’on lui fait. Il doit d’abord se préoccuper de sa santé. Avant, il ne disait presque jamais non.
Il ne se déplace plus pour participer à des séances d’autographes ou à des levées de fonds. Il répond cependant à son volumineux courrier avec l’aide de sa fille Hélène. Elle se tape le tri avant de lui présenter les demandes les plus pressantes.
Pendant plus d’une heure, l’autre matin, nous avons discuté de hockey, de baseball et de bien d’autres choses. Malgré ses deux ACV, la mémoire du Grand Jean est intacte. Des souvenirs, il en a plein la tête.
Il rit de bon coeur quand il pense à ses belles années avec les As de Québec. L’équipe était dirigée par Punch Imlach, le même homme qui a mené les Maple Leafs de Toronto à quatre conquêtes de la coupe Stanley durant les années 1960. Parmi ses compagnons de jeu, il y avait Ludger Tremblay, frère de Gilles, Claude Robert et l’inimitable Marcel Bonin, un personnage comme il ne s’en fait plus.
Une fois par exemple, Bonin s’est présenté dans le vestiaire des As déguisé en chasseur et il a demandé à Imlach de procéder rapidement parce qu’il voulait aller tuer son chevreuil!
Entre Québec et les Béliveau, il existe une histoire d’amour qui ne mourra jamais.
À 22 ans, le «Gros Bill» a finalement décidé que le moment était venu de quitter la Vieille capitale pour tenter sa chance dans la grande ligue. C’était le début d’une longue et belle aventure.
«Quand nous avons gagné cinq coupes de suite à la fin des années 1950, nous avions un jeu de puissance extraordinaire, rappelle-t-il. À gauche, il y avait Bert Olmstead ou Dickie Moore. J’étais au centre et Maurice (Richard) à droite. Derrière nous, il y avait Doug Harvey et Boom-Boom. C’était pas si mal comme power play!»
Ce jeu de puissance était tellement dévastateur qu’un de ces soirs, Béliveau a marqué trois buts en 44 secondes contre l’excellent Terry Sawchuk. C’en était trop. La Ligue nationale a alors décidé que le joueur pris en défaut pouvait quitter le banc des punitions dès qu’un premier but était marqué.
La discussion reprendra lorsque nous nous reverrons au Centre Bell pour un match du Canadien. Si sa santé le lui permet, le Grand Jean se propose d’assister à une vingtaine de parties durant la prochaine campagne. Évidemment, il souhaite tout le succès possible à Marc Bergevin et à Michel Therrien.